Les atouts santé du poivron

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 26/07/2010 Mis à jour le 21/11/2017
L'essentiel

Quelles sont les vertus santé du poivron?

 

Consommer régulièrement des poivrons pour…

 

… un plein de vitamine C

Le poivron est un champion de la teneur en vitamine C. Juste derrière le persil, il devance les choux et épinards aussi très bien pourvus. 100g de poivron en apporte en moyenne 126mg et donc, une petite portion de 50g seulement permet de couvrir 75% des apports quotidiens recommandés.

Le contenu en cette vitamine augmente durant le mûrissement du poivron et est presque deux fois plus élevé dans les poivrons rouges que dans les verts, qui n’ont pas atteint leur pleine maturité[1]. La vitamine C possède des propriétés antioxydantes. Dans une étude[2], la consommation d’environ 80 mg de vitamine C sous forme de soupe aux légumes (500 ml, contenant des tomates, des poivrons et des concombres) pendant 14 jours a augmenté les concentrations de vitamine C dans le sang en moyenne de 24%. Un tel apport en vitamine C correspond à environ 125ml de poivron vert ou 70ml de poivron rouge ou jaune. Ces résultats ont démontré qu’une augmentation des taux de vitamine C dans le sang (et potentiellement d’autres composés actifs) contribuait à diminuer l’oxydation et l’inflammation dans l’organisme, un effet protecteur contre l’apparition de certaines maladies dégénératives associées au vieillissement.


… prévenir les cancers

Le poivron contient des substances efficaces contre le développement des tumeurs. Le poivron contient des substances appelées capsiates chimiquement très proches des capsinoïdes du piment. Ces dernières sont capables d’induire l’apoptose, c’est-à-dire la mort des cellules tumorales. Les capsinoïdes agissent habituellement via des récepteurs appelés VR1. Elles entraînent l’apoptose en provoquant la désintégration des mitochondries, un organite dont la cellule a absolument besoin pour fabriquer son énergie.

Des chercheurs de l’université de Cordoba[3] se sont demandés si les capsiates du poivron avaient les mêmes effets anticancéreux que les capsinoïdes du piment. Ils ont testé ces molécules sur des souris souffrant de cancer de la peau. Résultats : les capsiates, et plus encore certains de leurs analogues synthétiques, possèdent, comme les capsinoïdes, un excellent potentiel préventif contre le développement des tumeurs cancéreuses.

Des extraits de poivron ont permis d’inhiber la formation ou l’action de certains composés cancérigènes (comme les nitrosamines) in vitro[4]. De plus, une étude[5] a démontré que la consommation de poivrons et d’autres légumes pourrait diminuer le risque d’être atteint d’une tumeur au cerveau (dont les nitrosamines pourraient être une des causes).


…freiner la multiplication des cellules cancéreuses du côlon

En janvier 2007, des chercheurs coréens[6] ont testé l’effet de la lutéoline sur une lignée de cellules cancéreuses de colon humain. Leurs résultats montrent que cette substance bloque le processus de multiplication cellulaire et provoque la mort des cellules cancéreuses. Comment ? En modulant l’activité de certaines enzymes et la synthèse de certaines protéines impliquées dans la régulation du cycle cellulaire et dans l’apoptose.


… favoriser l’apprentissage grace à la lutéoline du poivron

En utilisant des stimulations destinées à inhiber des comportements innés ou acquis, des chercheurs taïwanais[7] ont mis en évidence chez des rats, l’effet bénéfique de la lutéoline sur l’apprentissage. Ce composé phénolique trouvé dans le poivron serait capable de bloquer l’effet perturbateur de certaines molécules (neurotoxines, antagonistes…) sur les processus de mémorisation. La lutéoline agirait en activant certains circuits neuronaux impliqués dans l’apprentissage.


Des poivrons rouges 20 jours après la cueillette, pour plus de vitamine C

Les poivrons sont riches en composés antioxydants. Pour savoir comment ces molécules évoluent une fois les légumes cueillis, des chercheurs espagnols[8] ont mesuré l’évolution des teneurs en vitamine C et en certaines enzymes antioxydantes, telles que la catalase et la super-oxyde dismutase (SOD), dans des poivrons rouges et verts stockés 7 à 19 jours à 20°C. Les résultats montrent que les poivrons rouges ont une capacité antioxydante totale plus importante que les poivrons verts et que le stockage augmente les teneurs en vitamine C de ces deux légumes.


Des poivrons verts avant maturité pour leurs composés phénoliques.

Les composés phénoliques sont des substances antioxydantes présentes dans les fruits et légumes. Des flavonoïdes (principalement de la quercétine) ainsi que des dérivés de l’acide hydroxycinnamique sont présent dans le poivron1. Le contenu en flavonoïdes diminue graduellement avec le mûrissement du poivron. Ainsi, il est de cinq à huit fois plus élevé dans les poivrons verts (cueillis avant maturité) que dans les poivrons rouges. Les composés phénoliques sont principalement localisés dans la pelure du poivron.


Manger éliminer

Le poivron se situe parmi les végétaux les mieux pourvus en fibres (2 g/100 g), qui stimulent efficacement le transit intestinal, et font de lui un précieux allié de l'élimination. Tout cela pour un apport énergétique très bas : seulement 21 kcal/100 g.

Une densité en fibres élevée, et peu de calories, il peut renforcer la teneur du régime en fibres, sans aucun risque d’augmenter excessivement l’apport énergétique. On peut rappeler qu’une portion de 50 g de poivron cru ne fournit que 10 kcalories, et un plat de 200 g de poivron, 42 kcalories (soit respectivement moins de 0,5 %, et environ 2 % du total énergétique de la journée).

 

[1] Marin A, Ferreres F, et al. Characterization and quantitation of antioxidant constituents of sweet pepper (Capsicum annuum L.). J Agric Food Chem 2004 June 16;52(12):3861-9.

 

[2] Sanchez-Moreno C, Cano MP, et al. Mediterranean vegetable soup consumption increases plasma vitamin C and decreases F2-isoprostanes, prostaglandin E2 and monocyte chemotactic protein-1 in healthy humans. J Nutr Biochem 2006 March;17(3):183-9.

[3] Macho A.: “Non-pungent capsaicinoids from sweet pepper synthesis and evaluation of the chemopreventive and anticancer potential”. Eur J Nutr. 2003 Jan;42(1):2-9.

[4] Ikken Y, Morales P, et al. Antimutagenic effect of fruit and vegetable ethanolic extracts against N-nitrosamines evaluated by the Ames test. J Agric Food Chem 1999 August;47(8):3257-64.

[5] Blowers L, Preston-Martin S, Mack WJ. Dietary and other lifestyle factors of women with brain gliomas in Los AngelesCounty (California, USA). Cancer Causes Control 1997 January;8(1):5-12.

[6] Lim do : “Induction of cell cycle arrest and apoptosis in HT-29 human colon cancer cells by the dietary compound luteolin”. Am J Physiol Gastrointest Liver Physiol. 2007 Jan;292(1):G66-75.

[7] Tsai FS: “Effects of luteolin on learning acquisition in rats: Involvement of the central cholinergic system”. Life Sci. 2007 Apr 10;80(18):1692-8.

[8] Jimenez A. : “Antioxidant systems and their relationship with the response of pepper fruits to storage at 20 degrees C”. J Agric Food Chem. 2003 Oct 8;51(21):6293-9.

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