Maye Musk : le parcours hors du commun d’une battante

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 04/10/2022 Mis à jour le 04/10/2022
Point de vue

Mannequin, conférencière et diététicienne-nutritionniste, Maye Musk est la mère de Tosca, Kimbal et Elon Musk. Dans Les leçons d’une vie, elle revient sur les épreuves qu’elle a dû affronter dans son existence. Interview.

Dans son autobiographie, Maye Musk – aujourd’hui 74 ans - partage ses sagesses durement acquises et livre ses conseils sur la carrière, la famille, la santé ou l’aventure. « Vous ne pouvez pas contrôler tout ce qui vous arrive dans la vie, dit-elle, mais vous pouvez avoir la vie que vous voulez à tout âge. Il suffit d’avoir un plan. »

Elle a fait la une des magazines et défilé sur les podiums. Mais derrière les paillettes, les choses n’ont pas toujours été aussi faciles pour elle : à 31 ans, elle a quitté un mari violent et s’est retrouvée mère célibataire sans un sou pour subvenir aux besoins de ses trois enfants. Elle a connu des problèmes de poids, a dû surmonter le jeunisme ambiant dans le monde de la mode, et mené de front une carrière de diététicienne respectée tout en recommençant sa vie plusieurs fois, dans neuf villes, trois pays, à travers deux continents. Elle a su se frayer un chemin avec un esprit indomptable et un pragmatisme résolument optimiste pour voir sa carrière de mannequin littéralement décoller à 60 ans, la fleur de l’âge selon elle.

Nous l’avons interrogée sur sa méthode de travail en tant que diététicienne-nutritionniste, ses conseils alimentaires et sa philosophie de vie. En bonus : la recette de son emblématique soupe aux haricots, plat qu’elle évoque à plusieurs reprises dans son livre.

LaNutrition.fr : Comme diététicienne-nutritionniste, vous étiez très attentive au bien-être psychologique de vos patients. Faut-il d’abord régler ses problèmes personnels avant de changer ses habitudes alimentaires ?

Maye Musk : Absolument. Dans mon cabinet privé, je demandais aux patients s'ils mangeaient plus lorsqu'ils étaient stressés, fatigués, heureux, tristes, déprimés. Nous avons dû régler ces problèmes car ils avaient besoin de changer leurs choix de vie personnels ou professionnels avant que nous puissions régler leurs habitudes alimentaires. S'ils ne suivaient pas les repas et les collations que j'avais prévus, je leur disais que je ne les conseillerais plus. Cela leur faisait toujours peur et ils suivaient mes plans de repas, menant au succès. Lorsque les médecins voyaient la santé de leurs patients s'améliorer et à quel point ils étaient heureux, ils m'envoyaient beaucoup plus de patients. Il faut un an ou deux pour construire une pratique réussie.

Vous préconisez une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes. Quels sont vos plats préférés ?

La recherche montre que les régimes riches en fruits, légumes et céréales complètes diminuent le risque de maladies chroniques. Les régimes qui montrent cette preuve sont le régime méditerranéen, le régime DASH, le régime flexitarien et le régime WW. Ils sont tous très similaires. J'adore mes glucides, alors je suis définitivement le régime flexitarien.

Lire : Le régime Weight Watchers

Pouvez-vous nous révéler votre recette de la soupe aux haricots ? Pourquoi est-elle intéressante ?

Ma recette de haricots est facile, nutritive et économique. Faites cuire des haricots secs, de toutes sortes et variétés, selon les instructions sur l'emballage. Ajoutez tous les légumes que vous aimez, ainsi que du riz brun ou des pâtes de blé entier. Ajoutez des épices ou de la purée de tomate en conserve ou en bouteille pour une saveur délicieuse.

Pourquoi préférez-vous manger de petites portions tout au long de la journée plutôt que de faire trois « gros » repas ?

Je préfère manger de petites portions, chaque fois que j'ai faim. Cela garde mon énergie toute la journée. J'aime manger très peu le soir, ce qui n'est pas facile car la plupart des invitations à dîner sont copieuses. Je planifiais les repas de mes clients en fonction de leurs préférences. Pour la plupart de mes patients européens, ils préféraient trois gros repas. S'ils souffraient de brûlures d'estomac la nuit, ils devaient réduire leur repas du soir. Pas facile…

Le travail est quelque chose d’important dans votre vie et vous avez souvent travaillé en famille, avec vos parents ou en faisant participer vos enfants. Est-ce important d’avoir un métier qui nous passionne ? Faut-il séparer son travail de sa vie privée ?

Nous avons définitivement besoin d'un métier qui nous passionne, car alors nous sommes excités tous les jours. Notre famille comprenait les enfants pour nous aider, pour des raisons financières. Parfois, notre vie familiale est complètement séparée de nos entreprises. Chacun peut décider par lui-même.

Vous avez traversé des moments très difficiles pendant votre mariage. Comment avez-vous réussi à surmonter ces épreuves ? Grâce à votre optimisme ?

Pendant les moments difficiles de mon mariage, je ne pensais pas qu'il était possible de surmonter les difficultés. Cependant, ça a tellement mal tourné que je n'ai pas eu d'autre choix que de m'enfuir avec mes enfants. Après ça, le seul stress que j'ai eu était financier, et toutes les poursuites judiciaires de mon ex-mari. C'était mieux que de vivre une vie malheureuse pour toujours. Cela m'a rendu optimiste.

En tant que mère, comment avez-vous réussi à maintenir des liens forts avec vos enfants, tout en les encourageant à être libres et indépendants ?

Mes parents ont toujours eu des liens solides avec moi et mes frères et sœurs. Nous nous respections et mes parents nous laissaient choisir ce que nous voulions faire dans la vie. Nos études, nos entreprises et nos relations étaient nos propres responsabilités. Certaines ont mieux fonctionné que d'autres. Idem avec mes enfants.

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