Très utilisés pour fabriquer les aliments ultra-transformés, les additifs présenteraient des risques réels pour la santé, jusqu'ici négligés.

Lorsque l’intestin ne joue plus son rôle de barrière, le passage d’antigènes peut induire des maladies auto-immunes. Une situation favorisée par les additifs alimentaires.
L’intestin, en plus de son rôle de digestion et d’absorption, constitue une barrière entre le milieu intérieur et l’environnement. A ce titre, il doit empêcher les pathogènes, allergènes, toxines, présents dans la lumière de l’intestin d’entrer dans l’organisme où ils peuvent déclencher une réaction inflammatoire et immunitaire. Plusieurs études suggèrent que les additifs alimentaires, fréquents dans les aliments ultra-transformés, modifient la perméabilité intestinale et pourraient augmentent ainsi le risque de maladies auto-immunes.
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Dans une revue des données scientifiques parue dans Autoimmunity Reviews, deux auteurs montrent que des changements de la perméabilité intestinale sont associés aux additifs alimentaires. Les auteurs signalent que le glucose, le sel, les émulsifiants, les solvants organiques, le gluten, les nanoparticules de plus en plus utilisés par l’industrie agroalimentaire augmentent les fuites au niveau des jonctions serrées et donc la perméabilité intestinale.(1)
Les émulsifiants en particulier sont connus pour causer des dysfonctionnements de la barrière intestinale (2). Le terme d'émulsifiant désigne des molécules amphipathiques ayant une portion hydrophobe non-polaire attachée à un groupement hydrophile. On les appelle aussi détergents. De plus, leurs effets sur la perméabilité intestinale pourraient s'additionner. (3) Une hyperperméabilité peut induire un processus inflammatoire qui conduit à encore plus de perméabilité, d’où un cercle vicieux. Ceci pourrait favoriser les maladies allergiques et auto-immunes.
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La déstabilisation des jonctions serrées de l'épithélium intestinal conduit à l’entrée d’antigènes étrangers qui activent le système immunitaire. Un mauvais fonctionnement de la barrière intestinale pourrait donc expliquer l’incidence croissante des maladies auto-immunes. Des études sur les jumeaux ont montré que l’hérédité compterait pour 1/3 du risque de maladie auto-immune et l’environnement pour les 2/3 restants. Pour développer une maladie auto-immune, il faudrait donc 3 conditions : une prédisposition génétique, une exposition à un antigène et un mauvais fonctionnement de la barrière intestinale. Pour se prémunir, mieux vaut éviter les aliments ultra-transformés comme le conseille le Dr Anthony Fardet dans "Halte aux aliments ultratransformés ! Mangeons Vrai !". LaNutrition.fr a publié aussi un guide des additifs qui fait autorité car le seul basé sur la science. Par ailleurs, le régime Seignalet, qui élimine gluten et produits laitiers, a souvent pour conséquence de restaurer la perméabilité de l'intestin. Des milliers de personnes rapportent qu'elles ont été améliorées par ce régime, qui ne guérit pas mais, comme l'indique Jean-Marie Magnien, "met au silence la maladie".
Sources
(1) Lerner A, Matthias T. Changes in intestinal tight junction permeability associated with industrial food additives explain the rising incidence of autoimmune disease. Autoimmun Rev. 2015 Feb 9. pii: S1568-9972(15)00024-5. doi: 10.1016/j.autrev.2015.01.009.
(2) Csáki KF. Synthetic surfactant food additives can cause intestinal barrier dysfunction. Med Hypotheses. 2011 May;76(5):676-81. doi: 10.1016/j.mehy.2011.01.030.
(3) Glynn A, Igra AM, Sand S, Ilbäck NG, Hellenäs KE, Rosén J, Aspenström-Fagerlund B. Are additive effects of dietary surfactants on intestinal tight junction integrity an overlooked human health risk? - A mixture study on Caco-2 monolayers. Food Chem Toxicol. 2017 Aug;106(Pt A):314-323.
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