Plusieurs vastes études menées chez des femmes indiquent que la consommation de protéines végétales est liée à un risque réduit de mortalité toutes causes confondues.
Une étude menée sur près de 10 000 hommes montre que les végétariens ont un risque plus élevé de souffrir de dépression que ceux qui consomment de la viande.
Le régime végétarien est bénéfique pour la santé : il diminue le risque cardiovasculaire, de diabète et de cancer du côlon. Il est également bon pour la ligne. Mais qu’en est-il de son impact sur la santé mentale ? C’est ce qu’ont cherché à savoir des chercheurs qui publient leurs résultats dans la revue Journal of Affective Disorders. Selon eux, les hommes qui suivent un régime végétarien sont plus susceptibles de souffrir de symptômes dépressifs que les omnivores.
Les chercheurs ont utilisé les données concernant 9668 hommes en couple avec une femme enceinte de l’étude Avon Longitudinal Study of Parents and Children (ALSPAC). Chaque homme a précisé son régime alimentaire et a répondu à un questionnaire appelé Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS), développé pour identifier les femmes souffrant de dépression postnatale mais qui peut être utilisé aussi chez les hommes. Les résultats montrent que les hommes végétariens sont 74% plus susceptibles d’avoir un score supérieur à 12 au questionnaire EPDS, montrant un risque élevé de dépression sévère. De la même façon, les scores supérieurs à 10 étaient 66% plus fréquents chez les végétariens que chez les omnivores, indiquant un risque de dépression légère à modérée.
« A notre connaissance, c’est la première grande étude épidémiologique à montrer une relation entre le végétarisme et des symptômes dépressifs significatifs chez des hommes adultes » disent les auteurs de l’étude.
Les apports en nutriments des végétariens peuvent être différents et donc expliquer l’effet de leur alimentation sur leur humeur. En effet, selon les chercheurs, les déficits nutritionnels en vitamine B12, fer ou zinc fréquents chez les personnes qui ne consomment pas de viande pourraient expliquer ces résultats. « La viande est une source importante de vitamine B12 et les données montrent que de faibles niveaux de vitamine B12 pourraient augmenter le risque de dépression » expliquent les auteurs de l’étude.
Si des études antérieures ont constaté les mêmes associations, les données manquent encore pour conclure à l’existence d’un lien de cause à effet entre le végétarisme et la dépression. On ne peut pas exclure non plus la possibilité d’une association inverse : des personnes à la santé mentale fragile seraient plus susceptibles de modifier leur d’alimentation que les autres et donc déclarer adopter une alimentation végétarienne.
Des essais cliniques sont nécessaires pour déterminer si une supplémentation en certains nutriments permettrait de réduire les symptômes dépressifs chez les végétariens.
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