Un écran solaire naturel de la peau détermine en partie notre production de vitamine D

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 08/04/2020 Mis à jour le 08/04/2020
Actualité

Une nouvelle étude a découvert une molécule de la peau agissant comme une crème solaire et dont la quantité, liée à des variations génétiques, influe sur notre capacité à synthétiser de la vitamine D.

Pourquoi c’est important

Des taux trop bas de vitamine D peuvent conduire à des maladies osseuses comme l'ostéomalacie ou le rachitisme, ou exposer au risque de fracture. Elle est également étudiée pour ses effets sur l'inflammation, l'immunité, le cancer et les maladies cardiovasculaires. On sait que la vitamine D est essentiellement fabriquée par la peau, à partir des UVB du soleil. La couleur de la peau, donc sa teneur en mélanine, a une influence sur notre capacité à la synthétiser. Plusieurs gènes ont été déjà identifiés comme important pour la synthèse de cette vitamine essentielle.

Pour en savoir, lire : Vitamine D, mode d’emploi et L'essentiel sur les 13 vitamines

Une nouvelle étude, qui s’appuie sur des tests génétiques, a découvert de nouveaux gènes liés à la vitamine D et des indices soutenant l’hypothèse selon laquelle une carence en vitamine D serait en fait la conséquence d’un mauvais état de santé. 

L’étude

Cette étude, publiée dans Nature communications, a utilisé pour son analyse un échantillon issu de l’UK Bio Bank comptant 417 580 personnes âgées de 40 à 69 ans, d’ascendance européenne, pour lesquelles elle disposait des informations suivantes : phénotype (traits observables à différents niveaux), génotype (composition génétique), données cliniques.

L’équipe a identifié 143 locis (emplacements précis d’un gène sur un chromosome) liés à la vitamine D alors que seulement 6 étaient connus avant cette étude. 

Les chercheurs ont aussi découvert des variantes génétiques du gène HAL (histidine ammonia-lyase) qui  peuvent modifier la concentration d'une petite molécule dans la peau agissant comme un facteur de protection solaire interne, à l'instar du SPF des crèmes solaires. « Cette molécule absorbe la lumière UVB - la lumière que notre corps utilise pour fabriquer de la vitamine D - et la quantité de cette molécule dans notre peau influence ainsi la quantité de vitamine que nous pouvons fabriquer » explique le Pr McGrath (UQ's Queensland Brain Institute).

Les scientifiques ont ensuite étudié les associations génétiques entre la vitamine D et plusieurs paramètres, notamment l’indice de masse corporel (IMC). En effet, un IMC élevé est associé à une concentration réduite de vitamine D. Toutefois, il n’existe pas selon eux de preuves statistiques prouvant qu'un taux de vitamine D bas peut entraîner un IMC élevé. En revanche, les chercheurs ont pu réunir des indices montrant qu'un IMC élevé peut être la cause d'une faible concentration de vitamine D. 

 

En pratique

À l’heure où nombre d’entre nous sommes confinés à la maison avec un accès inégal au soleil, le déficit en vitamine D semble un risque majeur. En hiver, une supplémentation de vitamine D est nécessaire, car le rayonnement UV est trop faible pour pouvoir en synthétiser. C’est à partir d’avril que nous commençons à synthétiser cette vitamine sous nos latitudes. Pour cela, il faut s’exposer au soleil au moins 10 minutes avec près de 25 % du corps pour obtenir la dose recommandée à midi. Entre 15 et 17 heures, le temps d’exposition nécessaire est de 20 minutes.  En octobre, il faut 30 minutes. 

Découvrez la meilleure façon de s’exposer au soleil pour fabriquer sa vitamine D

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