Millepertuis : pourquoi et comment l'utiliser

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/06/2009 Mis à jour le 15/01/2019
Fiche pratique

Le millepertuis est une plante sauvage aux utilisations très diverses. Quels sont ses bénéfices et comment l'utiliser? Les réponses dans cette monographie.

Pourquoi ?

  • Dépressions légères à modérées
  • Dépression sévères
  • Dépression saisonnière
  • Symptômes de la ménopause
  • Action antibactérienne et antivirale
  • Propriétés antioxydantes et neuroprotectrices
  • Sevrage tabagique

= efficacité

Pour qui?

  • Les personnes dépressives
  • Les adultes

Qu’est-ce que c’est ?

Le millepertuis est une plante sauvage, très commune en Europe, en Amérique et en Afrique du Nord. Ses fleurs jaunes fleurissent au solstice d’été et sont souvent comparées au soleil.

Il est aussi appelé millepertuis officinal ou commun, herbe de Saint-Jean, chasse-diable, faux-lin, lin sauvage, herbe aux piqûres, herbe aux cent trous, herbe à mille trous, truchereau, pertuisane, trascalan perforé, crugie, « la belle journée où tous les amants vont à l’assemblée » et herbe de la Klamath au Québec. Il est connu et utilisé en Europe depuis le Moyen âge. Il est appelé par les anglophones St John's Wort, terrestial sun (soleil terrestre) Gods' wonderplant, Grace of God (Merveille ou Grâce de Dieu). Son nom latin Hypericum viendrait du grec hyper eikona : « qui chasse les fantômes ». Les noms de perforatum et de millepertuis (« pertuis » voulant dire trou) traduisent l'aspect perforé des feuilles. En effet, si on les regarde par transparence, on observe qu'elles semblent creusées d'un grand nombre de petits trous. Il s'agit en fait de petites poches remplies de résine et d'une huile volatile. Au Moyen Âge, il était appelé chasse-diable, parce que les savants lui attribuaient le pouvoir d'éloigner les esprits diaboliques ainsi que les sorcières. On sait aujourd’hui que bon nombre d’états jugés « possession diabolique » n’étaient autre que des dépressions ou troubles mentaux. Or aujourd’hui la science prouve les effets antidépresseurs du millepertuis.

Les utilisations du millepertuis sont très diverses (domaine moral, nerveux, O.R.L, épiderme…) et aussi bien internes qu’externes.

Principes actifs

Le millepertuis contient de l’hypéricine. Des études sur cette molécule ne l’ont pas identifié comme principe actif mais plutôt comme marqueur permettant d’évaluer la quantité de millepertuis dans les préparations. Ce serait plutôt l’hyperforine, un flavonoïde, qui serait active, notamment en agissant sur la production de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine et noradrénaline).

En outre, c’est une des plantes les plus riches en mélatonine - cette hormone qui joue un rôle essentiel dans les rythmes biologiques, notamment celui du sommeil.

Ce que le millepertuis peut faire pour vous

Dépressions légères à modérées

La réputation du millepertuis comme plante bénéfique dans le traitement des troubles de l’humeur et des dépressions s’est développée dès le 19e siècle. De nombreuses études (plus de 25) sont unanimes quant à l’action bénéfique du millepertuis sur l’évolution des dépressions légères et moyennes. Cette efficacité est même reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé. En les comparant à des placebos et des anti-dépresseurs de synthèse (Prozac, Celexa), ces études ont mis en évidence une efficacité légèrement supérieure aux anti-dépresseurs et surtout sans réels effets secondaires. Il permet notamment de lutter contre les dépressions « réactionnelles », c'est-à-dire liées à une situation matérielle ou affective difficile. Il se révèle aussi très efficace pour stimuler le système nerveux en cas de stress, de baisse de moral et d’anxiété, d’irritabilité. Une méta-analyse de 2017 confirme que le millepertuis est aussi efficace que les antidépresseurs, et sûr d'utilisation.

Dépressions sévères

L’effet bénéfique du millepertuis sur la dépression majeure a été notamment démontré par une étude d’un laboratoire allemand sur 244 personnes (1). La moitié des personnes a pris un extrait de millepertuis (WS 5570), l’autre la paroxetine, antidépresseur de synthèse classique. Les pourcentages de diminution de symptôme et de rémission sont supérieures avec la prise de cet extrait de millepertuis et les éventuels effets secondaires sont moindres que l’antidépresseur classique. Les résultats de l’expérience sont significatifs car la qualité méthodologique du protocole est excellente. De plus, elle confirme une étude française de 2002 portant sur 375 personnes atteintes de dépression majeure où le millepertuis était comparé à un placebo.

