Dans cette vidéo, le cancérologue Laurent Schwartz explique pourquoi le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique et quels pourraient être ses nouveaux traitements.

Des scientifiques sont en train de développer un test diagnostic pour détecter tous types de cancers grâce à une simple prise de sang.
Actuellement, le dépistage d'un cancer requiert du temps et des examens invasifs. Ce qui ajoute du stress aux malades (mais aussi à celui des, finalement, biens-portants). Cela pourrait changer grâce à une anomalie : le génome des cellules cancéreuses est différent de celui des cellules saines. Des scientifiques sont en train de mettre au point un test qui pourrait détecter la présence d'un cancer en dix minutes à l'aide d'une simple prise de sang recherchant cette anomalie.
L'étude, publiée en décembre 2018 dans la revue Nature Communication porte sur l'élaboration en cours d'un test rapide nommé Methylscape pour le dépistage de n'importe quel type de cancer. Ce test se base sur de récentes découvertes en biologie cellulaire. Voyons lesquelles en revenant d'abord sur ce qui se passe dans les cellules saines.
Chaque cellule normale "copie" le matériel génétique en permanence en trois grandes étapes :
Lors de ce processus , il peut arriver que des groupements méthyles (CH3) se greffent à l'ADN, ce qui modifie légèrement le génome initial. C'est ce qu'on appelle l'épigénétique. Ce phénomène est hautement régulé, sous surveillance rapprochée, afin d'éviter un capharnaüm génétique.
En revanche chez les cellules cancéreuses, le "paysage de méthylation" est anormal. C'est grâce à ce paramètre précis que les scientifiques espèrent développer leur test rapide qui, selon leur estimations, ne nécessiterait qu'un prélèvement sanguin et une dizaine de minutes au maximum. En revanche, Methylscape est pour l'instant uniquement capable d'infirmer ou de confirmer la présence de la maladie. Concernant le type de cancer, le stade de progression ou sa récurrence, les analyses "classiques" , c'est-à-dire longues, profondes et minutieuses sont toujours indispensables.
Les auteurs de cette publication sont très optimistes quant au développement de leur innovation. Et c'est compréhensible étant donné que "l’un des principaux avantages de cette technique est qu’elle est très peu coûteuse et extrêmement simple à mettre en œuvre. Elle pourrait donc être adoptée à l'hôpital assez facilement », comme le déclare Laura Carrascosa, chercheuse à l’Université du Queensland.
Cependant, d'après leurs premiers résultats, ce test aurait une spécificité de 90 %. Autrement dit, sur 10 patients sains, il détectera statistiquement un cancer alors que la personne n'est pas malade. À titre de comparaison , les tests de dépistage du Virus de l'Immuno-déficience Humaine (VIH) ont une spécificité de 99 %.
Donc, si ce test voit le jour, il faudra que les praticiens soient très rigoureux dans leurs diagnostics, surtout compte tenu des polémiques existantes sur le surdiagnostic des cancers (notamment du sein et des poumons) avec les méthodes de dépistage actuelles.
Sur le surdiagnostic : Dépistage du cancer du sein : la plupart des femmes seraient traitées inutilement & Cancer de la prostate : trop dépisté, trop traité & Dépistage précoce du cancer du poumon : bénéfice pour le patient ou pour l’industrie ?
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Pour plusieurs chercheurs dont le Français Laurent Schwartz (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) et les Américains Thomas Seyfried (université de Yale) et Dominic d’Agostino (université de Floride du Sud), le cancer doit être considéré comme une maladie métabolique, à l’instar du diabète, et non comme une maladie du génome. Cette approche part des découvertes faites par l’Allemand Otto Warburg dans les années 1920 sur le métabolisme très particulier des cellules cancéreuses. Pour ces travaux, il se verra décerner le Prix Nobel en 1931.