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Nouveautés ou confirmations, ou hypothèses prometteuses, les résultats de ces études ont été sélectionnés par la rédaction parce qu'elles ont marqué l'année écoulée, et qu'elles ouvrent des perspectives dans la recherche sur la santé du cerveau.
Longtemps ancrée dans les esprits, l’idée que le stock de neurones qui nous est fourni à la naissance n’est pas remplacé au cours de la vie est aujourd’hui obsolète. Ce qui explique ce mythe, c’est la nature « post-mitotiques » des neurones, c’est-à-dire qu’ils ont perdu la capacité de se diviser. Ainsi, les nouveaux neurones chez l’adulte viendraient de la neurogènese, mécanisme provenant de la division de cellules souches neurales, qui vont donner naissance à des cellules capables de se différencier en neurones et de s’intégrer dans les circuits préexistants du cerveau.
Une étude menée par María Llorens-Martín et son équipe, a bénéficié des méthodes les plus rigoureuses sur la collecte des échantillons de cerveau (1). Selon ses résultats, la neurogénèse semble bien continuer tout au long de notre vie, même si elle tend à diminuer avec l’âge.
Les nombreuses recherches notamment sur le jeûne et le régime cétogène ont bousculé le dogme selon lequel le seul carburant du cerveau est le glucose. En effet, les cétones, qui sont produites quand le corps utilise les graisses comme source d’énergie principale ou lorsqu’il est en état de jeûne, seraient tout aussi capables d’alimenter le cerveau. Mieux encore, ce carburant alternatif serait plus rapidement disponible tout en produisant plus d’énergie que le glucose.
L’alimentation occidentale, riche en glucides raffinés, aurait en réalité des effets délétères sur le cerveau en installant un terrain inflammatoire propice aux maladies neurologiques. Même si les recherches en sont qu’à leur début, les cétones seraient utiles pour traiter plusieurs troubles neurodégénératifs (Alzheimer, Parkinson, épilepsie) et plusieurs études pilotes l’ont confirmé en 2019.
Leurs bénéfices pourraient s’expliquer notamment par leur action sur le stress oxydant et la modulation de la réponse inflammatoire.
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Des additifs tels que les émulsifiants de synthèse altèrent le fonctionnement du cerveau, selon une hypothèse exposée pour la première en 2015 par l’équipe du chercheur français Benoît Chassaing. Ces scientifiques avaient alors mis en évidence que ces additifs de synthèse induisaient une inflammation intestinale à bas bruit et des désordres métaboliques.
En 2019, cette équipe est revenu à la charge avec une nouvelle étude évaluant l’impact de ces émulsifiants (carboxyméthylcellulose (CMC) et polysorbate 80 (P80)) sur le comportement de souris (2).
La consommation d’émulsifiants s’est avérée causer des dégâts différents selon le sexe des souris. Les chercheurs ont observé des modifications du microbiote, induisant des troubles du comportement tels qu’une augmentation de l’anxiété chez les mâles et une altération des comportements sociaux chez les femelles. Des modifications dans l’expression de certains paramètres du cerveau ont aussi été observées par les chercheurs. Pour eux, les résultats obtenus laissent penser que certains désordres de la sphère psychologique et comportementale seraient provoqués par l’exposition chronique à des additifs alimentaires. Les émulsifiants, en provoquant l’apparition d’une dysbiose intestinale, seraient donc capables d’altérer le fonctionnement de l’axe intestin-cerveau.
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Si on se doutait que l’activité physique avait des effets positifs sur le cerveau, on sait désormais quel type de sport a plus d’impact sur la fonction cognitive. Les sports dits « cardio » ou d’endurance tels que la marche, la course, la natation, la danse sont des activités d’intensité modérée pouvant être pratiquées durant une durée prolongée sans s’épuiser et qui semblent particulièrement intéressantes pour le cerveau.
Une étude qui a enrôlé 132 participants pas vraiment sportifs a permis de montrer qu’une activité physique aérobie exercée 4 fois par semaine pendant 6 mois améliore la fonction cognitive (3). Et plus l’âge augmente et plus l’exercice confère une protection cognitive importante.
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De nombreux travaux récents ont établi un lien entre le microbiote intestinal et différentes maladies n’ayant pourtant rien à voir a priori avec les intestins, notamment l'autisme, l'anxiété, l'obésité, diabète de type 2, l’arthrose, la schizophrénie, la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer.
Les mécanismes par lesquels le microbiote influence l'activité cérébrale et le comportement restent cependant encore mal définis. Selon certains chercheurs, les bactéries et les virus présents dans l'intestin affectent le système nerveux central par la production de métabolites (sous-produits moléculaires de leur activité). Dans leurs expériences, quatre métabolites ont été trouvés en faible quantité chez des souris sans microbiote provoquant une altération de leur réaction face à une situation menaçante (4).
Une autre étude (5) sur la prise de probiotiques a permis des améliorations dans le microbiote (sans établir de lien de cause à effet), induisant :
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