Une étude publiée en 2008 a passé en revue les études menées pour tester l’efficacité du millepertuis dans le traitement des dépressions sévères (2). Au total 29 études regroupant près de 5500 patients ont testé l’efficacité du millepertuis comparé soit à un placebo soit à un traitement anti-dépresseur. Cette analyse de grande envergure a conclu que le millepertuis est plus efficace que le placebo dans le traitement des dépressions sévères et que son efficacité est comparable à celle des médicaments anti-dépresseurs sans l’inconvénient des effets secondaires.

Dépression saisonnière

Le millepertuis serait également efficace pour traiter le type de dépression particulier qu’est la dépression saisonnière (3). Des chercheurs britanniques ont recruté 168 patients atteints de dépression saisonnière qui ont reçu soit un traitement par luminothérapie, soit des suppléments de millepertuis, soit une combinaison des deux. Les auteurs ont conclu à une réelle efficacité du millepertuis seul et en association avec la luminothérapie pour traiter ces troubles dépressifs.

Symptômes de la ménopause et de la périménopause

Une étude sur 106 femmes ménopausées (au courant de ce qu’elles prenaient, soit 3 fois par jour un extrait standardisé de millepertuis à 300 mcg d’hypéricine) a montré une diminution importante des symptômes de nature psychologique et physique, mais aucun changement significatif sur les bouffées de chaleur (4). A noter aussi, 80% des femmes ont éprouvé une amélioration notable de leur sexualité (augmentation du désir).

Une étude  publiée en février 2009 par des chercheurs canadiens a également conclu aux effets positifs des extraits de millepertuis pour lutter contre les troubles liés à la ménopause (5). 47 femmes âgés de 40 à 65 ans se plaignant de troubles liés à la péri-ménopause ont reçu soit un extrait de millepertuis ou un placebo. Après 12 semaines de supplémentation les chercheurs ont constaté une amélioration de leurs symptômes et notamment moins de bouffées de chaleur et de troubles du sommeil. Les chercheurs en concluent que le millepertuis est efficace pour soulager les troubles de la périménopause, mais reconnaissent que l’étude porte sur un trop petit nombre de volontaires.

En 2014, une méta-analyse chinoise a conclu que le millepertuis était plus efficace qu'un placebo contre les symptômes de la ménopause, et sans plus d'effet secondaire que le placebo.

Action antibactérienne et antivirale

Plusieurs études ont mis en évidence les propriétés antibactériennes des extraits d’Hypericum perforatum. Une revue allemande de 2001 affirme notamment que les extraits de la partie aérienne de la plante ont une action contre un certains types de bactéries dites gram positives (6). Ces propriétés antibactériennes ont été confirmées par une étude menée en 2004 (7). Les chercheurs ont montré que l’incubation de ces micro-organismes avec des extraits de millepertuis inhibait leur croissance. Le principal agent antibactérien du millepertuis est l’hyperforine, qui inhibe la croissance de certains micro-organismes. Le staphylocoque doré résistant à la méticilline (SARM), connu pour résister à de nombreux antibiotiques, est sensible à l’hyperforine (10).

Les extraits de millepertuis sont aussi efficaces contre certains virus. Les fractions de la plante qui contiennent des flavonoïdes et des catéchines sont actives contre le virus Influenza (celui de la grippe). Les composés d’hypéricine sont efficaces contre des virus à enveloppe, mais pas les virus non-enveloppés. L’hypéricine inactive les virus à différentes phases du cycle viral, par exemple en les empêchant de fusionner avec les membranes des cellules à infecter (10).

Propriétés antioxydantes et neuroprotectrices

Les extraits de millepertuis diminuent le stress oxydatif. Dans un modèle de souris pour la maladie de Parkinson, le millepertuis était neuroprotecteur. Il pourrait aussi combattre la maladie d’Alzheimer car des extraits semblent protèger de la mort cellulaire causée par les plaques amyloïdes présentes dans la maladie d’Alzheimer et l’hyperforine désagrège les dépôts amyloïdes (10). Les extraits de millepertuis pourraient donc contrer les effets néfastes du stress oxydatif sur les fonctions cognitives.

Aide au sevrage tabagique

En 2006, des chercheurs ont publié une étude portant sur l’intérêt du millepertuis pour aider des fumeurs à se sevrer du tabac (8). 24 fumeurs ont reçu deux fois par jour des gélules contenant 450 mg d’extraits standardisés de millepertuis. Les résultats sont pour l’instant à confirmer par des études de plus grande envergure mais les volontaires ont été nombreux à arrêter le tabac sans se plaindre d’effets secondaires important. Les données sont cependant trop faibles pour conclure avec certitude à l’efficacité du millepertuis pour arrêter de fumer.

