Le sucralose est un additif alimentaire biologiquement actif qui pourrait avoir des conséquences sur la santé. Dans son Nouveau guide des additifs, LaNutrition déconseille le sucralose en cas de diabète.

Édulcorant très utilisé dans l'industrie agroalimentaire, le xylitol est parfois mis en avant pour ses effets bénéfiques sur la santé. Qu'en dit la science ?
Le xylitol est un polyol essentiellement utilisé en tant qu’édulcorant (E967). C’est un édulcorant dit de masse ou hypocalorique, c'est-à-dire qu'il possède le même pouvoir sucrant que le saccharose tout en étant moins calorique.
Il est naturellement présent dans certains aliments, mais pour l'industrie agroalimentaire, il est produit chimiquement. En effet, l'extraction du xylitol des fruits, des légumes et des céréales (baies, champignon, avoine, maïs, bouleau…) qui en contiennent n'est pas envisageable à des fins industrielles tant leur teneur en cette substance est faible. Il existe donc plusieurs méthodes de production :
Il possède deux particularités qui font de lui une substance appréciée des industriels : son pouvoir sucrant est le même que le saccharose pour moitié moins de calories (2,4 kcal contre 4 kcal pour le saccharose) avec un index glycémique (IG) très faible (7) intéressant pour les diabétiques.
Pour en savoir plus, lire : Les édulcorants glucidiques et Les édulcorants d'origine naturelle
Le xylitol est très utilisé dans les pays nordiques ainsi qu’en Asie, un peu moins en France. On en trouve, cependant, dans une large gamme de produits alimentaires spécialisés (pour les diabétiques). Ainsi, un produit portant la mention « sans sucres ajoutés » peut contenir du xylitol. Il est aussi commercialisé pour l’usage en cuisine sous forme de poudre ou de granules.
Les cosmétiques, les médicaments et les produits de santé bucco-dentaire (bains de bouche, dentifrices, pastilles) peuvent également renfermer du xylitol. Mais la source la plus courante de xylitol est le chewing-gum sans sucre. En effet, le xylitol possède une chaleur de dissolution négative (absorption de la chaleur) ce qui lui confère un effet rafraîchissant, propriété appréciée pour la confection de ces produits. Par ailleurs, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) autorise deux allégations concernant les gommes à mâcher contenant du xylitol : « Les chewing-gums sans sucre aident à réduire la déminéralisation des dents. La déminéralisation peut augmenter le risque de caries dentaires. » et « Les chewing-gums sans sucre aident à neutraliser la plaque acide. La plaque acide peut augmenter le risque de caries dentaires. »
On le trouve aussi naturellement en très petites quantités dans certains fruits comme les baies.
Le xylitol est lentement, et seulement partiellement absorbé, dans l'intestin. En trop grande quantité, il peut provoquer une rétention d'eau, ce qui entraîne des diarrhées. Il n'est donc pas recommandé de consommer plus de 50 g de xylitol par jour pour les adultes et de 20 g pour les enfants à cause de son effet laxatif.
En cuisine, il peut être utilisé pour remplacer le sucre dans les préparations, à quantité égale de ce dernier. Lorsqu’il est chauffé, le pouvoir sucrant du xylitol s’élève. Cependant il ne peut être utilisé dans des préparations nécessitant aussi de la levure, car les levures ne peuvent fermenter le xylitol et donc produire le gaz carbonique à l’origine du gonflement de la pâte.
L’effet anti-carie du xylitol serait dû au fait qu’il remplace les sucres fermentescibles dans un régime alimentaire, qu'il réduit l'acidité buccale, augmente la quantité de salive. Mais les études qui lui attribuent des effets anti-caries directs sont encore insuffisantes.
Le xylitol agirait sur la santé bucco-dentaire notamment en diminuant la quantité de Streptocoque mutans dans la salive et dans la plaque dentaire. En effet, cette bactérie ne pourra pas utiliser le xylitol à des fins énergétiques comme elle le fait avec des sucres tels que le glucose et le saccharose, ce qui l’empêche in fine de fabriquer l’acide responsable de la déminéralisation des dents.
Le xylitol semble aussi lutter contre d’autres bactéries responsables des lésions cariogènes. De plus, cet édulcorant ne serait pas nocif pour les bactéries bénéfiques de la flore buccale. (1)
On l'a vu, le xylitol possède un index glycémique faible, c'est-à-dire qu'il n'élève pas aussi vite et aussi fort le taux de sucre sanguin que ne le fait le sucre. Par ailleurs, comme il n'est que partiellement absorbé par l'intestin, il augmente la vidange gastrique du bol alimentaire ce qui a aussi un impact sur la glycémie. Le xylitol permet donc aux personnes diabétiques ou prédiabétiques de garder le plaisir de la consommation d’un produit sucré sans conséquence néfaste sur leur paramètres métaboliques. Cependant, il contribue ainsi à perpétuer l’accoutumance au goût sucré, ce qui peut, pour certaines personnes, être contre-productif, dans une démarche de santé. (1)
Le xylitol a montré des effets anticancer qui ne sont pas encore bien expliqués. Dans une étude très récente, des chercheurs ont tenté de comprendre ce mécanisme grâce au champignon parasite Cordyceps militaris. Cordyceps est un champignon anticancéreux puissant grâce à son métabolite secondaire, la cordycépine. Or, ce champignon contient une quantité importante de xylitol. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le xylitol pourrait devenir un complément utile pour aider à lutter contre divers cancers. Chez la souris, une injection de xylitol a montré un effet antitumoral, en déclenchant un stress oxydatif chez les cellules cancéreuses aboutissant à leur mort (apoptose). D’autres observations ont permis aux chercheurs de s’apercevoir que le xylitol sensibilise les cellules cancéreuses aux traitements chimiothérapeutiques. (3) Des propriétés qui restent donc à prouver chez l'homme.
Les édulcorants semblent en général avoir un impact négatif sur la diversité du microbiote intestinal. Qu'en est-il pour le xylitol qui est, après tout, déjà présent naturellement dans certains aliments ? Eh bien, on ne sait pas encore bien. Ce que l'on sait c'est que le xylitol n'est pas digéré par les enzymes intestinales, ce qui fait que les 50 % restants du xylitol alimentaire pénètrent dans le côlon où il peut servir de source d'énergie pour les bactéries intestinales sous forme d'acides gras à chaîne courte. Ces propriétés du xylitol sont très similaires à celles d'un prébiotique.
Cependant une consommation importante de xylitol entraîne une pression osmotique accrue ce qui contribue à des effets laxatifs entraînant des flatulences (et peut-être un déséquilibre du microbiote).
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour savoir dans quelles mesures le xylitol modifie le microbiote. Et il est compliqué d’étudier ce type d’interactions tant les paramètres en jeu sont nombreux (type d’alimentation, paramètres cliniques de départ…). (1)(2)
À lire aussi : Les édulcorants artificiels perturberaient la flore intestinale et la tolérance au glucose
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Découvrir la boutiqueLe sucralose est un additif alimentaire biologiquement actif qui pourrait avoir des conséquences sur la santé. Dans son Nouveau guide des additifs, LaNutrition déconseille le sucralose en cas de diabète.
Des travaux expérimentaux suggèrent que cet édulcorant peut à dose élevée provoquer la formation de caillots sanguins. Sa consommation est aussi associée à un risque plus élevé de crise cardiaque et d’AVC.
L’aspartame, le sucralose et la saccharine, de « faux » sucres utilisés dans de nombreux aliments ou boissons interfèrent avec le microbiote intestinal, augmentant ainsi le risque de troubles digestifs, d’intolérance au glucose et de maladie métabolique.