Hyperactivité : les oméga-3 intéressants chez certains enfants

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 27/11/2019 Mis à jour le 28/11/2019
Actualité

Les oméga-3 des huiles de poisson permettraient d'améliorer l'attention des enfants qui n'ont pas assez d'oméga-3 dans leur sang.

Pourquoi c’est important

Le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est une affection courante qui touche environ 5 % des enfants, plutôt des garçons que des filles. Ces jeunes rencontrent des difficultés à se concentrer, ce qui les gêne dans leur cursus scolaire. Ils présentent aussi des comportements impulsifs qui peuvent les mettre en danger.

Certains sont traités par des médicaments, comme la ritaline. Ces traitements sont efficaces pour la majorité d’entre eux, mais ils échouent chez 20 à 40 % des enfants, qui répondent moins bien au traitement ou développent des effets secondaires : insomnies, modifications de la pression sanguine, du rythme cardiaque, du poids…

Lire aussi : Médicaments de l'hyperactivité : des effets secondaires parfois graves

Des études ont suggéré que les oméga-3 – des acides gras polyinsaturés – pourraient aider les enfants souffrant de TDAH. Parmi les oméga-3, l’acide docosahexaénoïque (DHA) et l’acide eicosapentaénoïque (EPA) sont deux molécules importantes pour la santé du cerveau, du système immunitaire et du cœur. EPA et DHA sont associés aux fonctions cognitives, mais ces acides gras essentiels ne peuvent pas être fabriqués par l’organisme et doivent être fournis par l’alimentation. Les enfants souffrant de TDAH ont moins d’oméga-3 que les autres. Plus le déficit en EPA est important, plus le TDAH est prononcé, d’où l’idée de complémenter ces enfants en oméga-3.

Ce que montre l’étude

Les études de complémentation en oméga-3 ont parfois donné des résultats mitigés : certains enfants bénéficieraient de cette complémentation, tandis que chez d’autres les oméga-3 semblent aggraver la situation !  Mais ces études n’ont pas forcément vérifié le niveau d’oméga-3 des enfants avant de leur donner des suppléments.

C’est pourquoi des chercheurs du King’s College de Londres ont voulu savoir si les résultats contradictoires observés pouvaient provenir du niveau d’oméga-3 des enfants. Pour cela, ils ont recruté 92 jeunes âgés de 6 à 18 ans et souffrant de TDAH. La moitié d’entre eux a pris des oméga-3 à la dose d'1,2 g d’EPA par jour, et les autres un placebo pendant 12 semaines.

Pour cette étude parue dans la revue Translational Psychiatry, les chercheurs ont mesuré les niveaux d’acides gras oméga-3 dans le sang des jeunes et ils leur ont fait passer des tests pour mesurer leur attention et leur impulsivité. Ils ont observé que les enfants qui avaient peu d’oméga-3 dans leur sang au début de l’étude devenaient plus attentifs au bout des 12 semaines d’EPA. En revanche, chez les enfants ayant des niveaux plus élevés d'EPA dans le sang au départ, il y avait une aggravation de certains symptômes de TDAH, comme l’impulsivité.

Les oméga-3 ne devraient donc pas être recommandés à tous les enfants souffrant de TDAH, mais seulement à ceux qui ont un déficit en EPA.

En pratique

Le TDAH est associé à l’inflammation et les oméga-3 ont des effets anti-inflammatoires qui pourraient expliquer en partie leurs bénéfices en cas de carence. Les oméga-3 se trouvent dans les poissons gras comme le maquereau, le saumon, la truite, le thon, le hareng, la morue… LaNutrition.fr conseille de manger deux à trois portions de poissons ou de produits de la mer par semaine, si vous n’êtes pas végétarien.

Une autre carence, celle en magnésium, pourrait être associée au TDAH, et là aussi la complémentation permet d'améliorer les symptômes des enfants.

Des livres pour aller plus loin : Supernutrition du cerveau et Hyperactivité, la solution magnésium

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