Dans une maladie auto-immune, le système immunitaire censé protéger l’organisme se retourne contre lui. De plus en plus d’études soulignent le rôle de l’intestin, du microbiote et donc de l’alimentation dans ce mécanisme d’inflammation anormal. Explications.
Dans le syndrome du côlon irritable, le microbiote pourrait garder la trace de traumatismes passés. De la même manière, la flore intestinale pourrait influencer la structure du cerveau.
Pourquoi c’est important
Le syndrome du côlon irritable (IBS pour irritable bowel syndrome) est une affection chronique fréquente qui se manifeste par des douleurs digestives, des ballonnements, des épisodes de diarrhée et/ou de constipation. Elle est souvent reliée au stress, mais des aliments peuvent être en cause.
Dans une étude, les auteurs ont analysé le microbiote d'un groupe d'étudiants atteints de côlon irritable et d’un groupe témoin de volontaires sains. Ils ont également recueilli de l’imagerie cérébrale et des informations sur tous les participants.
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Ce que les chercheurs ont trouvé
Dans l'ensemble, les membres du groupe « côlon irritable » étaient beaucoup plus susceptibles d’être anxieux et dépressifs. Les chercheurs ont divisé les volontaires atteints d’IBS en deux sous-groupes - ceux avec un microbiote comparable à celui d’une personne en bonne santé, et ceux avec des différences notables. Ils ont alors trouvé que les personnes appartenant à ce dernier groupe avaient connu plus de traumatismes dans l’enfance et que leurs symptômes d’IBS duraient depuis plus longtemps. "Il est possible," écrivaient les auteurs, "que les signaux que l'intestin et ses microbes reçoivent du cerveau d'un individu ayant des antécédents de traumatismes mènent à des changements permanents dans le microbiote intestinal." Le microbiote pourrait à son tour avoir une influence sur les structures cérébrales : c’est ce que suggère l’imagerie rassemblée dans cette étude puisque la composition du microbiote était associée à des mesures structurelles de certaines zones du cerveau, mais il est encore trop tôt pour conclure.
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En pratique
« Les techniques anti-stress et l’alimentation préconisés dans l’IBS pourraient un jour être complétées par des aliments fermentés et des probiotiques, de la même manière que des maladies psychiques pourraient bénéficier d’une thérapie à base de probiotiques », explique le Dr Daniel Sincholle, pharmacologue. Dans son Nouveau guide des probiotiques, il conseille notamment en cas d’IBS les souches suivantes, sur la base d’essais cliniques récents : Lactobacillus acidophilus, L. casei, L. bulgaricus, L. plantarum, Bifidobacterium longum, B. infantis, B. breve et Streptococcus thermophilus.