Obésité : un médicament prometteur

Pourquoi c’est important

L’obésité est un problème majeur de santé publique car elle augmente le risque de souffrir de certaines pathologies, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et la maladie du foie gras. L’épidémie de Covid-19 a aussi mis en lumière le fait que les personnes obèses étaient plus vulnérables à l’infection. C’est pourquoi la perte de poids est une mesure de prévention pour éviter d’autres problèmes de santé.

Au-delà des solutions plus ou moins efficaces apportées par les régimes amaigrissants, les changements alimentaires durables, ou la chirurgie bariatrique, certains espèrent trouver la « pilule miracle » qui permettra de mincir efficacement. Dans une étude récente, des chercheurs se sont intéressés à un médicament antidiabétique qui influence le système de régulation de l’appétit dans le cerveau, réduit la faim et la prise alimentaire.

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L'étude

Une étude internationale parue dans le New England Journal for Medicine a recruté près de 2000 personnes, dans 16 pays différents. Le médicament utilisé était le sémaglutide (Ozempic), un analogue du GLP-1 (glucagon like peptid-1).

Le sémaglutide se fixe sur les récepteurs du GLP-1 présents dans le pancréas (l'organe qui fabrique l'insuline, hormone chargée de réguler le taux de sucre sanguin) et le cerveau. Le GLP-1 est une hormone libérée dans le sang après un repas, et qui joue un rôle dans le contrôle de la glycémie et de l’appétit. Le sémaglutide réduit la glycémie en stimulant la production d’insuline et en réduisant celle du glucagon quand la glycémie est élevée.

Au cours de cet essai clinique qui a duré 68 semaines (plus d'un an), les participants, obèses ou en surpoids, ont pris soit un placebo, soit 2,4 mg de sémaglutide en injection, une fois par semaine. Le sémaglutide est un médicament qui est déjà approuvé pour le traitement du diabète, mais à une dose plus faible (au maximum 1 mg par dose). Les participants avaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 27 et n’étaient pas diabétiques.

Résultats : la perte de poids était de 14,9 % dans le groupe qui a eu le médicament, contre 2,4 % dans le groupe placebo, soit une différence de 12,4 %. En moyenne, les participants ont maigri de 15,3 kg avec le sémaglutide, contre 2,6 kg avec le placebo.

Environ un tiers des personnes qui ont pris le médicament ont perdu plus de 20 % de leur poids et les trois-quarts ont perdu plus de 10 % de leur poids. Dans un communiqué de l’University College de Londres (UCL), Rachel Batterham, professeur, a déclaré : « Aucun autre médicament ne s’est approché de ce niveau de perte de poids - cela change vraiment la donne. Pour la première fois, les gens peuvent réaliser grâce aux médicaments ce qui n'était possible que grâce à une chirurgie bariatrique. »

En pratique

Le sémaglutide a permis de réduire le tour de taille, le taux de graisses dans le sang, la glycémie, la pression artérielle et donc les risques de maladies cardiaques et de diabète. Une demande a été déposée à l’EMA (agence européenne du médicament) pour qu'il soit approuvé dans le traitement de l’obésité. Cependant, le médicament présentait aussi des effets secondaires : des nausées et des diarrhées, d’intensité légère à modérée, et qui se sont atténuées avec le temps.

En attendant que ce médicament confirme ses promesses et soit disponible, il existe des solutions qui demandent un peu plus d'engagement mais qui sont efficaces à la fois pour la perte de poids et la santé métabolique et dénuées d'effets secondaires : le protocole Reversa par exemple, basé sur le régime kéto, ou le protocole de Newcastle. 

Des livres sur ce sujet : Révolution kéto et Le guide de la chirurgie de l’obésité