Qui est Camille Castel, notre détective alimentaire ?

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean - Diététicienne-nutritionniste Publié le 11/07/2017 Mis à jour le 12/07/2017
Point de vue

Pour LaNutrition, Camille Castel enquête sur les produits et les pratiques des industriels de l'agro-alimentaire. Rencontre avec une diététicienne de choc qui coordonne notamment les enquêtes du Bon choix au supermarché et du Bon choix pour les enfants. 

Toute l'année, Camille Castel enquête sur les produits et les pratiques des industriels de l'agro-alimentaire pour les besoins de sa chronique sur LaNutrition, et les mises à jour de nos deux guides de consommation, Le Bon Choix au supermarché et Le Bon Choix pour les enfants.

Avec des origines méditerranéennes, Camille a grandi dans les cuisines. Ses grand-mères lui ayant transmis le goût et la joie de cuisiner, elle a toujours voulu faire un métier en lien avec la cuisine, mais elle voulait également pouvoir soigner les gens. C’est ainsi qu’elle est devenue diététicienne nutritionniste.

Camille, quel est ton parcours ? 

J'hésitais entre la restauration hôtellerie et l’herboristerie pharmaceutique, et je me suis rendue compte que le métier de diététicien nutritionniste me permettait d’allier ces deux domaines qui me tenaient à cœur : la cuisine et le soin. J’ai donc commencé un DUT génie biologie option diététique pour devenir diététicienne. Ensuite, j’ai fait une Licence Nutrition Humaine Alimentaire, option qualité et hygiène, en alternance dans la cuisine d’une école où, en plus de réaliser des contrôles qualité, je faisais de la prévention nutritionnelle auprès des classes et du personnel. J’ai continué par un Master 1 en agro-valorisation des aliments suivi d’un Master 2 en compléments alimentaires. 
Depuis 4 ans, j’exerce en libéral. En parallèle, j’effectue des remplacements dans un service de pédiatrie et, au sein de l’interprofession Interfel, j’anime des ateliers ludiques, destinés à sensibiliser le grand public à une alimentation plus riche en fruits et légumes. Et bien sûr, j’écris des articles pour LaNutrition, et je pilote la publication des Bon Choix. 

Comment réalises-tu tes chroniques ? 

Je passe énormément de temps dans les supermarchés ! Super U, Auchan, Carrefour, etc.., ils me voient toutes les semaines !  Je parcours les rayons à la recherche de nouveaux produits, je compare leurs compositions, leurs emballages, j'analyse leur poids sur le marché. J’achète les produits pour les tester et je conserve leurs emballages, ou je les prends en photos et je les étudie après. Mes amis me gardent même leurs emballages pour que je puisse les analyser par la suite !
Je pige aussi plusieurs sites et revues (Lsa-conso, Linéaires, Le-fooder, Open foods facts, Episaveurs…) qui recensent les innovations alimentaires, rendent compte des goûts des consommateurs ou des habitudes d'achat. Cela me permet de rester à la pointe de ce qui arrive ou va arriver dans les rayons. Le temps de préparation d’une chronique varie d’un produit à l’autre, certaines marques sont plus difficiles à contacter que d’autres et le nombre de produits concurrents peut augmenter le temps de la comparaison.

Et comment sélectionnes-tu les produits à chroniquer ?

Cela dépend. Il est assez facile de choisir un aliment dont la composition est vraiment mauvaise, mais j’alterne aussi avec des produits représentant une tendance alimentaire positive, l'innovation d'une grande marque phare, ou encore un aliment qui se démarque des autres... C'est très varié.

Quelle est ta plus grande surprise ? 

Quand je travaillais sur la dernière édition du Bon choix au supermarché j’ai repéré un plat de poisson tout prêt… sans poisson ! C’est quand même fort de faire croire au consommateur qu’il mange du poisson alors qu’il n’en a que des arômes. Cela me fait penser aussi aux lardons fumés qui ne sont pas réellement fumés. Cette appellation n’étant pas protégée, les industriels en jouent beaucoup en mettant juste des arômes « fumée » ou d’autres produits faisant croire au fumage. 

De ton point de vue, il y a du mieux dans les rayons des supermarchés ? 

La publication du Bon choix au supermarché et du Bon choix pour les enfants a fait évoluer l'offre en supermarché. On s'aperçoit entre deux éditions qu'un aliment qu'on avait épinglé sur un point précis de sa composition a fait l'objet d'une reformulation "plus propre". Donc il y a du mieux. Mais l’industrie agro-alimentaire évolue quand même dans deux directions totalement opposées. Il y a d’un côté des petites entreprises qui fabriquent des produits sains et durables, avec de bons ingrédients. De l’autre, il y a souvent des multinationales, qui ne savent plus comment répondre à la défiance envers leurs aliments ultra-transformés : elles suppriment les ingrédients les plus problématiques, mais restent prisonnières d'une formule qui repose sur l'assemblage de composants et d’additifs pour aboutir à des produits moins chers, mais pas sans conséquences pour notre santé. 

Si vous deviez donner un seul conseil à nos lecteurs, ce serait lequel ? 

Ne pas s'arrêter sur les mentions comme "Prix des consommateurs" ou même "AB" car ce n'est pas parce que le produit est primé ou d'origine bio qu'il est bon ! 
Attention aussi à des expressions comme "Gamme de produits gourmets" ou "d'excellence" qui ne reflètent pas toujours la composition du produit. Autre point de vigilance : ne pas généraliser la qualité d’un produit à toute sa gamme car ce n'est pas toujours le cas. En un mot : toujours rester vigilant !

Lire aussi : 81 % d’aliments ultra-transformés au rayon « diététique » et 100% au rayon céréales pour enfants

(photo : Michel Jouve pour LaNutrition)

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