Selon une étude récente, il n’y a pas de preuve qu’un régime pauvre en graisses saturées permet de réduire le cholestérol chez les personnes atteintes d’hypercholestérolémie familiale. En revanche, réduire les glucides fonctionne.

Un taux de cholestérol LDL élevé (« mauvais » cholestérol) est associé dans plusieurs études à une mortalité plus faible chez les plus âgés. Que faut-il en conclure ?
- Le taux de cholestérol HDL ou "bon" cholestérol doit être maintenu entre 0,35 et 0,70 g/l chez l'homme et 0,40 et 0,90 g/l chez la femme ; idéalement, il doit être supérieur à 0,6 g/l.
- Le taux de cholestérol LDL ("mauvais" cholestérol) doit se situer entre 1 et 1,6 g/L (1,5 chez la femme). Si le patient présente un ou plusieurs facteurs de risque (par exemple, un homme de plus de 50 ans), cette valeur limite est de 1,3 g/l.
Le consensus en médecine est que le taux de cholestérol total, et en particulier le taux de cholestérol LDL, doit rester bas pour limiter le risque cardiovasculaire. En effet, un cholestérol-LDL élevé est considéré comme l'un des facteurs majeurs du risque d'infarctus. Lorsque ce taux est élevé, le médecin propose des mesures diététiques et de changement de mode de vie (exercice) qui visent à l'abaisser. Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement hypocholestérolémiant, généralement sous la forme d'une prescription de statines, est initié. Mais ces mesures sont-elles justifiées à tout âge ?
La plupart des personnes de plus de 60 ans qui ont un taux de cholestérol LDL élevé ont une meilleure espérance de vie que celles dont le taux est bas. C'est la conclusion surprenante d'une étude indépendante publiée dans le BMJ en 2016. Ce qui va à l’encontre de la vision défendue par la plupart des cardiologues et par l’industrie pharmaceutique. Un traitement hypocholestérolémiant pourrait donc dans cette population être non seulement inutile mais peut-être risqué.
Les auteurs de l'étude de 2016 ont identifié 19 études de cohorte portant sur 30 cohortes avec un total de 68 094 personnes de plus de 60 ans. Ils ont relevé une relation inverse entre la mortalité toutes causes et le taux de cholestérol-LDL dans 16 cohortes. Dans deux cohortes, la mortalité cardiovasculaire était plus élevée chez les personnes dont le LDL était le plus bas. En d'autres termes, un taux plus élevé de LDL prédit un risque de décès plus faible chez les plus de 60 ans, et (avec des preuves plus limitées) ne se traduit pas par un risque accru de décès par maladie cardiaque ou accident vasculaire cérébral.
Ce constat a été fait depuis par plusieurs autres études.
On sait depuis longtemps, qu’en prenant de l’âge, il vaut mieux conserver un taux de cholestérol total relativement plus élevé, qu’avoir un taux bas, dans la mesure où un taux total trop bas semble prédire un risque plus élevé de mortalité. Les données sur les niveaux de cholestérol LDL chez les personnes âgées sont plus récentes, mais elles semblent aller dans le même sens.
Ces études ne sont pas épargnées par les critiques. Le principal reproche est le suivant : dans ces études, les personnes avec des taux élevés de LDL ont pu se voir prescrire par la suite des statines, et c’est la prise de ces médicaments qui expliquerait l’effet protecteur attribué au LDL. Cependant, les études d’observation montrant qu’un LDL plus élevé est lié à un risque de mortalité plus faible existaient bien avant la période « statines ». De plus trois études citées dans l'article de 2016 tenaient compte de l'utilisation de statines : deux ont trouvé un fort effet protecteur avec un cholestérol LDL élevé et la dernière n’a trouvé aucune association.
Le cholestérol total correspond à la quantité de cholestérol mesurée dans le sang. Son taux varie légèrement en fonction de l’âge et du sexe. En moyenne, chez l’adulte, il ne devrait pas dépasser deux grammes par litre. Cependant ces normes varient légèrement avec l'âge : 2,40g/l à 40 ans, 2,60 g/l à 60 ans, et ainsi de suite.
Lorsqu'on atteint 60 ans, la valeur normale de cholestérol HDL doit être comprise entre 0,40 et 0,68 g/l pour l'homme, 0,60 et 0,94 g/l pour la femme. Celui de cholestérol-LDL doit être inférieur à 1,50 g/l, pour les personnes présentant peu de facteurs de risque cardiovasculaires et inférieur à 1,20 g/L, pour les autres.
Le cholestérol total diminue à partir de l’âge de 70 ans, phénomène qui pourrait être lié à une altération de la composition de certaines de ses fractions lipidiques. A cet âge ce taux peut donc être inférieur à 2 g/l sans que cela soit lié à un risque particulier.
Les personnes ayant un cholestérol total dans le bas de la fourchette "normale" semblent présenter un risque plus élevé de surmortalité totale après 75 ans. Un taux de cholestérol total inférieur à 1,89 g/L après 75 ans doit être un signe d’alarme de pathologies occultes ou de déclin fonctionnel rapide.
Le taux de cholestérol-HDL est influencé par le mode de vie. L'activité physique mêlant exercices aérobie (marche, course, vélo...) et musculation a des effets bénéfiques sur cette fraction du cholestérol sanguin. En cas de surpoids, la perte des kilos superflus peut aussi aider à élever le taux de cholestérol HDL.
L'arrêt du tabac, si vous fumez, augmente les niveaux de HDL, en particulier chez les femmes, et abaisse les niveaux de LDL et de triglycérides.
Une consommation modérée d'alcool (comme c'est le cas pour le vin rouge dans le cadre d'un régime méditerranéen) a été associée à des niveaux plus élevés de cholestérol HDL, soit pour des adultes en bonne santé, jusqu'à un verre par jour pour les femmes de tous âges et les hommes de plus de 65 ans, et jusqu'à deux verres par jour pour les hommes de 65 ans et moins. Cependant, si vous ne buvez pas, il ne faut pas se mettre à la boisson dans l'objectif d' augmenter le taux de cholestérol HDL. Une consommation d'alcool, même modérée, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.
La prise de certains médicaments (fibrates notamment comme le gemfibrozil) ou compléments (vitamine B3 - ou niacine) peut aider à l'augmenter. C'est aussi le cas de certaines statines, comme la simvastatine (Zocor) et la rosuvastatine (Crestor). Malgré tout, les essais cliniques ayant fait appel à des médicaments spécialement conçus pour augmenter les niveaux de HDL ont été interrompus prématurément car ils ne réduisaient pas le risque d'infarctus.
Lire aussi : Les bons réflexes alimentaires pour éviter l'infarctus (abonnés)
Ravnskov U, Diamond DM, Hama R. Lack of an association or an inverse association between low-density-lipoprotein cholesterol and mortality in the elderly: a systematic review. BMJ Open 2016;6:e010401.
T. Traissac, M. Salzmann, M. Rainfray, J.-P. Emeriau, I. Bourdel-Marchasson, Quelle signification pour le taux de cholestérol après 75 ans?, La Presse Médicale, Volume 34, Issue 20, Part 1, 2005, Pages 1525-1532,
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Découvrir la boutiqueSelon une étude récente, il n’y a pas de preuve qu’un régime pauvre en graisses saturées permet de réduire le cholestérol chez les personnes atteintes d’hypercholestérolémie familiale. En revanche, réduire les glucides fonctionne.
Ces médicaments anticholestérol affectent les mitochondries, les centrales énergétiques des cellules musculaires.
Les statines pourraient engendrer des maladies auto-immunes au niveau des muscles, entraînant une nécrose musculaire.