Le magnésium est un minéral essentiel au bon fonctionnement de l'organisme. Découvrez pourquoi il ne faut pas en manquer, ce qu'il peut faire pour votre santé et combien en consommer dans ce dossier réservé aux abonnés.
Le magnésium
Deux études récentes soulignent les bienfaits du magnésium pour les femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), aussi appelé syndrome de Stein-Leventhal, est une maladie fréquente qui touche environ 7 à 10 % des femmes en âge de procréer, et qui peut provoquer l'infertilité. D'une origine mal connue, elle se manifeste par un dérèglement de l'axe hypothalamo-hypophysaire dont le rôle est de contrôler naturellement la production d'hormones sexuelles.
Du point de vue clinique, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) se caractérise par des troubles de l’ovulation, une sécrétion excessive d’hormones mâles et la présence de "kystes" (en réalité des follicules dont la croissance a été interrompue) dans les ovaires. Il est souvent associé à une résistance à l'insuline, un excès de triglycérides et cholestérol, et l'obésité. Le SOPK augmente aussi le risque de développer du diabète et d’autres problèmes de santé métabolique. Les femmes qui en souffrent peuvent aussi présenter des symptômes de virilisation (acné, pilosité excessive, etc).
Lire : Soigner le syndrome des ovaires polykystiques naturellement (abonnés)
Une étude vient d’évaluer les effets de suppléments de magnésium sur les paramètres anthropométriques, cliniques et métaboliques de patientes souffrant du SOPK.
Les atouts du magnésium pour améliorer les symptômes métaboliques du SOPK
Cette étude clinique randomisée en triple aveugle a été menée auprès de 40 femmes âgées de 15 à 35 ans atteintes du SOPK (1). Les patientes ont été réparties au hasard pour recevoir un supplément d'oxyde de magnésium (250 mg/jour pendant 2 mois) ou un placebo. Des mesures ont été faites dans les deux groupes avant le début de l’étude ainsi que 2 mois et 5 mois après.
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Des réductions significatives du taux d'insuline sérique et de la résistance à l'insuline ont été observées dans le groupe qui recevait le magnésium. La prescription de suppléments de magnésium pourrait également conduire à une diminution du cholestérol total, des lipoprotéines de basse densité et de la glycémie à jeun, tout en augmentant le niveau de lipoprotéines de haute densité. Aucune différence significative n’a été trouvée dans les paramètres anthropométriques, ni les pressions artérielles systolique et diastolique.
L'utilisation de suppléments de magnésium peut donc grandement améliorer l'état métabolique des patientes atteintes de SOPK, en réduisant la résistance à l'insuline et en modulant le profil lipidique.
Du magnésium pour améliorer le bien-être des femmes souffrant de SOPK
Une autre étude parue en 2022 a été menée pendant 10 semaines sur 64 femmes atteintes de SOPK (2). 32 d’entre elles ont pris du magnésium sous forme d’oxyde de magnésium (250 mg par jour), et les autres un placebo. Résultats : la supplémentation en magnésium a significativement amélioré la qualité de vie, aussi bien physiquement qu’émotionnellement : plus d’énergie, moins de fatigue, meilleur état de santé général, meilleur bien-être émotionnel. Mais aucun effet significatif n'a été observé sur l'acné, l'alopécie et les saignements utérins.
Comment utiliser le magnésium contre le SOPK ? Les conseils d’Angélique Houlbert
Dans son livre Le régime SOPK, Angélique Houlbert, diététicienne-nutritionniste, décrit les bienfaits du magnésium, notamment pour favoriser le sommeil, diminuer les symptômes d’anxiété et de dépression. Son conseil : « Je recommande la prise de magnésium à raison de 6 mg/kg/jour, sous une forme hautement biodisponible et sans effet laxatif (bisglycinate de magnésium ou malate de magnésium) pendant 8 à 12 semaines. Généralement, je déconseille le magnésium marin, qui est une forme peu assimilable et non neutre pour les intestins. »
Les aliments les plus riches en magnésium sont les algues séchées, le son de blé, les graines oléagineuses (courge, lin, tournesol, sésame, pavot, chia, noix du Brésil, noix de cajou, amande, pignon de pin), le cacao, le sarrasin, le quinoa, les légumineuses (haricots, pois) et les légumes à feuilles vert foncé comme les épinards, le magnésium étant un composant de la chlorophylle. Le magnésium se trouve aussi dans certaines eaux minérales.
Pour aller plus loin, lire : Le régime SOPK
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Références
- Shahmoradi et al. The Effect of Magnesium Supplementation on Insulin Resistance and Metabolic Profiles in Women with Polycystic Ovary Syndrome: a Randomized Clinical Trial. Biol Trace Elem Res. Mars 2024.
- Jaripur et al. The effects of magnesium supplementation on abnormal uterine bleeding, alopecia, quality of life, and acne in women with polycystic ovary syndrome: a randomized clinical trial. Reprod Biol Endocrinol. 2022.
