Dans cette vidéo, le cancérologue Laurent Schwartz explique pourquoi le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique et quels pourraient être ses nouveaux traitements.

Une étude récente a observé un lien possible de cause à effet entre durée du sommeil, le fait d'être du matin ou du soir et risque de cancer du sein.
Le cancer du sein est toujours celui qui touche et tue le plus de femmes. Il est donc important de constamment améliorer l’efficacité des traitements mais également de savoir comment le prévenir. Pour cela, on dispose déjà de données concernant l'alimentation, l'activité physique et la gestion du stress.
Récemment, des chercheurs viennent peut-être d’identifier un nouveau facteur de risque du cancer du sein avec lien potentiel de causalité : le sommeil. Détails.
Pour aller plus loin, lire : Les secrets de l’horloge biologique
Cette étude a été motivée par l'accumulation de données antérieures telles que le classement du travail de nuit comme cancérigène probable par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2007, et des méta-analyses de faible qualité portant sur durée de sommeil et risque de cancer du sein ayant donné des résultats mitigés. Les scientifiques ont conduit ce qu’on nomme une randomisation mendélienne : un type d’étude qui se concentre sur la variation des gènes à fonction connue. Les résultats sont ainsi très peu sensibles aux facteurs de confusion ou à des causalités renversées.
Les chercheurs ont suivi plus de 180 000 femmes recrutées grâce aux données de la biobanque britannique. Ces participantes avaient été préalablement sélectionnées à l’aide de questionnaires et de contrôles génétiques. 7784 de ces personnes ont développé un cancer du sein au cours de l’étude. Résultats : même si le cancer a forcément plusieurs causes, ne pas être du matin et dormir beaucoup (19% de risque en plus par heure de sommeil au-delà de 7 heures) jouent un rôle dans l’apparition du cancer du sein. Au contraire, être du matin serait légèrement protecteur et les insomnies n'auraient pas d'effets.
Enfin, il faut savoir que ce n'est pas la première étude à identifier un tel lien mais la première à le faire à l'aide d'une randomisation mendélienne. En septembre 2018, une étude de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) affirmait elle aussi que "Des perturbations du rythme circadien (rythme de 24 h contrôlé par une horloge biologique interne) pourraient être la cause de l’augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes qui travaillent de nuit. Tout comme elles sont incriminées dans les effets avérés ou suspectés du travail de nuit dans les troubles du sommeil et de l’humeur, le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, ou dans l’apparition d’autres cancers comme ceux de la prostate."
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Pour plusieurs chercheurs dont le Français Laurent Schwartz (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) et les Américains Thomas Seyfried (université de Yale) et Dominic d’Agostino (université de Floride du Sud), le cancer doit être considéré comme une maladie métabolique, à l’instar du diabète, et non comme une maladie du génome. Cette approche part des découvertes faites par l’Allemand Otto Warburg dans les années 1920 sur le métabolisme très particulier des cellules cancéreuses. Pour ces travaux, il se verra décerner le Prix Nobel en 1931.