Si l’activité physique est essentielle pour diminuer le risque de démence, un travail difficile physiquement procurerait l’effet inverse.

Dr Cordain : Comme le dit le biologiste de l'évolution Theodosius Dobzhansky : « Rien en biologie n'a de sens si ce n’est à la lumière de l'évolution ». Par conséquent, la base de l'alimentation humaine optimale se situe dans l'histoire évolutive de notre espèce et les pressions qui ont façonné notre génome, plutôt que les opinions des individus ou des organisations. Si l’on ne tient pas compte de ces facteurs génétiques et de l'évolution on commet des erreurs en formulant des recommandations alimentaires. Ainsi, le régime optimal pour l’homme est celui qui a été forgé par des millions d’années d’évolution, et pas celui décrété par les organismes gouvernementaux. Le régime paléo ou préhistorique n’est pas un « nouveau » régime mais plutôt le régime original auquel notre espèce est génétiquement adaptée. En analysant les caractéristiques de l’alimentation des chasseurs-cueilleurs nous avons appris à quel point les régimes modernes s’éloignent de celui auquel nous sommes génétiquement adapté. Les recommandations officielles sont biaisées par des considérations culturelles, intellectuelles et économiques. L’évolution par la sélection naturelle ne connaît pas ces biais. Donc pour paraphraser Dobzhansky, rien en nutrition n’a de sens sauf à la lumière de l’évolution, puisque la nutrition est une discipline appliquée de la biologie.
L’Histoire implique une langue écrite. Les chasseurs-cueilleurs étaient analphabètes, donc ce que nous savons de leurs régimes vient d’observations anthropologiques et d’analyses archéologiques. Il est clair que nous ne pouvons pas suivre un authentique régime de l’âge de pierre car les aliments de l’époque (gibier et plantes non-domestiquées) sont indisponibles ou trop éloignées du goût moderne. Ceci dit, il est tout à fait possible de reproduire les caractéristiques nutritionnelles de l'alimentation de chasseurs-cueilleurs avec les aliments disponibles tous les jours dans les supermarchés et sur les marchés.
Les données disponibles suggèrent qu’il y avait probablement deux normes chez les chasseurs-cueilleurs. Tout d’abord, un seul repas à la fin de la journée où les chasseurs ramenaient le produit de la chasse et/ou les cueilleurs ramenaient leurs aliments pour le repas commun. Les chasseurs étaient presque toujours des hommes alors que les femmes, enfants et personnes âgés étaient cueilleurs. Si le camp possédait de la nourriture, alors tout le monde restait sur place et avait tendance à grignoter toute la journée. Donc les trois repas n’étaient pas la norme et le jeûne intermittent était fréquent, notamment chez les chasseurs.
Oui. Plusieurs études récentes viennent de conclure qu’un régime de type paléolithique améliore les patients diabétiques. Pour la première fois ces études montrent qu’un régime paléo « moderne » est plus efficace que des régimes supposés idéaux comme le régime méditerranéen, pour améliorer les lipides sanguins et d’autres paramètres importants pour la santé. Nous nous attendons à ce que ces études se multiplient. En particulier, nous attendons de bons résultats dans l’amélioration des maladies autoimmunes.
Sauf pour la maladie céliaque, nous ne disposons pas de bonnes études contrôlées ayant testé le régime paléo sur les maladies auto-immunes. Cependant, les scientifiques sont de plus en plus nombreux à s’accorder sur le fait que le leaky gut (intestin perméable) constituerait un déclencheur universel de l’auto-immunité d’origine alimentaire. De nombreux éléments du régime occidental augmentent la perméabilité intestinale : lectines, saponines, gliadine, alcool, capsaïcine, protéines thaumatine-like. Le régime paléo écarte généralement les aliments qui apportent ces facteurs de perméabilité (blé, céréales, légumes secs, piments riches en capsaïcine) et les autres aliments associés aux maladies auto-immunes comme les laitages. Donc nous pensons qu’il peut améliorer ou prévenir certaines maladies autoimmunes.
Les céréales et les laitages sont bien moins intéressants sur le plan des vitamines, des minéraux et des composés phytochimiques que des portions de produits de la mer, viandes maigres, fruits et légumes frais apportant la même quantité de calories. Donc lorsqu’on inclut céréales et laitages dans son alimentation, on obtient un régime nutritionnellement moins dense : on en réduit la teneur en vitamines, minéraux et composés phytochimiques. En plus, les laitages et le lait en particulier (qu’il soit entier, écrémé ou fermenté) stimulent fortement la sécrétion d’insuline et favorisent la résistance à l’insuline chez l’enfant, tout en augmentant un facteur de croissance appelé IGF-1 qui est un facteur de risque pour de nombreux cancers épithéliaux (lire à ce sujet la mise au point de Thierry Souccar sur le lait). Le blé est peut-être la pire des céréales. Des travaux récents publiés par le groupe d’Alessio Fasano (université du Maryland) ont montré que le blé augmente la perméabilité intestinale chez tout le monde, et pas seulement chez les patients atteints de maladie céliaque. Un leaky gut favorise très probablement une inflammation à bas bruit qui stimule le développement de maladies cardiovasculaires, de cancer et de maladies auto-immunes. Comme le dit le Dr Fasano, l’introduction de céréales à gluten il y a 10000 ans environ dans l’alimentation humaine représente probablement une « erreur de l’évolution » qui a créé les conditions de développement de maladies associées à l’exposition au gluten.
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