À quoi sert l’acide alpha-lipoïque ?

Par Priscille Tremblais - Journaliste scientifique Publié le 26/04/2021 Mis à jour le 26/10/2022
Fiche pratique

Qualifié d'antioxydant universel, l'acide alpha-lipoïque est déjà présent dans notre corps en petites quantités. Pris en complément, il peut aider contre divers troubles et maladies. Voici à quoi il sert et comment l'utiliser.

Qu’est-ce que c’est ?

L'acide alpha-lipoïque (AL) est un composé organosulfuré fabriqué par les plantes, les animaux et les humains. On le trouve dans les mitochondries, les petites centrales énergétiques des cellules. Il est nécessaire à diverses réactions chimiques et constitue un cofacteur indispensable à la formation de différents complexes enzymatiques. Il est impliqué dans le métabolisme du glucose et des lipides.

L'AL agit également comme un antioxydant, en améliorant ou réparant le système antioxydant endogène de l’organisme. Il soutient la production des antioxydants et l'accès des cellules à ces derniers.
 

Il existe sous deux formes :

  • L'acide R-alpha lipoïque que l'on trouve naturellement dans les aliments et les êtres vivants.
  • L'acide S-alpha lipoïque qui est d'origine synthétique.

Pour qui ? Pour quoi ?

L'acide alpha-lipoïque est surtout prescrits pour ses effets antioxydants et antidiabète. Mais il est aussi étudié contre le cancer, dans le cadre du traitement métabolique promu par le Dr Laurent Schwartz, dans la sclérose en plaques, le surpoids, certains cas d'infertilité, les maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus ischémique) ou encore la cataracte.

Il pourrait aussi aider à contrer certains effets néfastes de la pollution, notamment ceux liés aux métaux lourds comme le mercure.

Enfin, il aurait des effets anti-inflammatoires qui expliqueraient en partie ses bénéfices sur les divers marqueurs de la santé métabolique : poids, glycémie, tension artérielle, etc.

Ce que disent les études

› Pour les diabétiques

Le diabète est une maladie métabolique chronique qui touche de plus en plus de personnes sur la planète. Avec la résistance à l’insuline qui le précède, il est associé à un risque cardiovasculaire plus élevé mais aussi à des complications non négligeables : des atteintes nerveuses appelées neuropathies du diabétique. Ces complications résultent de processus complexes dans lesquels le stress oxydant joue un rôle majeur.

Par son rôle antioxydant, l’AL participe à limiter le risque de complications de ce type, c'est même dans cette indication que les preuves sont les plus importantes. Il agit aussi directement en abaissant la glycémie.

› Contre le surpoids

Il existe plusieurs études prometteuses ayant évalué les effets de suppléments d'AL chez les personnes en surpoids ou obèses. Leurs résultats indiquent qu'il pourrait permettre de perdre du poids, de la graisse et des centimètres de tour de taille. Ainsi que de réduire l'indice de masse corporelle (IMC), augmenter le taux d'adiponectine et d'atténuer la chute de la leptine. En normalisant les taux de ces deux substances sécrétées par le tissu graisseux, l'AL permet d'améliorer la santé métabolique.

À lire aussi : Qu’est-ce que la santé métabolique ?

› En cas de sclérose en plaques

Un petit nombre d'essais cliniques ont examiné les effets de l'AL chez des personnes souffrant de sclérose en plaques (SEP), une maladie invalidante avec une forte composante inflammatoire. Dans ces études, la prise de 1200 mg d'AL par jour pendant 12 semaines à 2 ans a permis d'améliorer la marche mais surtout le niveau d'inflammation des malades.

De manière plus générale, l'AL pourrait être intéressant contre les maladies auto-immunes (dont fait partie la SEP) grâce à des propriétés immunomodulatoires encore trop peu élucidées.

En pratique

On trouve de l'acide alpha-lipoïque dans beaucoup de légumes (épinards, brocoli, tomate, choux de Bruxelles...) mais aussi dans la viande rouge, le jaune d'œuf et certains abats (foie notamment). Mais pour avoir un effet thérapeutique, il faut le prendre sous forme de compléments.

Les doses usuelles conseillées vont de 300 à 600 mg par jour pour un effet sur une maladie comme le diabète. En entretien du capital santé ou pour le maintien d'un bon statut antioxydant, 100 à 200 mg par jour semblent suffisants. Il faut privilégier la forme de l’acide R-alpha-lipoïque, qui est mieux assimilée puisque semblable à celle qu'on trouve naturellement dans le corps et les aliments. La biotine (vitamine B8) renforce son absorption.

Attention ! Il ne faut pas prendre d'AL en cas de maladie hépatique ou rénale. Par ailleurs, son innocuité n'est pas établie chez les enfants et, sauf cas exceptionnel, les femmes enceintes doivent éviter d'en prendre. L'AL a peu d'effets indésirables connus, même à long terme. Ils apparaissent avec des doses supérieures à 600 mg par jour et il s'agit de maux de tête, d'éruptions cutanées, de nausées ou vomissements.

Pour aller plus loin, lire : Guide pratique des compléments alimentaires

Références
  1. Salehi B, Berkay Yılmaz Y, Antika G, Boyunegmez Tumer T, Fawzi Mahomoodally M, Lobine D, Akram M, Riaz M, Capanoglu E, Sharopov F, Martins N, Cho WC, Sharifi-Rad J. Insights on the Use of α-Lipoic Acid for Therapeutic Purposes. Biomolecules. 2019 Aug 9;9(8):356.
  2. Solmonson A, DeBerardinis RJ. Lipoic acid metabolism and mitochondrial redox regulation. J Biol Chem. 2018 May 18;293(20):7522-7530.
  3. Liu W, Shi LJ, Li SG. The Immunomodulatory Effect of Alpha-Lipoic Acid in Autoimmune Diseases. Biomed Res Int. 2019;2019:8086257

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