Cholestérol : un taux trop bas conduirait à la dépression

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 19/03/2018 Mis à jour le 23/03/2018
Article

Les personnes qui ont de bas niveaux de cholestérol présentent plus de risque de dépression et de suicide.

Le cholestérol, fondamental pour le cerveau

Le cholestérol est une molécule importante pour les membranes des cellules. Le cerveau, en particulier, en a besoin pour ses cellules et utilise surtout du cholestérol qu'il produit. En effet, comme l'écrit le Dr de Lorgeril dans L'horrible vérité sur les médicaments anticholestérol, "les neurones – les principales cellules du cerveau responsables de os capacités intellectuelles – confient à d’autres cellules du cerveau, les astrocytes, le soin de les nourrir et de leur fournir certaines des molécules cruciales à leur fonctionnement, dont le cholestérol. L’astrocyte fabrique le cholestérol dont le neurone a besoin pour pouvoir transmettre l’influx nerveux. En simplifiant : l’astrocyte fait du cholestérol pendant que le neurone fait de l’électricité. Les astrocytes fabriquent tout le cholestérol dont le cerveau a besoin. Le cerveau ne s’approvisionne donc pas en cholestérol via la circulation sanguine. 
Le cholestérol est fondamental dans le cerveau car (entre autres choses) il protège les câbles (les axones) qui permettent la communication des neurones entre eux."

Différentes études au cours des dernières décennies ont fait un lien entre un cholestérol bas et certaines maladies du cerveau (dépression, maladies d'Alzheimer et de Parkinson, maladie de Huntington...) . La dernière en date, parue dans la revue BMC Psychiatry, émane d’une équipe mexicaine.

Ce que montre cette étude

Cette étude a inclus 261 patients souffrant de dépression majeure. Ils ont été comparés à 206 personnes en bonne santé, d’âges et de corpulences comparables. Toutes les personnes qui avaient des problèmes de diabète, de syndrome métabolique ou qui prenaient des statines ont été exclues de l’étude. Les chercheurs ont mesuré les triglycérides et le cholestérol sanguins. Les personnes qui avaient moins de 150 mg/dL de cholestérol dans le sang étaient considérées comme étant en « hypocholestérolémie ».

Résultats : dans l’ensemble, dans le groupe des patients dépressifs, le taux de cholestérol était plus bas que chez les témoins. L’hypocholestérolémie était quatre fois plus fréquente chez ceux qui souffraient de dépression sévère et cinq fois plus fréquente chez ceux qui avaient tenté de se suicider. Plus précisément, les personnes qui étaient en hypocholestérolémie représentaient la moitié de ceux qui avaient fait une tentative de suicide, 38 % des personnes atteintes de dépression majeure et seulement 14 % des témoins en bonne santé.

Ces résultats ne prouvent pas directement qu’un faible taux de cholestérol conduit à la dépression. Cependant, le manque de cholestérol gêne, entre autres, le fonctionnement du récepteur de la sérotonine (5HT-1A). Or une baisse de la sérotonine dans le cerveau favorise les changements d’humeur. La diminution de l’activité de la sérotonine dans le cerveau qui manque de cholestérol pourrait expliquer l’augmentation du risque de dépression et de suicide.

Lire aussi : A quoi sert la sérotonine

Les auteurs en concluent que l’hypocholestérolémie est un facteur de risque pour la dépression et que les personnes qui ont un cholestérol bas risquent plus d'avoir des problèmes mentaux

En pratique

Diaboliser les graisses comme le font les autorités de santé depuis plus de trente ans, à tort, peut conduire à présenter des taux de cholestérol trop bas. Tout comme (et surtout) la prise de statines (les principaux médicaments anticholestérol), qui conduit par ailleurs à des effets indésirables importants.

Vous pouvez mieux nourrir votre cerveau en privilégiant les aliments qui favorisent son fonctionnement. Et pour soigner naturellement la dépression si elle est là, lisez nos conseils pratiques.

Si votre taux de cholestérol est élevé, sachez que les trois principaux facteurs de risque cardiovasculaire n'ont rien à voir avec ce taux : il s'agit de l'alimentation (occidentale actuelle), de l'activité physique (ou plutôt son absence) et du tabagisme. Un changement d’alimentation peut aider à prévenir des maladies cardiovasculaires, comme le préconise le Dr Michel de Lorgeril dans son ouvrage Prévenir l'infarctus et l'AVC. Par exemple le régime méditerranéen est associé à une bonne santé cardiovasculaire et mentale.

Des livres pour aller plus loin : Je mange méditerranéen au quotidien et Le régime cétogène pour votre cerveau

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