Depuis le début des années 1990, de nombreuses études ont été menées pour savoir si un peu plus de vitamine D en hiver, c’est un peu moins d’infections respiratoires. Revue de détail.

Pr Bruno Lina : En temps normal le virus H1N1 infecte les cellules des voies aériennes supérieures. Grâce à cette mutation D222G il peut également infecter les cellules des voies aériennes inférieures comme les bronchioles. Conséquence : certaines personnes infectées par le virus muté D222G présentent des formes pulmonaires plus sévères de la maladie. (lire aussi l’article Mutations du virus H1N1 : quels risques).
Ce n’est pas forcément si simple. Tout d’abord cette mutation ne va pas toujours donner des formes pulmonaires plus graves, on ne peut pas affirmer avec certitude qu’elle est un facteur de virulence. Certains patients peuvent présenter des formes graves en étant infectés par la souche non muté et d’autres patients infectés par la forme mutée peuvent faire des grippes moins sévères. En revanche ce qui est vrai, c’est que la proportion de formes graves semble plus importante chez les patients infectés par le virus D222G.
Pour l’instant rien ne le laisse penser. D’ailleurs les analyses effectuées montrent qu’il n’y a pas d’augmentation du pourcentage de mutants dans les échantillons testés. Cette mutation ne confère pas au virus un avantage en termes de transmission. Les différents mutations D222G observées dans les différents pays du globe sont apparues de façon sporadique et ne sont pas liées. Il est aussi possible que certains patients aient été infectés directement par la souche muté transmise par un autre malade, il va falloir le déterminer par des analyses plus poussées.
Les données actuelles sont plutôt rassurantes en termes de prise en charge : le D222G reste sensibles au traitement par les antiviraux comme le Tamiflu et le Relenza, et le vaccin garde son pouvoir de protection car le site antigénique du virus n’a pas été modifié par la mutation.
Non, la résistance aux antiviraux est la conséquence d’une mutation qui affecte une zone différente du virus, en l’occurrence le gène codant pour la neuraminidase, cible de ces traitements. Et pour l’instant ces mutations se sont présentées dans un contexte particulier chez des patients immunodéprimé. Ces derniers présentent en effet un système immunitaire affaibli, c’est un terrain propice pour l’apparition d’une résistance qui survient la plupart du temps en cours de traitement.
Pour que cela arrive il faudrait que le virus présente une mutation au niveau de son site antigénique. Pour l’instant, aucune mutation de ce type n’a été observée. Mais tout est possible.
A lire
Pr Bruno Lina et Dr Jérôme Salomon
Editions Delville
Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.
Découvrir la boutiqueDepuis le début des années 1990, de nombreuses études ont été menées pour savoir si un peu plus de vitamine D en hiver, c’est un peu moins d’infections respiratoires. Revue de détail.
Alors que la campagne de vaccination commence, le point sur l’efficacité du vaccin chez les 65 ans et plus, les adultes en bonne santé et les enfants.
Renforcer le système immunitaire, afin d'éviter de tomber malade, est complexe, justement parce qu’il s’agit d’un « système ». LaNutrition.fr vous explique comment agir pour que votre immunité soit au top, preuves scientifiques à l’appui.