Comment le prendre

Même si les feuilles crues peuvent être mangées en les ajoutant aux salades, ce sont surtout les sommités fleuries qui sont utilisées. Elles peuvent être cueillies à partir de la saint Jean jusqu’en fin d’été. Elles se préparent de diverses façons:

  • Macérées dans l’huile, procédé optimum d’extraction des composés actifs : 500g de fleurs fraîchement écloses grossièrement hachées sont macérées dans 1 litre huile d’olive et ½ litre de vin blanc ou rosé, au soleil pendant 3 jours (dans une bouteille transparente) puis le vin est évaporé au bain-marie ou simplement dans l’huile au soleil pendant 2 à 6 semaines. L’huile prend ainsi une chaude et intense couleur rouge. Elle peut être utilisée comme un baume en friction sur les brûlures, plaies diverses, ulcères et tout autre traitement topique à raison de 3 fois par jour. Elle a aussi été employée par voie interne pour soigner les gastrites et ulcères gastriques : une cuillère à café à jeun matin et soir.
  • En infusion, 15 à 30 g de plante sèche pour 1 litre d’eau bouillante (soit 1 à 2 cuillère(s) à café de plantes sèches dans une tasse de 150 à 200 ml), 2 à 3 tasses par jour. Les fleurs peuvent aussi servir à aromatiser des boissons fermentées.
  • En gélules de plantes broyées, la dose recommandée est de 300 mg 3 fois par jour (matin, midi et soir à prendre pendant les repas).
  • En teinture-mère, entre 90 à 150 gouttes (traitement d’entretien ou d’attaque) en 2 ou 3 prises par jour.
  • Comprimés ou gélules d’extrait secs : les extraits sont normalisés à 0,3% d’hypéricine, soit 5 % d’hyperforine. La dose recommandée en Allemagne (pays « phytophile » très utilisateur de millepertuis) par la « Commission E » est de 0,2 à 1 mg d’hypéricine par jour. L’analyse de produits américains montre que ceux-ci ne sont pas fiables pour la teneur en hypéricine et qu’ils renferment aussi des métaux lourd (9). Prudence avec cette provenance.

Mieux vaut valider la posologie la mieux adaptée à votre cas avec un professionnel de la santé.

Il est conseillé de prendre le millepertuis aux mêmes heures. Pour un effet stable du millepertuis dans la lutte contre la dépression, il faut 6 semaines minimum de prise. L’arrêt du traitement doit se faire progressivement.

Précautions

Effets secondaires

Des études ont démontrées que le millepertuis avait peu d’effets secondaires, plutôt bénins, ce qui n’est pas le cas des anti-dépresseurs de synthèse. Il peut éventuellement engendrer des réactions allergiques, de légers malaises gastro-intestinaux et plus rarement des troubles du système nerveux. De plus on note beaucoup moins d’interruption de traitement avec le millepertuis qu’avec un antidépresseur de synthèse.

Le millepertuis possède des effets photosensibilisants et même phototoxiques le plus souvent à fortes doses (quatre fois les doses maximum recommandées). Ces effets sur la peau et l’oeil sont dus à la présence d’hypericine. Par prudence, il est donc conseillé de ne pas prendre de millepertuis lorsqu’on doit s’exposer au soleil, au rayonnement UV des cabines de bronzage, et surtout en cas de luminothérapie. Ce dernier avertissement concerne les personnes souffrant de dépression saisonnière, pour laquelle la luminothérapie est une option efficace… et qui pourraient être tentées de l’associer au millepertuis. Cette combinaison peut provoquer des dommages significatifs aux yeux selon des travaux conduits par le Pr Joan Roberts (Fordham University, New York).

Déconseillé à :

  • Toute personne sous traitement médicamenteux doit consulter son médecin avant la prise de millepertuis, sous peine de voir l’effet du premier traitement partiellement ou complètement annulé. Cette interaction du millepertuis a notamment été mise en évidence avec les anovulants (contraceptifs oraux), les antidépresseurs, les antirétroviraux, les anticoagulants, les anticonvulsifs, les antimigraineux de la famille des triptans, les anti-histaminiques, la statine, les agents de chimiothérapie, la cyclosporine, digoxine, de la théophylline, l’irinotécan, la méthadone…
  • La femme enceinte ou allaitante même si la contre-indication n’a pas été démontrée. Il vaut mieux cependant rester prudent et éviter par précaution de le consommer lors d’une grossesse ou d’un allaitement.
  • Les enfants de moins de 12 ans.

Intéractions

Le millepertuis interfère avec plusieurs types de traitements médicamenteux. Cette plante se conduit selon le cas comme un puissant détoxifiant qui accélère la dégradation et l’élimination de nombreux médicaments et diminue donc leur efficacité, ou alors elle potentialise l’action de médicaments (antidépresseurs). En cas de traitement déjà en place, mieux vaut consulter un spécialiste de la santé avant de consommer ce produit naturel.

