Plus de graisse abdominale chez les enfants prenant des antipsychotiques

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 21/06/2018 Mis à jour le 23/06/2018
Actualité

Une grande partie des enfants français souffrant de troubles psychiatriques se voient prescrire des antipsychotiques, initialement réservés aux adultes pour des affections lourdes. Pourtant la balance bénéfices/risques ne semble pas optimale.

Pourquoi c’est important

L’utilisation des antipsychotiques est fortement associée au risque de diabète et de prise de poids. Une nouvelle étude montre que ces médicaments augmentent particulièrement la graisse abdominale et la résistance à l’insuline chez les enfants. À long terme, cela peut conduire au développement d’un syndrome métabolique.

L’étude 

Publiée en juin 2018 dans le Journal of American Medicine Associationcette étude a été réalisée pendant 12 semaines sur 144 enfants âgés de 6 à 18 ans souffrant de divers troubles du comportement (troubles de l’attention, obsessionnels compulsifs, hyperactivité, autisme, psychose, syndrome de Gilles de la Tourette).

Les chercheurs ont formé 3 groupes, avec pour chacun d’eux, un antipsychotique différent : Aripiprazole (A), Olanzanpine (O) et Risperidone (R). Les investigateurs ont ensuite mesuré différents paramètres au début, au milieu et à la fin de l’expérience. Résultats : tous les groupes ont subi un accroissement significatif du pourcentage d’adiposité abdominale totale, sous-cutanée et viscérale et de la résistance à l’insuline. Et ce, de manière plus notable dans les groupes O et A.

Notons toutefois que cette étude présente des limites évidentes, dont la faible durée de l’étude, un échantillon limité, l’absence de placebo*, ou de groupe contrôle*. 

*Pour d’incontestables raisons éthiques.

En pratique 

Les médicaments ne sont pas l’unique solution face à ces troubles. Des approches novatrices émergent depuis une trentaine d’années. (1) La psychomotricité par exemple, a fait ses preuves dans le traitement ou l’amélioration des troubles du comportement chez l’enfant. Bien que subjective en pratique, elle repose sur des bases scientifiques solides. 

Contre l’hyperactivité, la prise de magnésium peut aussi se révéler efficace.

Pour éviter des effets secondaires potentiellement dangereux pour l’espérance de vie de l’enfant, il faudrait dans l’idéal attendre l’échec des traitements non médicamenteux avant d’envisager la prise de médicaments antipsychotiques.

Lire aussi : Médicaments de l'hyperactivité : des effets secondaires parfois graves

Références : 

 (1) Les fondements historiques de la psychomotricité

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