Oméga-3 et cancer

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 15/03/2006 Mis à jour le 28/02/2017
Selon le Dr Ron Pardini, il serait intéressant d’utiliser la nutrition pour améliorer le traitement du cancer et le bien-être des patients.Il a exposé, dans le Nutrition and Cancer Journal, le cas d'un patient de 78 ans.

C’est une drôle d’histoire que raconte le Pr Ron Pardini (université du Nevada) dans le dernier numéro du Nutrition and Cancer Journal. Le biochimiste américain a rencontré il y a cinq ans un homme qui souffrait d’un cancer des poumons (un histiocytome fibreux malin). A 78 ans, ce monsieur n’avait plus, selon les médecins, que quelques mois à vivre. Pourtant, il continuait à refuser obstinément tout traitement. Aucune chimiothérapie.

Pour l’aider, le Pr Ron Pardini lui propose de prendre des doses élevées d’oméga-3. Ces molécules sont des acides gras que l’on retrouve par exemple dans les poissons et l’huile de colza. Elles sont fondamentales pour la vie puisqu’elles forment, avec les oméga-6, les membranes biologiques.

Le chercheur américain connaît bien les oméga-3. Il étudie de près leur effet sur les souris. Mais pas chez l’homme. Le Pr Ron Pardini a montré qu’ils pouvaient ralentir la croissance d’une tumeur dans certains cancers (sein, ovaires, côlon ou encore prostate). Toujours chez la souris, les oméga-3 augmenteraient l’efficacité de la chimiothérapie.

Le malade décide de tenter de se soigner en prenant des doses élevées d’acides gras essentiels (essentiels car l’organisme ne sait pas les fabriquer). Aujourd’hui, de façon quasi-miraculeuse, l’homme se porte plutôt bien. Il aurait repris un peu de poids. Sa tumeur aurait nettement diminué, ne faisant plus que 10% de sa taille initiale. Le patient du Dr Ron Pardini n’a apparemment pas d’effet secondaire suite à sa forte consommation d’oméga-3.

L’homme a donc bien fait de suivre les conseils du biochimiste ! Il consomme 15 grammes d’oméga-3 tous les jours (acide eicosapentaenoique, EPA et acide docosahexaenoique, DHA). Dans son régime, il avale plus d’oméga-3 que d’oméga-6. Son rapport oméga-6/oméga-3 est de 0,81 alors que, pour la plupart d’entre nous, il est de 20 (le rapport idéal serait 4, voire même 1 selon certains scientifiques). L’homme restreint au maximum sa consommation d’oméga-6. Il évite donc produits rafinés et huile de tournesol.

Le Dr Ron Pardini est optimiste pour son ami cancéreux. « Nous pensons qu’il sera intéressant d’utiliser la nutrition pour améliorer le traitement du cancer et le bien-être des patients » conclut le chercheur.

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