Syndrome de fatigue chronique : êtes-vous à risque ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/08/2008 Mis à jour le 17/02/2017
Qui peut être atteint par le syndrome de fatigue chronique ? A priori, personne n’est à l’abri du SFC.Mais de nombreuses études ont mis en évidence un « profil » type de patient susceptible de souffrir de fatigue chronique.

Fatigué, extenué, éreinté, crevé, au bout du rouleau... Plus de la moitié des Français se plaignent de souffrir de la fatigue. Mais parfois cette fatigue persiste pendant des mois sans explication et devient réellement handicapante. Il peut alors s’agir d’une vraie maladie : le syndrome de fatigue chronique. Pour le Dr William Reeves, expert américain du SFC pour le Center Disease Control and Prevention (Atlanta, Géorgie), « certains patients atteints de SFC présentent des souffrances et un handicap comparables à ceux de malades du sida ou de personnes atteintes de cancer. »

Avez-vous le « profil » ?

Qui peut être atteint par cette maladie ? A priori, personne n’est à l’abri du SFC. Mais de nombreuses études ont mis en évidence un « profil » type de patient susceptible de souffrir de fatigue chronique.

La maladie qui atteint aux Etats-Unis 0.2 % à 2  % de la population toucherait trois fois plus de femmes que d’hommes (1). Une étude a montré que les femmes dites « de bonne famille » seraient plus enclines à souffrir de SFC, surtout si elles ont souffert d’une maladie handicapante dans leur enfance et qu’elles pratiquent peu ou pas d’activité physique. La fatigue chronique n’est pourtant pas l’apanage des cadres et des milieux aisés. La catégorie la plus touchée semble en fait être les actifs.

Une étude néerlandaise s’est intéressée à l’état de fatigue de 12 000 adultes actifs. Parmi eux, les médecins ont détecté 1 143 personnes se plaignant de fatigue qu’ils ont suivies pendant 44 mois. Au final, 8 % d’entre eux se sont avérés être des malades du SFC non diagnostiqués.

Au-delà du mode de vie, un type de personnalité prédispose-t-il au SFC ? Pour le savoir, des chercheurs hollandais du Centre médical universitaire d’Utrecht ont étudié la personnalité des fatigués chroniques. Verdict : certains traits communs à ces patients peuvent être mis en évidence. Ces patients se décrivent généralement comme des gens perfectionnistes, consciencieux, travailleurs et ayant un désir important d’être socialement reconnus et acceptés (2).

Une maladie peut-être pas si récente

La description du symptôme de fatigue chronique date du début des années 1980. Des médecins américains rapportent alors un nombre important de patients qui viennent les consulter pour des cas de fatigue ou plus exactement "d’asthénie" qui durent depuis plus de 6 mois. Les patients présentent des accès de fièvre et de frissons, des insomnies, des douleurs articulaires, des ganglions, des maux de gorge et des maux de tête inexpliqués. La maladie touche alors surtout les jeunes cadres urbains, c’est pourquoi on l’a appelée un temps la « maladie des yuppies » du diminutif de Young urban professionnals. Mais les médecins se rendent rapidement compte que ces jeunes cadres dynamiques ne sont pas les seuls à en souffrir et vont la renommer « syndrome de fatigue chronique ».

Malgré cette description plutôt récente, il est très probable que le SFC n’ait pas fait son apparition dans les années 1980 mais que ces malades aient autrefois été considérés comme dépressifs, névrosés ou encore neurasthéniques. Pourtant de nombreuses observations cliniques rapportent des cas de patients souffrants des symptômes du SFC dès le la fin du 19e siècle. On parle alors d’encéphalite myalgique, de neuromyasthénie épidémique ou même de « patraquerie ».
En 1934, une épidémie de « neurasthénie » touche le personnel de l’Hôpital général du Comté de Los Angeles : 200 employés sont affectés par une maladie dont les symptômes rappellent la fatigue chronique. A l’époque, on émet l’hypothèse qu’ils ont contracté une maladie proche de la poliomyélite. Six mois après, seule la moitié du personnel affecté avait repris le travail. En 1984, les médecins de la ville de Lake Tahoe (Nevada) voient leurs cabinets pris d’assaut par des dizaines de patients se plaignant de fatigue accompagnée de symptômes grippaux.

(1) Wyller VB : The chronic fatigue syndrome--an update. Acta Neurol Scand Suppl. 2007;187:7-14.

(2) van Geelen SM. :  Personality and chronic fatigue syndrome: Methodological and conceptual issues. Clin Psychol Rev. 2007 Jan 27

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