Les atouts santé du concombre

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/03/2009 Mis à jour le 29/06/2017
L'essentiel

Des fibres, des substances anti-cancer… et beaucoup d’eau ! A privilégier quand on cherche à perdre du poids.

Vous aimez le concombre (Cucumis sativus L.) ? Alors choisissez de préférence des variétés courtes et amères, en bio pour l'éplucher le moins possible, et ne le faites pas dégorger dans le sel. Explications.

Il contient des substances anticancer

Comme beaucoup de plantes de la famille des cucurbitacées, le concombre contient naturellement des curcubitacines (des substances de la famille des terpènes), dont la cucurbitacine C; ces cucurbitacines sont responsables de l’amertume de la plante. Elles ont des propriétés anti-inflammatoires et peuvent, in vitro, inhiber la croissance des cellules cancéreuses, voire les détruire. Malheureusement, les semenciers ont tendance à sélectionner des plants qui répriment l’amertume, donc la cucurbitacine C. Difficile dans ces conditions de compter sur ses propriétés anticancer sauf à miser sur des semences anciennes ou des variétés courtes et amères.

Lire : Pourquoi le concombre amer est meilleur

Il vaut mieux le consommer avec la peau

Le concombre a des propriétés antioxydantes… à condition de ne pas l’éplucher ! Les études montrent en effet que la peau du concombre contient des composés phénoliques ayant une légère activité antioxydante. Ça tombe bien, le concombre est cultivé avec peu de pesticides, le manger entier présente donc peu de risque pour la santé. Malgré tout, le potentiel antioxydant du concombre reste bien moins important que celui d’autres légumes comme le poivron, le brocoli ou le chou. Mais parce qu’il fait partie des légumes fréquemment consommés, il contribue tout de même aux apports quotidiens en antioxydants.

Lire : La meilleure façon de manger des légumes

Il favorise la satiété

Avec 95 % de son poids en eau, le concombre est idéal pour les personnes qui surveillent leur ligne. Il contient en effet très peu de calories et présente un indice de satiété très élevé. Barbara Rolls, une chercheuse américaine spécialiste des comportements alimentaires et de la gestion du poids, a en effet mis en évidence qu’en adoptant un régime « volumétrique », basé sur les aliments à faible densité énergétique (riches en eau, en fibre, et pauvres en graisses), on agissait positivement sur les mécanismes naturels de la satiété et on perdait du poids. Avec ses collaborateurs, la scientifique a démontré par exemple qu’en mangeant des crudités 15 minutes avant le repas, on réduisait de 12 % en moyenne le nombre de calories consommés au cours du repas (1) (2) . En 2007, elle a comparé l’efficacité du régime volumétrique à un régime pauvre en graisses et mis en évidence que le premier permet de perdre un peu plus de poids mais surtout d’avoir moins faim.

Lire : Le régime volumétrique

Il aide à perdre du poids

La mastication des aliments favorise la libération d’histamine, ce qui induit la satiété mais permet aussi de déstocker des graisses abdominales selon des travaux récents. Des chercheurs japonais ont analysé l’index masticatoire (IM) de plus de 100 aliments courants. Verdict : avec un IM de 3327, le concombre est l’un des aliments qui nécessite le plus de mastication. « Cette étude montre aussi que les femmes qui consomment souvent des aliments à index masticatoire élevé comme le concombre sont plus minces que celles qui mangent surtout des aliments mous, » dit le Dr Arnaud Cocaul, auteur du Régime Mastication

Bon pour la peau ?

Sortez un concombre de votre frigo, coupez-le en fines lamelles, appliquez-les sur le visage, laissez agir 15 minutes. Si ce geste de beauté vous procure le sentiments que vos poches sous les yeux sont atténuée ou que votre peau est mieux hydratée et moins irritée, le concombre n'y est pas forcément pour grand-chose : il contient certes des polyphénols bénéfiques pour la peau, mais seulement sous la forme d'extraits, à doses élevées (utilisées par l'industrie des cosmétiques). Son efficacité à l'état brut est surtout due au fait que le concombre est froid et très riche en eau, ce qui lui confère un effet tonifiant et hydratant… qui ne vous fera pas rajeunir de 10 ans !

