Très utilisés pour fabriquer les aliments ultra-transformés, les additifs présenteraient des risques réels pour la santé, jusqu'ici négligés.

L’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) confirme les risques liés aux additifs aux phosphates dénoncés par LaNutrition.fr et Le nouveau guide des additifs mais ses experts ajoutent aussi au dossier de nouvelles données peu rassurantes.
Les phosphates (E 338–341, E 343, E 450–452) sont classés en rouge dans Le Nouveau guide des additifs et pour cause : de nombreuses études montrent qu’ils pourraient favoriser les maladies cardiovasculaires, l’insuffisance rénale et fragiliser les os…
Dans leur dossier de réévaluation de ces additifs, paru en 2019, les experts de l’Efsa soulignent eux aussi qu’un apport important de phosphates augmente le risque d’insuffisance rénale. Lorsque les quantités de phosphore (apportées par les additifs et les aliments) sont trop importantes, celui-ci peut précipiter sous forme de sel de phosphate de calcium au niveau des reins et altérer leur fonctionnement, voire entraîner une insuffisance rénale. Des études chez l’homme ont confirmé ces données. Certaines rapportent qu’une dose unique élevée de 160 mg/kg de poids corporel de phosphore a provoqué des cas d’insuffisance rénale. Également, l’ingestion de doses répétées de phosphore (4800 mg/ jour) occasionne ce problème de santé.
Le groupe scientifique met d’ailleurs en garde les personnes ayant une fonction rénale réduite (jusqu’à 10% de la population) contre l’excès de phosphates : la dose journalière admissible de 40 mg/kg /jour qu’ils ont définie dans le dossier pourrait être trop importante et ne pas les protéger !
Les experts de l’Efsa soulignent également l’incertitude quant au lien entre phosphates alimentaires et maladies cardiovasculaires.
Ils reconnaissent non seulement le lien entre le niveau de phosphore sanguin et l’incidence des maladies cardiovasculaires mais aussi avec la mortalité cardiovasculaire. Pour le moment, les études ne sont pas encore suffisantes pour mettre directement en cause les phosphates apportés par l’alimentation.
En clair, si vous avez une fonction rénale limite, évitez les aliments ultra-transformés contenant des phosphates et pareil pour les personnes ayant des problèmes cardiovasculaires !
Lire aussi : Les additifs aux phosphates nous rendent-ils moins actifs ?
Les aliments ultra-transformés nous font avaler trop de phosphates ! On vous en a déjà parlé dans de nombreux articles. C’est également l’une des conclusions très attendue du dossier de réévaluation des phosphates.
Les estimations de l’apport alimentaire total en phosphates pourraient dépasser le niveau de sécurité fixé par les autorités. C’est le cas de certains groupes de population notamment les nourrissons, les enfants ainsi que pour certains adolescents.
Lire aussi : Phosphore et additifs aux phosphates : la cote d’alerte est dépassée
Afin d’évaluer l’exposition aux phosphates, outre les enquêtes alimentaires, l’objectif du groupe scientifique était de recueillir des informations sur la quantité de phosphore contenue dans les aliments. Le problème majeur est que les méthodes de dosage utilisées par les laboratoires ne permettent pas de distinguer le phosphore naturel contenu dans l’aliment du phosphore apporté par les additifs.
Le phosphore apporté par les phosphates étant bien plus facilement assimilé par l’organisme que celui présent naturellement dans les produits animaux et végétaux. Cela peut représenter un biais important et sous-évaluer la surexposition aux phosphates de certaines catégories de la population comme les adolescents !
Les quantités de phosphates autorisés dans les aliments peuvent aller jusqu’à 20 000 mg par litre.
En tête de liste, on retrouve les produits de boulangerie, le fromage fondu (20 000mg/l), puis les pizzas, quiches (15 000 mg/l), les crèmes et les viandes (5000 mg/l), les produits laitiers et les soupes (3000 mg/l) enfin les boissons…
Pour certains aliments comme les chewing-gums et les compléments alimentaires, les quantités de phosphate tolérées sont illimitées : « quantum satis ».
D’après les estimations du dossier, certaines personnes pourraient être particulièrement exposées au phosphore des compléments alimentaires. Aussi les experts de l’Efsa demandent l’instauration d’une quantité maximale de phosphates autorisés dans les compléments.
Lire aussi : Les sources de phosphore dans l'alimentation
Certains éléments toxiques pourraient être présents dans les additifs aux phosphates. C’est le cas du plomb, du mercure… La quantité d’aluminium présente dans le phosphate de calcium pourrait être également problématiques, enfin la présence de nanoparticules dans les additifs aux phosphates n’est pas caractérisée…
Espérons que les recommandations des experts seront vite entendues par la commission Européenne !
Lire aussi : Les vrais dangers des nanoparticules alimentaires (abonnés)
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Découvrir la boutiqueTrès utilisés pour fabriquer les aliments ultra-transformés, les additifs présenteraient des risques réels pour la santé, jusqu'ici négligés.
Vous consommez régulièrement des aliments ultra-transformés ? Vous absorbez alors sans doute cet additif : « les carraghénanes ou E407 ». Ses effets sur la santé sont controversés mais la dernière réévaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) permet d’y voir un peu plus clair. Détails.
Nous consommons beaucoup de phosphore, parfois trop, ce qui peut favoriser les maladies rénales, cardiovasculaires et le vieillissement accéléré. En cause : les additifs au phosphate, présents dans les aliments ultra-transformés.