Les atouts santé du régime végétarien

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/03/2008 Mis à jour le 18/06/2020
L'essentiel

De nombreuses études montrent une relation positive entre alimentation végétarienne et santé. Détails.

« Les avantages du végétarisme sur la santé qui ont été démontrés scientifiquement sont les suivants : moins de problèmes d’obésité, moins de maladies cardiovasculaires, moins d’hypertension artérielle, moins de diabète de type 2, moins de cancers, moins de troubles intellectuels chez le sujet âgé. Quand on sait que ces problèmes de santé sont de véritables fléaux dans notre société, et constituent la majorité des décès, ça donne envie de devenir végétarien ! », explique le Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin végétalien.

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Moins de maladies cardiovasculaires

De nombreuses études suggèrent que les végétariens auraient une meilleure santé cardiovasculaire que leurs homologues carnivores. Pourquoi ?

Une alimentation efficace contre le mauvais cholestérol

Les recherches menées sur le sujet affirment systématiquement que le niveau de cholestérol total est plus bas chez les végétariens que chez les non végétariens [1]. Une étude avance même que le régime végétarien serait plus efficace qu’un traitement médicamenteux [2].

Des chercheurs de l’université et de l’hôpital St Michel de Toronto ont comparé les effets sur le cholestérol d’un traitement standard avec médicaments à ceux d’un régime végétarien équilibré.

Résultat : le régime végétarien permet de réduire de 29% le taux de LDL cholestérol (communément appelé « mauvais » cholestérol), comparé à 30,9% pour les médicaments.

Le régime végétarien constitue un traitement alternatif pour les personnes disposées à faire attention à leur alimentation. Il est important de savoir que l'effet d'un régime végétarien sur le cholestérol sanguin dépend de la composition du régime, particulièrement par rapport aux acides gras saturés et non saturés.

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Des facteurs de risque cardiovasculaire réduits

Les végétariens sont-ils en meilleure santé cardiovasculaire ? Pour le savoir, une équipe de chercheurs a comparé le risque cardiovasculaire chez 67 végétariens et 134 omnivores de 35 à 64 ans. Les chercheurs ont mesuré plusieurs paramètres connus pour être des facteurs de risque majeurs de maladies cardiovasculaires : tension, glycémie à jeun, cholestérol total, LDL cholestérol et triglycérides [3].

Résultat : l’ensemble des indicateurs est meilleur chez les végétariens que chez les non végétariens.

Une étude démontre également que le régime végétarien préserve la santé cardiovasculaire des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde [4].

Un effet particulièrement intéressant sur la tension

Facteur de risque bien connu des maladies cardiovasculaire, l'hypertension artérielle est l’un des paramètres métaboliques à surveiller attentivement, car elle n'a pas de symptôme particulier.
Dans une méta-analyse de 2020, des chercheurs ont tenté de rassembler les preuves d’un potentiel effet protecteur des régimes végétariens sur l’augmentation de la pression artérielle [5]. Ce travail a regroupé 15 essais contrôlés randomisés avec 856 participants.

Résultat : les régimes végétariens, notamment le régime végan, sont associés à des réductions significatives de la pression artérielle par rapport aux régimes omnivores, ce qui suggère qu'ils peuvent jouer un rôle clé dans la prévention et la gestion globale de l'hypertension.

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Un risque moins grand d'AVC

Le régime végétarien peut réduire le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC), selon une étude publiée dans le journal Neurology [6]. L'étude a porté sur deux groupes de personnes issues des communautés bouddhistes de Taïwan, où les régimes végétariens sont encouragés, durant 6 à 9 ans. Environ 30 % des 130 000 participants étaient végétariens avec une moyenne d'âge de 50 ans. Aucun n'avait eu d'AVC auparavant.

Résultat : les végétariens n'avaient que la moitié environ du risque de subir un AVCpar rapport aux non végétariens (même après que les chercheurs aient tenu compte de facteurs de risque connus tels que l'hypertension artérielle, des niveaux élevés de cholestérol et de triglycérides, et le diabète).

Attention à l’homocystéine

Un taux élevé d’homocystéine (un acide aminé soufré) est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Ce taux est influencé par les habitudes alimentaires : il augmente lors d’un déficit en vitamines B12 (courant chez les végétariens), B9 et B6.

Une étude [7] a comparé sur 26 végétariennes et 26 omnivores les taux d’homocystéine. Le but ? Déterminer les effets du régime végétarien sur l’homocystéinémie des femmes.

Résultat : les végétariennes ont plus d’homocystéine que les omnivores.

L’hyperhomocystéine chez les végétariens réduit l’effet protecteur de leur régime sur les maladies cardiovasculaires. Les résultats de plusieurs recherches suggèrent qu’une augmentation de 5µmol/L d’homocystéine accroît le risque de maladie coronarienne de 60 % chez l’homme et de 80 % chez les femmes.

Voir aussi notre dossier complet : Maladies cardiovasculaires : les bons réflexes alimentaires

Moins de cancers du côlon

Il existe peu de données sur le taux de cancers chez les végétariens mais quelques renseignements sont disponibles pour le cancer du côlon. Ces informations permettent de penser que les adeptes du régime végétarien ont moins de risque de souffrir de ce cancer.