Il est bon pour le cœur et les vaisseaux

La peau du concombre contient une protéine appelée peroxydase, présente également dans d’autres légumes comme le raifort. Or cette peroxydase pourrait réduire le cholestérol et les triglycérides et donc diminuer le risque de maladies cardiovasculaires (2). Elle aurait également des vertus anti-diabète par diminution du glucose sanguin et serait capable de protéger certains tissus de l’oxydation.

Il peut être indigeste

Si le concombre est parfois difficile à digérer, ce n’est probablement pas en raison de sa teneur en fibres (elle est faible) mais plutôt de la présence en son centre de graines d’autant plus coriaces qu’il est cueilli après maturité. Inutile donc de faire dégorger le concombre dans le sel pour améliorer sa digestibilité, cela ferait fuir une partie des minéraux. Retirez plutôt les graines centrales à l’aide d’une cuillère, ou mieux, choisissez les variétés hollandaises ou beit-alpha, qui eux, n’en contiennent pas.

Antioxydants : salade 1 – concombre 0

 

Concombre

Laitue

Densité calorique

0,15 (très faible)

0,14 (très faible)

Densité nutritionnelle

12,3 (élevée)

14,9 (élevée)

Indice de satiété

15 (très élevé)

15 (très élevé)

Protéines (g)

0,65

0,90

Lipides (g)

0,11

0,14

Glucides (g)

2,9

1,8

Fibres (g)

0,73

1,2

Eau (g)

95,23

95,64

Bêta-carotène (µg)

45

299

Lutéine et zéaxanthine (µg)

23

277

Vitamine B9 (µg)

7

29

Vitamine C (mg)

2,8

2,8

Vitamine E (mg)

0,03

0,18

Vitamine B5 (mg)

0,259

0,0910

Vitamine K (mg)

19,0

24,1

Calcium (mg)

16

18

Fer (mg)

0,28

0,41

Magnésium (mg)

13

7

Phosphore (mg)

24

20

Potassium (mg)

147

141

Sodium (mg)

2

10

Sources

Mukherjee P. K. Phytochemical and therapeutic potential of cucumber. Fitoterapia 2013, 84: 227-236.

Horie H. Cucurbitacin C—Bitter Principle in Cucumber Plants. JARQ 2007 ; 41 (1) : 65 – 68.

Antiproliferative and antioxidant activities of common vegetables: A comparative study / Dominique Boivin. Simon Lord-Dufour. Jessica Jackson. Edith Beaulieu. Martine Côté. Albert Moghrabi. Stephane Barette. Denis Gingras. Sylvie Lamy. Richard Béliveau. / Food Chemistry Volume 112, Issue 2, 15 January 2009, Pages 374-380

Chu YF, Antioxidant and antiproliferative activities of common vegetables. J Agric Food Chem 2002 November 6;50(23):6910-6.

Stratil P, Determination of total content of phenolic compounds and their antioxidant activity in vegetables-evaluation of spectrophotometric methods. J Agric Food Chem 2006 February 8;54(3):607-16.

Rolls BJ, Salad and satiety: energy density and portion size of a first-course salad affect energy intake at lunch. J Am Diet Assoc. 2004 Oct;104(10):1570-6.

Rolls BJ, Reductions in dietary energy density are associated with weight loss in overweight and obese participants in the PREMIER trial. Ledikwe.Am J Clin Nutr. 2007 May;85(5):1212-21.

Murakami K. Hardness (difficulty of chewing) of the habitual diet in relation to body mass index and waist circumference in free-living Japanese women aged 18-22 y. Am J Clin Nutr 2007;86:206-213.

Battistuzzi G, Characterization of the solution reactivity of a basic heme peroxidase from Cucumis sativus. Arch Biochem Biophys 2004 March 15;423(2):317-31.

Wang L, Effects of peroxidase on hyperlipidemia in mice. J Agric Food Chem 2002 February 13;50(4):868-70.

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