Flore intestinale et émotions sont liées

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 31/07/2017 Mis à jour le 01/08/2017
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Différentes études suggèrent que le microbiote intestinal influence le comportement et les émotions.

En plus de jouer un rôle digestif et immunitaire, la flore intestinale pourrait influencer le cerveau. En effet, d'après une revue de 2015, la flore intestinale aurait un impact sur des comportements importants (interactions sociales, gestion du stress). Ainsi, les micro-organismes de l’intestin sont nécessaires au bon développement du système sérotoninergique du cerveau. Or la sérotonine est le message chimique de l’humeur. Chez des rongeurs, il a aussi été montré que le microbiote intestinal a des effets sur les comportements émotionnels et sociaux, comme l’anxiété et la dépression.

Et chez l’homme ? Une revue parue en mai 2017 signale que près de 60 % des maladies gastro-intestinales sont associées au stress, suggérant là aussi un lien entre l'intestin et l'humeur.

Dans une recherche récente, des chercheurs ont voulu savoir quelle bactéries intestinales sont liées à l’humeur et au comportement. Dans cet article paru dans Psychosomatic Medicine : Journal of Behavioural Medicine, les chercheurs de l'université de Californie (Los Angeles) ont établi le profil intestinal de 40 femmes en bonne santé, grâce à des échantillons fécaux. Ils ont aussi observé le cerveau de ces femmes par IRM pendant qu’elles regardaient des images qui devaient provoquer chez elles des réponses émotionnelles. Les femmes ont été séparées en deux groupes en fonction de la composition de leur flore intestinale : 33 d’entre elles avaient plus de bactéries Bacteroides, et les 7 autres avaient plus de Prevotella.

Dans le groupe «  Bacteroides », l’épaisseur de la matière grise dans le cortex frontal et insulaire, deux régions impliquées dans le traitement de l’information, était plus importante. L’hippocampe, une région impliquée dans la mémoire, avait aussi un volume plus important.

Chez le groupe «  Prevotella », il y avait plus de connexions entre les régions cérébrales impliquées dans les émotions, l’attention, les sens, alors que le volume de certaines régions comme l’hippocampe était moins important. Lorsque les femmes « Prevotella » regardaient des images négatives, leur hippocampe était moins actif et elles montraient plus de sentiments négatifs (anxiété, irritabilité) que les autres.

Ces résultats renforcent l’idée qu’il existe des interactions entre cerveau et intestin chez les humains. On peut imaginer améliorer l'humeur de quelqu'un en modifiant sa flore intestinale, ce qui pourrait éviter les effets secondaires des antidépresseurs et anxiolytiques.

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