Usage détourné de l’Ozempic pour perdre du poids : quelle alimentation pour le même effet ?

Qu’est-ce que l’Ozempic ?

L’Ozempic, commercialisé sous le nom de Wegovy dans certains pays, est du sémaglutide, un médicament auto-injectable servant à contrôler la glycémie dans le diabète de type 2. Il agit sur les centres de l'appétit du cerveau, augmente la sensation de satiété et ralentit la vidange de l'estomac.

Le sémaglutide est un analogue de GLP-1 (glucagon-like peptide-1), une molécule produite par des cellules de l'intestin et qui influence la sécrétion d’insuline, de glucagon et la prise alimentaire. GLP-1 est donc une cible particulièrement intéressante pour traiter les problèmes d'obésité et de diabète de type 2. Son analogue, le sémaglutide (Ozempic), réduit le risque cardiovasculaire chez les personnes diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire.

D’après Natasha Yates, qui enseigne la médecine générale à l’université Bond (Australie), « des études montrent que le sémaglutide aide 66 à 84 % des personnes qui utilisent ce médicament à perdre du poids, ce qui le rend plus efficace que les autres médicaments sur le marché. »

Un mésusage popularisé par les réseaux sociaux

Récemment, les réseaux sociaux se sont enflammés à son sujet, car son utilisation comme coupe-faim a été vantée par divers influenceurs, y compris Elon Musk. Le milliardaire a expliqué dans un tweet comment il avait perdu 13 kg : "Fasting + Ozempic/Wegovy + no tasty food near me" (Jeûne + Ozempic/Wegovy + pas de nourriture délicieuse près de moi).

Cette publicité a conduit à des tensions dans l’approvisionnement du médicament, dont dépendent beaucoup de personnes diabétiques. En réaction à cet usage inapproprié de l'Ozempic, l’Ansm (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a réagi en mars, afin de rappeler que l’utilisation du médicament devait être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé.

L’agence reconnaît que « des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids. » Toutefois ce mésusage serait marginal puisque sur 215 000 patients qui ont reçu de l’Ozempic entre octobre 2021 et septembre 2022 seulement « 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques selon les estimations de l’Assurance Maladie. Ainsi, sur la base des seules données de remboursement, le mésusage potentiel pour la spécialité Ozempic est estimé à environ 1 %. »

La prise d’Ozempic peut conduire à des effets secondaires potentiellement graves : des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies. Le sémaglutide ne peut pas remplacer de bonnes habitudes en termes d’alimentation et d’exercice.

Quels aliments pour le même effet ?

Sur le site The Conversation, Emma Beckett, docteure en sciences de l’alimentation à l’université de Newcastle, explique que des aliments peuvent stimuler la sécrétion de GLP-1, la molécule naturelle analogue à l'Ozempic. Ces nutriments sont des "macronutriments - sucres simples (monosaccharides), peptides et acides aminés (provenant des protéines) et acides gras à chaîne courte (provenant des graisses et également produits par de bonnes bactéries intestinales)." Ces nutriments, tout comme les graisses monoinsaturées et polyinsaturées, se lient à des récepteurs cellulaires qui influencent la sécrétion de GLP-1. "Il y a beaucoup de ces macronutriments dans les aliments riches en énergie, qui ont tendance à être des aliments riches en graisses ou en sucres avec une faible teneur en eau."

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Ces aliments sont par exemple les noix oléagineuses ou les avocats, sources de bonnes graisses. Emma Beckett ajoute « les aliments riches en fibres fermentescibles, comme les légumes et les céréales complètes, nourrissent nos bactéries intestinales, qui produisent ensuite des acides gras à chaîne courte capables de déclencher la sécrétion de GLP-1 ».

Ainsi, l'alimentation souvent recommandée aux diabétiques de type 2, consistant à privilégier des aliments riches en fibres (fruits, légumes, céréales complétes) et des graisses monoinsaturées et polyinsaturées oméga-3, est associée à une augmentation de la sécrétion de GLP-1. Les aliments riches en fibres, protéines et graisses permettent d'accéder plus facilement à la sensation de satiété, d'où leur intérêt dans la gestion du poids. Les œufs, riches en protéines et en acides gras mono-insaturés, réduisent la sensation de faim, les prises alimentaires et la glycémie post-prandiale, quand ils sont consommés au petit-déjeuner.

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