Associations contre-indiquées :

Il s'agit d'une diminution des concentrations plasmatiques du médicament avec risque de baisse d’efficacité, voire annulation de l’effet, dont les conséquences peuvent être graves ; en cas d’association fortuite, ne pas interrompre brutalement la prise de millepertuis.

  • Anticoagulants oraux (héparine, warfarine)
  • Anticonvulsivants (éthosuximide, felbamate, fosphénytoïne, lamotrigine, phénobarbital, phénytoïne, primidone, tiagabine, topiramate, acide valproïque, valpromide) sauf carbamazépine (association déconseillée), gabapentine et vigabatrine
  • Contraceptifs oraux (estroprogestatifs, progestatifs)
  • Digoxine (traitement des troubles du ryhtme)
  • Immunosuppresseurs (ciclosporine, sirolimus, tacrolimus)
  • Traitements de l’infection HIV
  • Inhibiteurs de protéases (amprénavir, atazanavir, fosamprénavir, indinavir, lopinavir, nelvinafir, ritonavir, saquinavir)
  • Inhibiteurs non nucléosidique de la transcriptase inverse ou NNRTI (delavirdine, l’efavirenz, la névirapine)
  • Médicaments de chimiothérapie (irinotécan, imatinibe...)
  • Traitement de l’asthme : théophylline

Associations déconseillées :

  • Anticonvulsivant : carbamazépine
  • Antibiotique macrolide : télithromycine

Association nécessitant des précautions d’emploi

Pour limiter le risque d’apparition d’un syndrome sérotoninergique : diarrhée, tachycardie, sueurs, tremblements, confusion, voire coma, il vaut mieux éviter d'associer le millepertuis aux médicaments suivants :

  • Antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (citalopram, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, sertraline) :
  • Antidépresseur IMAO non-sélectif (iproniazide)
  • IMAO sélectif A (moclobémide, toloxatone)
  • Linézolide
Bibliographie

(1) Szegedi A, Kohnen R, Dienel A, Kieser M. Acute treatment of moderate to severe depression with hypericum extract WS 5570 (St John's wort): randomised controlled double blind non-inferiority trial versus paroxetine.BMJ. 2005 Mar 5;330(7490):503. Epub 2005 Feb (2) K. Linde, M.M. Berner, L. Kriston “St John’s wort for major depression” Cochrane Systematic Review 2008, Issue 4. Art. No.: CD000448. doi: 10.1002/14651858.CD000448.pub3.

(3) Wheatley D. Hypericum in seasonal affective disorder (SAD). Curr Med Res Opin. 1999;15(1):33-7

(4) Grube B, Walper A, Wheatley D. St. John's Wort extract: efficacy for menopausal symptoms of psychological origin.Adv Ther. 1999 Jul-Aug;16(4):177-86.

(5) Al-Akoum M, Maunsell E, Verreault R, Provencher L, Otis H, Dodin S. Effects of Hypericum perforatum (St. John's wort) on hot flashes and quality of life in perimenopausal women: a randomized pilot trial. Menopause. 2009 Feb 3

(6) Reichling J, Weseler A, Saller R.A current review of the antimicrobial activity of Hypericum perforatum L. Pharmacopsychiatry. 2001 Jul;34 Suppl 1:S116-8.

(7)Avato P, Raffo F, Guglielmi G, Vitali C, Rosato A. Extracts from St John's Wort and their antimicrobial activity. Phytother Res. 2004 Mar;18(3):230-2

(8)Lawvere S, Mahoney MC, Cummings KM, Kepner JL, Hyland A, Lawrence DD, Murphy JM.A Phase II study of St. John's Wort for smoking cessation. Complement Ther Med. 2006 Sep;14(3):175-84. Epub 2006 Jun 13

(9)Zhao-Jun Wang et al., Contents of hypericin and pseudohypericin in five commercial products of St John's wort (Hypericum perforatum), Journal of the Science of Food and Agriculture, février 2004 (10.1002/jsfa.1598).

(10) Kenneth M. Klemow et al. Medical Attributes of St. John’s Wort (Hypericum perforatum). In: Herbal Medicine: Biomolecular and Clinical Aspects. 2nd edition. Benzie IFF, Wachtel-Galor S, editors. Boca Raton (FL): CRC Press/Taylor & Francis; 2011.

​Ng QX, Venkatanarayanan N, Ho CY. Clinical use of Hypericum perforatum (St John's wort) in depression: A meta-analysis. J Affect Disord. 2017 Mar 1;210:211-221.

Liu YR, Jiang YL, Huang RQ, Yang JY, Xiao BK, Dong JX. Hypericum perforatum L. preparations for menopause: a meta-analysis of efficacy and safety. Climacteric. 2014 Aug;17(4):325-35. doi: 10.3109/13697137.2013.861814.

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