Le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes où l’individu mange comme à son habitude et d’autres moments où il restreint ou arrête ses apports alimentaires. Ce jeûne permet de perdre du poids sans pour autant compter de manière très stricte la composition calorique des repas, mais à condition de respecter quelques règles.
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Une des façons de suivre un jeûne intermittent consiste à adopter le « régime 5 :2 » : diminuer les calories deux jours par semaine, par exemple en consommant 25 % des apports habituels ces jours-là, et manger normalement les cinq autres jours. Mais certaines personnes n’arrivent pas à perdre de poids avec ce régime. Pourquoi ?
Ce que montre l’étude
14 hommes en bonne santé ont participé à une étude anglaise parue dans la revue Appetite. L’objectif était de savoir comment des personnes qui devaient réduire leurs apports caloriques sur une journée réagissaient les jours avant et après le jeûne, concernant leur alimentation et leur activité physique.
L’étude comportait deux séries d’expériences, sur trois jours à chaque fois :
- L’expérience test : le premier jour, les chercheurs ont expliqué aux participants que le lendemain ils devraient réduire leurs apports caloriques à environ 700 calories. Le lendemain, les volontaires ont suivi la restriction calorique comme prévu et le surlendemain ils ont eu accès à un buffet à volonté pour le petit-déjeuner. Les chercheurs ont relevé ce que les hommes ont mangé avant et après la restriction calorique. L’activité physique, l’appétit ont aussi été évalués,
- L’expérience contrôle : les participants étaient invités à manger 2.800 calories par jour sur trois jours. Les mêmes relevés sur l’alimentation, l’activité et l’appétit ont été effectués.
Résultats : lorsqu’ils savaient qu’il y aurait une restriction calorique le lendemain, les participants mangeaient 6 % de calories en plus la veille. Le lendemain du jeûne, ils augmentaient leurs apports de 14 % au petit-déjeuner. Pourtant, par rapport à l’expérience contrôle, les participants n’avaient pas plus faim. Ils anticipaient ou compensaient leur jeûne plutôt que de répondre à leur faim.
De plus, les participants ont diminué leur activité physique de 11 % la veille du jeûne et de 18 % ce jour-là. Même des activités du quotidien peu intenses, comme faire la vaisselle, étaient réduites !
Cette étude suggère que, lors d’un jeûne intermittent, il existe un risque de « tricher », en mangeant plus avant et après le jeûne et en réduisant son activité physique, ce qui pourrait annuler les bénéfices du jeûne et diminuer les chances de perte de poids. Une étude précédente avait aussi montré que les personnes qui sautent le petit-déjeuner pouvaient se « rattraper » sur les autres repas et avaient tendance à être moins actives : dans ce cas aussi, les bénéfices associés à la suppression d’un repas pourraient être perdus…
David Clayton, un des auteurs de l’étude, en conclut : « Le jeûne intermittent n'est pas un régime miracle, mais certaines personnes peuvent bénéficier de sa flexibilité, et avec quelques ajustements mineurs, il pourrait être encore plus efficace. »
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En pratique
Cette étude met en garde sur les mécanismes psychologiques à l’œuvre qui risque d’anéantir les efforts réalisés lors d’un jeûne intermittent. Pour qu’un régime fonctionne, il faut souvent brûler plus de calories que ce que l’on en absorbe. Dans le cadre du jeûne intermittent, cela signifie que les périodes d’alimentation normale ne doivent pas compenser les périodes de jeûne, sinon il n’y aura pas de baisse des apports. De même, l’activité physique ne devrait pas être réduite, sinon moins de calories seront brûlées.
Il existe plusieurs façons de pratiquer le jeûne intermittent :
- en suivant le régime 5 :2 comme expliqué plus haut,
- en sautant un repas, par exemple le petit-déjeuner ou le dîner du soir,
- en jeûnant 24h au cours d’une semaine.
De manière générale, l’exercice physique devrait être encouragé pendant le jeûne intermittent si l’objectif est de perdre du poids.