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Comment est prise en charge la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) actuellement ? Voici les pistes de traitement que suivent les médecins.
La maladie du foie gras non alcoolique (NAFLD) et sa principale conséquence, la stéatose hépatique non alcoolique (NASH), sont en pleine progression dans les pays occidentaux. A ce jour il n’existe aucun médicament spécifique pour ces maladies. Ce qui conduit en premier lieu à demander au patient de modifier les habitudes de vie néfastes qui ont fait le lit de sa maladie, avec plus ou moins de succès. Mais certains médicaments, destinés à traiter d’autres maladies à la base sont quand même utilisés, avec des bénéfices mais aussi des effets secondaires non négligeables. Voici le mode opératoire des médecins dans le traitement de la NAFLD selon une étude récente ayant fait le point sur les méthodes diagnostiques et curatives de cette maladie.
Le traitement actuel de la NAFLD est largement centré sur des changements de mode de vie visant à faire perdre du poids (quand c’est approprié évidemment). En effet, même une petite perte de poids corporel permet de déstocker des quantités appréciables de graisses dans le foie.
En général, les médecins préconisent de diminuer les calories ingérées tout en augmentant l’activité physique. Ces deux interventions, prises isolément, se sont montrées efficaces pour déstocker les graisses du foie et celles du ventre.
Une revue des études sur les liens entre modifications du mode de vie et NAFLD parue à l'automne 2019 conclut qu'aujourd'hui ces changements "peuvent être hautement efficaces pour traiter la NAFLD et représentent une manière holistique de gérer non seulement la santé du foie mais aussi de réduire les risques cardiovasculaire et de diabète de type 2". Pour les chercheurs, si ces modifications sont atteintes et maintenues dans le temps, les bénéfiques hépatiques, cardiovasculaires et métaboliques pourraient être supérieurs à ceux des médicaments actuellement testés en phase 3.
La difficulté des modifications du mode de vie sont inhérentes à leur nature : il est peu aisé à la fois de manger différemment et d’augmenter son activité physique. Surtout quand on a été sédentaire et/ou adepte d’une mauvaise alimentation longtemps comme c’est le cas de beaucoup de personnes atteintes de maladie du foie gras. Pour que les changements soient adoptés à long terme, il est nécessaire de définir des objectifs réalistes pour le patient (ces objectifs ne sont donc pas généralisables, ce qui augmente la difficulté de la prise en charge de cette maladie). Par ailleurs un suivi par un professionnel de santé, comme un(e) diététicien(ne) peut s’avérer utile, les médecins étant peu formés à la nutrition.
Une autre solution pourrait être d’adopter le régime méditerranéen qui permet, selon une étude, de réduire la stéatose hépatique tout en améliorant la sensibilité à l’insuline. Comparé à une alimentation pauvre en graisse, le régime méditerranéen a permis dans une étude publiée en août 2019 d'améliorer plus significativement divers paramètres métaboliques ainsi que la réduction de la stéatose hépatique. Mais on manque encore de preuves et de recul par rapport à son efficacité.
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Devant les difficultés à mettre en place des changements de mode de vie (pourtant les plus à même d’avoir des résultats satisfaisants sur le long terme), médecins et patients peuvent être tentés par une solution médicamenteuse. Pour l’heure, malgré de nombreux médicaments actuellement en test, il n’y en a aucun pour cette indication, hormis le plioglitazone, un médicament antidiabétique. Une autre classe de médicament du diabète, les analogues du glucagon-like peptide-1 (GLP-1) (ou agonistes des récepteurs du GLP-1) comme le liraglutide, semble toutefois prometteuse. De même, les inhibiteurs du SGLT2 (sodium-glucose cotransporteur-2), appelés aussi inhibiteurs de la réabsorption tubulaire du glucose, utilisés dans le diabète s’avèrent intéressants aussi contre la NAFLD.
Voici, en résumé, les traitements médicamenteux possibles actuellement et les preuves de leur efficacité :
Molécule | Mécanisme d’action | Bénéfices observés | Indications | Limitations et effets secondaires |
Pioglitazone | Réduit le stockage des graisses dans le foie '(en augmentant leur stockage dans les adipocytes) ; régule l'adiponectine (une molécule impliquée dans le métabolisme des lipides et du glucose) | Diminution de la stéatose hépatique et de l'inflammation, amélioration du contrôle de la glycémie | Traitement des patients diagnostiqués NASH par biopsie, avec ou sans diabète associé | Gain de poids, augmentation du risque de cancer de la vessie, d'ostéroporose et d'insuffisance cardiaque congestive |
Analogues du GLP-1 (liraglutide) | Inhibent la sécrétion de glucagon, diminue la production de glucose par le foie, retarde la vidange gastrique, favorise la satiété | Diminution de l'inflammation, de la stéatose, de la fibrose, perte de poids, amélioration du contrôle de la glycémie | Pas recommandé actuellement en traitement de la NAFLD | Symptômes gastro-intestinaux, attente de résultats de nouveaux essais cliniques pour confirmer |
Inhibiteurs du SGLT2 | Inhibent la réabsorption tubulaire du glucose, ce qui a un effet sur la présence de glucose dans les urines et le métabolisme des lipides | Diminution des taux d'aminotransférases, perte de poids, amélioration du contrôle de la glycémie | Pas recommandé actuellement en traitement de la NAFLD | Bénéfices observés uniquement dans de petits essais cliniques, attente de résultats de nouvelles études |
Vitamine E | Antioxydante et anti-inflammatoire | Diminution de l'inflammation, des taux d'aminotransférases, de la stéatose hépatique | Traitement des patients diagnostiqués NASH par biopsie, avec ou sans diabète associé | Non étudiée chez les personnes présentant aussi un diabète, suspicion d'un risque augmenté de mortalité toute cause, d'AVC hémorragique et de cancer de la prostate |
À lire pour aller plus loin : Le régime NASH contre la maladie du foie gras et Les recettes du régime NASH
Promrat K, Kleiner DE, Niemeier HM, et al. Randomized controlled trial testing the effects of weight loss on nonalcoholic steatohepatitis. Hepatology 2010;51:121–9.
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