Les mangeurs de viande ont une alimentation moins riche en fibres que les végétariens. Ceux-ci trouvent les protéines dans les aliments d'origine végétale tel que les céréales et les légumineuses. Ces aliments étant aussi riches en fibres, ils assurent la santé de nos intestins. C'est pour cela que contrairement aux mangeurs de viandes, les végétariens sont moins concernés par la constipation et le cancer du côlon.

Une équipe de chercheurs britanniques de l’université d’Oxford a suivi le régime alimentaire de 10 998 hommes et femmes pendant 17 ans [8]. Les résultats montrent que les végétariens diminuent faiblement leur risque de cancer du côlon : ils ont 15 % de risque en moins que les non végétariens. Mais ce sont surtout les fruits qui semblent apporter un réel effet protecteur. Les végétariens qui consomment le plus de fruits, cinq ou plus par semaine, diminuent alors leur risque de cancer de 40 %.

Selon Miguel Sanjoaquin, auteur de l’étude, « les fruits et légumes sont particulièrement riches en substances antioxydantes qui protègent l’organisme des dégâts des radicaux libres. D’un autre côté, on sait que la viande rouge, riche en graisses saturées, augmente l’excrétion d’acides biliaires qui à leurs tours produisent des substances susceptibles d’encourager la croissance de tumeurs ». Plusieurs dizaines d’études [9] ont déjà été menées sur l’impact du régime végétarien dans la survenue des cancers. Si les résultats sont parfois mitigés, les scientifiques s’accordent à dire que le régime végétarien permet globalement de diminuer le risque de cancer, de manière plus ou moins forte selon les études. Ceci est notamment lié au fait que l’alimentation n’est pas le seul facteur impliqué dans le développement de cette maladie.

Voir aussi notre dossier Cancer et alimentation : tout ce qu'il faut savoir

Moins de diabète

Le diabète de type 2 est plus rare et est moins susceptibles d’être une cause de décès chez les végétariens que chez les non végétariens. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que le poids des végétariens s’approche davantage de leur poids de forme, ce qui améliore la tolérance au glucose. La proportion supérieure d’aliments à index glycémique bas et de fibres alimentaires améliorerait aussi le métabolisme des glucides et réduirait la glycémie.

S’il n’existe pas de résultat significatif chez les végétariens, une étude suggère que le régime végétalien améliore le contrôle de glycémie chez les diabétiques de type 2 [10].

Des chercheurs américains ont suivi, pendant 22 semaines, 99 diabétiques de type 2 dont 49 ont reçu une alimentation végétalienne et les 50 autres ont suivi un régime diabétique normal.

Résultat : 43 % des végétaliens et 26 % des individus du groupe témoin ont réduit leur traitement médicamenteux pour le diabète.

Conclusion : le régime végétalien améliore le contrôle de la glycémie.

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Références
  1. Timothy J. Key, Paul N. Appleby, Magdalena S. Rosell : « Health effects of vegetarian and vegan diets », Proceedings of the Nutrition Society, February 2006.
  2. David Jenkins, Department of Nutritional Sciences, « un régime végétarien permet d’abaisser le taux de cholestérol », BE Canada numéro 231, Ambassade de France au Canada, Août 2003
  3. Rita de Cássia Moreira de Almeida Teixeira; Maria del Carmen Bisi Molina; Eliana Zandonade; José Geraldo Mill : « Cardiovascular risk in vegetarians and omnivores : a comparative study », October 2007, Universidade Federal do Espirirto Santo – Brazil.
  4. Ann-Charlotte Elkan, Beatrice Sjöberg, Björn Kolsrud, Bo Ringertz, Ingiäld Hafström et Johan Frostegard, "Gluten-free vegan diet induces decreased LDL and oxidized LDL levels and raised atheroprotective natural antibodies against phosphorylcholine in patients with rheumatoid arthritis: a randomized study", Arthritis Research & Therapy, 2007.
  5. Kai Wei Lee, Hong Chuan Loh, Siew Mooi Ching, Navin Kumar Devaraj and Fan Kee Hoo. Effects of Vegetarian Diets on Blood Pressure Lowering: A Systematic Review with Meta‐Analysis and Trial Sequential Analysis. Nutrients 2020, 12, 1604.
  6. Tina H.T. Chiu, Huai-Ren Chang, Ling-Yi Wang, Chia-Chen Chang, Ming-Nan Lin, Chin-Lon Lin : Vegetarian diet and incidence of total, ischemic, and hemorrhagic stroke in 2 cohorts in Taiwan. Neurology Mar 2020, 94 (11) e1112-e1121.
  7. Karabudak E, Kiziltan G, Cigerim N, « A comparison of some of the cardiovascular risk factors in vegetarian and omnivore Turkish females », department of Nutrition and Dietetics, Health Sciences Faculty, Baskent University, Ankara, Turkey, February 2008.
  8. Sanjoagiun M « Nutrition, lifestyle and colorectal cancer incidence : a prospective investigation of 10 998 vegetarians and non-vegetarians in the United Kigdom », British Journal of Cancer, 2004.
  9. « Epidemiologic evidence of the prospective effect of fruit and vegetables on cancer risk », 2003, author : Riboli E.
  10. Barnard ND, Cohen J, Jenkins DJ, Turner-McGrievy G, Gloede L, Jaster B, Seidl K, Green AA, Talpers S : « A low-fat vegan diet improves glycemic control in a randomized clinical trial in individuals with type 2 diabetes », August 2006, Department of Medicine, George Washington University School of Medicine, Washington, USA.

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