Maladie de Parkinson : que manger quand on est malade ?

Par Priscille Tremblais - Journaliste scientifique Publié le 07/04/2017 Mis à jour le 11/04/2017
Conseils
Comme pour la prévention, il n’y a aucune conduite alimentaire qui a prouvé de manière incontestable son efficacité contre Parkinson. Mais il existe des pistes à essayer, en complément des traitements médicamenteux.

Miser sur la cannelle

La cannelle serait capable d’inverser les modifications biomécaniques, anatomiques et cellulaires qui se produisent dans le cerveau de souris atteintes de la maladie de Parkinson, grâce à un de ses métabolites, le benzoate de sodium. Le benzoate de sodium est capable d’augmenter les niveaux de facteurs neurotrophiques qui sont des molécules qui stimulent et contrôlent la neurogenèse. Ils assurent le maintien des neurones existants.
Après prise orale, la cannelle moulue est métabolisée en benzoate de sodium qui entre dans le cerveau, lutte contre la mort neuronale, protège les neurones dopaminergiques, normalise les niveaux de neurotransmetteurs et améliore les fonctions motrices chez des souris atteintes de Parkinson.

En pratique : Choisissez bien votre cannelle ! La cannelle est produite à partir de canneliers Cinnamomum zeylanicum pour la cannelle de Ceylan (de meilleure qualité et plus chère), et Cinnamomum cassia, pour la cannelle de Chine. Les cannelles de Ceylan et "cassia" ont des propriétés communes. Ce qui les différencie, c'est leur teneur en coumarines, une famille de composés qui fluidifient le sang. LaNutrition.fr vous conseille de prendre de la cannelle de Ceylan, moins riche en coumarines. Car une consommation élevée de coumarines pendant trop longtemps, augmente le risque d'hémorragie, en particulier chez des patients cardiaques qui suivent un traitement anticoagulant, ou dans certaines maladies de la coagulation sanguine.

Faire le plein de végétaux

Les recommandations officielles préconisent une diète riche en fruits, légumes et céréales entières, qui fournissent des antioxydants naturels protecteurs. Ces aliments sont aussi une bonne source de fibres alimentaires, favorisant le transit intestinal, souvent ralenti dans cette maladie. Comme il est conseillé par ailleurs de limiter les acides gras saturés des viandes rouges, le régime végétarien semble tout indiqué aux malades.

En pratique : suivre les recommandations de LaNutrition.fr sur les végétaux.

Essayer la diète cétogène

Le régime cétogène a démontré des effets positifs pour les malades d’Alzheimer. Pourrait-il être utile aussi en cas de maladie de Parkinson, qui est elle aussi une maladie neurodégénérative ? Oui, selon des études préliminaires. Il existe en effet des mécanismes communs aux maladies dégénératives cérébrales qui expliquent les effets d’une diète cétogène : dommages oxydatifs, hypométabolisme cérébral, avantage métabolique des cétones pour faire fonctionner des cellules endommagées, etc. Le régime cétogène permet une stimulation de la formation des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules ; il possède aussi une action neuroprotectrice et régule les messagers chimiques du cerveau avec diminution du glutamate, le messager excitateur qui, en excès, peut provoquer la mort des neurones et augmentation du GABA, le neurotransmetteur calmant.

En pratique : si le régime cétogène est plutôt restrictif, il peut être avantageux de l’essayer aux tous premiers stades de la maladie. Conçue pour imiter le jeûne, la diète cétogène comporte très peu de glucides. Elle est constituée presque exclusivement de graisses et de protéines (à la dose de 1 gramme par kg de poids corporel), l’objectif étant non plus de tirer notre énergie du glucose mais des graisses via les corps cétoniques. Dans la diète cétogène, l’alimentation doit compter environ 90 % de lipides, 8 % de protéines et 2 % de glucides. Du fait du déséquilibre potentiel de ce régime, il est nécessaire de prendre des suppléments de vitamines et minéraux, comme le potassium par exemple. La diète cétogène nécessite l’intervention d’un diététicien car de nombreux calculs sont nécessaires, surtout pour un malade.

Lire aussi : La diète cétogène, un régime thérapeutique

Les aliments à éviter

Une fois la maladie déclarée, il semble, selon des preuves plutôt empiriques, que les aliments suivants gagnent à être à évités autant que possible, voire à être éliminés des assiettes :
- Les viandes rouges
- Les céréales et produits contenant du gluten.
- Les laitages.

En pratique : faire des essais d'éviction d'un groupe d'aliment cité ci-dessus sur 3 semaines pour voir s’il y a un changement dans les symptômes, et continuer si amélioration. Recommencer avec un autre groupe d'aliment sinon.

Références

Calon F., Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology (FASEB), April 2008.
Khasnavis S, Pahan K. Cinnamon Treatment Upregulates Neuroprotective Proteins Parkin and DJ-1 and Protects Dopaminergic Neurons in a Mouse Model of Parkinson's Disease. J Neuroimmune Pharmacol. 2014 Jun 20
Antonio Paoli, Antonino Bianco, Ernesto Damiani, Gerardo Bosco : Ketogenic Diet in Neuromuscular and Neurodegenerative Diseases. BioMed Research International. Volume 2014 (2014), Article ID 474296, 10 pages.

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