Depuis le début des années 1990, de nombreuses études ont été menées pour savoir si un peu plus de vitamine D en hiver, c’est un peu moins d’infections respiratoires. Revue de détail.

Cinq chercheurs américains, épidémiologistes et spécialistes de la vitamine D, ont peut-être percé les secrets de la grippe. Selon le modèle qu’ils proposent dans Virology Journal (1), le caractère saisonnier de cette maladie s’expliquerait par les variations de la vitamine D, une vitamine véritablement anti-grippe. Nous en avons moins en hiver, donc notre immunité est affaiblie - et ainsi s’expliqueraient les 5 grands mystères de la grippe.
Selon le modèle en vigueur aujourd’hui, la grippe ne fait son apparition qu’à la saison froide, et le virus est peu présent en été. Selon le modèle alternatif présenté par ces chercheurs, le virus est présent à tout moment et avec la même fréquence, quelle que soit la période de l’année et il se transmet en permanence, notamment par l’intermédiaire de porteurs asymptomatiques. Pourquoi alors compte-t-on plus de malades en hiver qu’en été ? Simplement parce que la fraction de la population qui manque de vitamine D est plus importante en hiver, et cela affaiblit les défenses contre le virus.
La diminution de l’immunité innée en automne et en hiver – due à la chute des réserves de vitamine D – expose au même moment un pourcentage important de la population aux effets du virus.
Dans les pays de même latitude, l’immunité innée diminue dans une grande fraction de la population simultanément, en fonction de la durée qui s’est écoulée depuis la période maximale d’exposition au soleil.
Si la grippe était si virulente et si infectieuse, tout individu exposé, ou presque, tomberait malade. Ce n’est pas ce qui se passe, y compris dans les expérimentations chez l’homme. La différence individuelle de réaction à la grippe s’expliquerait par des variations de l’immunité innée, probablement liée à des taux différents de vitamine D.
Les vaccins anti-grippe améliorent l'immunité adaptative. Si la mortalité n’a pas diminué malgré ces campagnes de vaccination, c’est que l’immunité innée des personnes âgées a diminué au cours des vingt dernières années, et que cette diminution n’est pas compensée par l’amélioration de l’immunité adaptive procurée par les vaccinations. La raison probable de la baisse de l’immunité innée des personnes âgées est que leur taux de vitamine D a diminué en raison des campagnes alarmistes sur les dangers de l’exposition au soleil. Tandis que les jeunes ignorent habituellement un tel conseil, les personnes âgées le suivent souvent. Un facteur aggravant est le niveau des apports conseillés en vitamine D (400 à 600 UI/jour pour les personnes âgées, soit 3 à 5 fois moins que la dose nécessaire).
Immunité innée et immunité adaptive |
Immunité innée et immunité adaptive L’immunité innée est la première barrière de défense contre les agents pathogènes ; elle assure aussi une surveillance vis-à-vis de l’apparition de tumeurs. C’est une réponse immunitaire immédiate qui se déclenche en l’absence d’immunisation préalable. Elle est en grande partie assurée par les anticorps naturels, par des cellules phagocytaires et des lymphocytes NK (natural killer) qui ne possèdent pas de récepteurs spécifiques de l’antigène (agresseur). Contrairement à l’immunité innée, l’immunité adaptative provient de la reconnaissance d’un antigène par des lymphocytes B ou T dotés de récepteurs spécialisés, ce qui entraîne leur prolifération et leur différenciation. Mais cette distinction entre immunité innée et immunité adaptative est un peu caricaturale et il existe en réalité des voies de passage entre ces deux réponses immunes. |
(1) Cannell JJ et al. On the epidemiology of influenza. Virology Journal 2008, 5:29
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Découvrir la boutiqueDepuis le début des années 1990, de nombreuses études ont été menées pour savoir si un peu plus de vitamine D en hiver, c’est un peu moins d’infections respiratoires. Revue de détail.
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