COVID-19 : que penser des nouveaux variants du virus ?

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 16/12/2020 Mis à jour le 18/12/2020
Actualité

Un nouveau variant de la souche SARS-CoV-2 se propage dans le sud-est de l’Angleterre. Doit-on craindre ce type de mutation ?

Pourquoi c’est important

Fin 2020, les services de santé britanniques ont détecté un nouveau variant du coronavirus SARS-CoV-2 qui circule en Angleterre. D’après l’agence sanitaire Public Health England (PHE), le nombre de cas augmente dans les régions du Kent et de Londres. Ce variant a été nommé « VUI – 202012/01 » pour « the first Variant Under Investigation in December 2020 » (le premier variant sous surveillance en décembre 2020).

À la date du 13 décembre 2020, plus de 1 100 cas ont été identifiés avec ce nouveau variant, essentiellement dans le Sud et l’Est de l’Angleterre. Pour l’instant, il n’y a aucune preuve que ce variant cause une maladie plus ou moins sévère que la souche initiale ou qu’il résiste au vaccin autorisé en Angleterre. Le nouveau variant a une mutation dans la protéine « Spike » du virus.

Lire aussi : Qu'est-ce qu'un vaccin à ARN messager ?

Ce que montre l’étude

Un article paru dans Nature Communications le 25 novembre dernier décrit les variants du SARS-Cov-2 identifiés depuis le début de la pandémie. De manière générale, les virus peuvent muter. C’est déjà ce qu'on observe avec les virus impliqués dans la grippe saisonnière.

Le virus SARS-CoV-2 est un virus à ARN simple brin qui a commencé à infecter les humains fin 2019. Depuis cette date, il a accumulé des mutations. Ces mutations peuvent apparaître quand des erreurs sont commises dans la réplication du virus. Il peut aussi y avoir des recombinaisons entre souches différentes si un hôte est infecté par deux virus différents, ce qui génère de la diversité.

La plupart des mutations qui apparaissent dans le génome du virus sont neutres, mais certaines peuvent lui donner un avantage et d’autres lui être néfastes. Par exemple, si une mutation empêche le virus d’infecter les cellules de l’hôte, alors elle disparaît. Seules les mutations « avantageuses » ou neutres pour le virus risquent de se propager. Ainsi, une mutation qui facilite la transmission du virus d’un individu à un autre a des chances d’être préservée.

Dans cette étude franco-britannique, les chercheurs ont analysé plus de 46 000 variants du virus SARS-CoV-2 provenant de 99 pays dans le monde. Les auteurs n’ont pas identifié de mutation qui augmenterait la transmission du virus de manière convaincante.

Une des mutations qui a été le plus médiatisée est la mutation D614G qui intervient dans la protéine Spike. La protéine Spike, de forme pointue, sert à l’entrée du virus dans les cellules.  Certains auteurs ont suggéré que cette mutation augmente la transmissibilité du virus. Ici, les auteurs affirment : « nous constatons à l'inverse que D614G n'est pas associée à une transmission virale significativement accrue ».

Cette mutation D614G a émergé tôt dans la pandémie et est désormais fréquente dans le monde. Dans cette étude, elle représentait environ les trois-quarts des variants (36 000 / 46 000).

Écoutez aussi le podcast de Thierry Souccar : Comment vraiment aider son système immunitaire contre les infections

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