Démence sénile : quel rôle joue la consommation d’alcool ?

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 30/09/2019 Mis à jour le 30/09/2019
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Une nouvelle étude s’intéresse à l’impact de l’alcool sur les risques de démence et de déclin cognitif chez les personnes âgées.

Pourquoi c’est important

On estime à 47 millions le nombre de personnes atteintes de démence dans le monde. Ce nombre pourrait s'élever jusqu'à 75 millions d'ici 2030, et même tripler d’ici 2050, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Le déclin cognitif est normal quand on vieillit, il devient problématique lorsque la dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement, du langage et de l’apprentissage devient trop importante et rejaillit sur la qualité de vie ou évolue vers une démence. 

Le lien entre démence et consommation d’alcool a déjà été étudié, mais les recherches précédentes n’ont pas pris en compte les quantités et les fréquences de consommation.
Une nouvelle étude publiée dans le JAMA évalue l’association entre la consommation d’alcool, la sévérité du déclin cognitif et le risque de démence.

L’étude

Des chercheurs ont analysé les données issues de The Ginkgo Evaluation of Memory Study, comptant 3021 participants d’un âge moyen de 72 ans. Parmi les 3021 participants, 473 présentaient une déficience cognitive légère (DCL).

Les participants ont effectué 10 tests neuropsychologiques pour évaluer leur fonction cognitive et répété ces tests tous les 6 mois. En parallèle les chercheurs se sont aussi intéressés à la consommation d’alcool (quantité, fréquence et type d’alcool consommé).

Résultats : parmi les participants sans DCL initiale, la consommation quotidienne d’alcool en faible quantité était associée à un risque de démence plus faible que la consommation peu fréquente d'alcool en plus grande quantité. Parmi les participants atteints d'une DCL, les consommateurs de plus de 14 verres par semaine ont connu le déclin cognitif le plus grave comparativement aux consommateurs de moins de 1 verre par semaine, soit une augmentation relative du risque de 72 %.

En pratique

Boire un verre de vin par jour au cours d’un repas n’aura probablement pas d’incidence sur le risque de démence. En revanche, il faut se méfier du binge drinking, que l’on soit déjà âgé ou plus jeune (pour des raisons différentes) et d’une consommation excessive d’alcool en vieillissant.

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Ces pratiques s’intègrent dans un mode de vie sain, qui est associé à une baisse significative du risque de développer une démence, même quand on présente un risque génétique élevé de démence.

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