Le poids est sans conteste le facteur de risque majeur du diabète de type 2. 60 % des diabétiques sont obèses ou en surpoids. Une bonne raison de garder un œil sur sa balance. Mais le tour de taille est lui aussi un facteur à surveiller.

Angélique Houlbert : Mes patients diabétiques font généralement peu de sport. Ils consomment des aliments glucidiques raffinés à chaque repas, et plus particulièrement de la baguette, des pâtes et des pommes de terre, puisqu’on leur a rabâché qu’il fallait en manger matin, midi et soir pour éviter les hypoglycémies ! Ils sont en majorité en léger surpoids, et surtout, ils ont un tour de taille supérieur à leur tour de hanches ce qui est un facteur de risque cardiovasculaire. Enfin, ils ont généralement du mal à réguler leur glycémie et sont souvent sous traitement médicamenteux.
Le premier maître mot est QUALITÉ des aliments et en particulier celle des aliments riches en glucides. Je passe en revue avec mes patients les aliments contenants des glucides qu’ils consomment régulièrement et comme je le disais, la baguette, les biscottes, les céréales sucrées, les viennoiseries, la confiture, les pommes de terre, les riz cuisson rapide ou encore les cakes ou les quiches reviennent trop régulièrement, voire sont omniprésents. Nous essayons donc ensemble d’améliorer la qualité de tous ces aliments dans un premier temps et de d’instaurer des listes de courses idéales pour chaque saison.
« Manger des féculents à chaque repas » est le message relayé par l’ensemble de la communauté médicale sans qu’aucune distinction ne soit faite entre les féculents. Or il y a une grande différence entre une portion de lentilles ou de flageolets et une même portion de pommes de terre ou de baguette. Les premiers sont de « véritables » sucres lents alors que les seconds sont équivalents à du glucose pur. Il y a de fortes différences du point de vue physiologique, la pomme de terre sous toutes ses formes et le pain blanc entraînent des perturbations glycémiques beaucoup plus importantes. C’est pour ces raisons que je ne parle plus du tout de « sucre lent » et de « sucre rapide » qui est pour moi une notion complètement désuète mais d’aliments glucidiques à Index Glycémique (IG) bas, modéré ou élevé.
Plus l’IG d’un aliment est élevé et plus l’aliment perturbe la glycémie et à l’inverse plus un aliment possède un IG bas et moins il aura d’impact sur le taux de sucre sanguin. Le mode de cuisson des aliments est aussi un élément que je prends en compte car entre des pâtes cuites al dente et des pâtes très cuites, l’IG n’est pas le même.
C’est là que la notion de QUANTITÉ apparaît. Car il faut veiller – c’est capital – à la quantité d’aliment. Un aliment peut avoir un IG bas et apporter beaucoup de glucides sous un petit volume. De plus, tout le monde n’a pas la même notion de ce qu’est une portion. 100 g de pâtes cuites et 100 g de pâtes crues que l’on fait cuire, ce n’est pas pareil ! Par ailleurs, 150 g de quinoa cuit n’auront pas le même effet sur la glycémie selon que la personne pèse 50 kg ou qu’elle en pèse 90 ! C’est là que la notion de Charge Glycémique (CG) personnelle intervient.
Grâce à notre livre, tout est très simple. Première étape : il vous faut déterminer votre CG maximale journalière. Le Dr Médart a fait tous les calculs pour vous. Il suffit juste de se reporter à un tableau qui vous donne votre CG maximale en fonction de votre âge, votre taille et votre niveau d’activité physique. En 10 secondes c’est fait.
Ensuite, il faut répartir cette charge glycémique sur la journée c’est-à-dire 3 repas et éventuellement 1 ou 2 collations. C’est à vous de décider et de faire une simple division. Dernière étape : à l’aide de tableaux qui vous donnent la CG de portions de 300 aliments courants, vous composez vos menus selon vos envies, en veillant à ne pas dépasser votre charge glycémique maximale autorisée sur la journée.
Voilà le principe. Et pour passer facilement de la théorie à la pratique, je propose dans le livre toute une liste de menus « prêts à l’emploi » ainsi que des recettes pour lesquels j’indique systématiquement la charge glycémique. Avec le Nouveau régime IG diabète, le diabétique garde un contrôle total sur sa glycémie et diminue ainsi ses risques de complication !
Non, il permet au contraire une grande souplesse. Si on fait par exemple un excès à un moment donné, on a tous les outils pour redresser facilement la barre. Avec le Dr Médart, nous donnons des astuces pour mieux gérer les moments festifs ainsi que des idées de collations « saines » permettant de résister aux petits creux entre les repas. Et parce qu’il est très contraignant de faire assiette à part quand on a une famille, nous avons pris le parti de proposer 80 recettes qui ne requièrent pas forcément de grands talents de cuisinier mais sont savoureuses et faciles à réaliser au quotidien ! Autre aspect important : le régime IG diabète est complet sur le plan nutritionnel, donc adapté aux conjoints, aux enfants… Et cerise sur le gâteau : les études montrent qu’il diminue les risques de maladies cardiovasculaires et favorise la perte de poids ! Des bénéfices pour la personne diabétique mais aussi pour toute sa famille.
Oui, indéniablement ! Une révision de son alimentation et une légère augmentation de son activité physique vont dans le sens d’un meilleur contrôle de la glycémie et donc, dans certains cas, permettent de diminuer les doses de certains traitements, toujours avec l’accord du médecin traitant.
Le poids est sans conteste le facteur de risque majeur du diabète de type 2. 60 % des diabétiques sont obèses ou en surpoids. Une bonne raison de garder un œil sur sa balance. Mais le tour de taille est lui aussi un facteur à surveiller.
Olivier Persin, diététicien convaincu de l’intérêt d’utiliser l’index glycémique dans la gestion du diabète, a effectué plusieurs stages dans les services de diabétologie d’institutions hospitalières. Là, il s’est rendu compte du gouffre qui existe entre ce qui devrait être systématiquement proposé au patient diabétique et ce qui est réellement appliqué. Témoignage.
Une vaste étude française montre une association entre la consommation de nitrites sous forme d’additifs et le risque de diabète de type 2.