Les obèses sont plus nombreux à souffrir de dépression, et vice versa, selon différents travaux.

Des neurones de l’hypothalamus qui sont activés par la faim seraient aussi impliqués dans la dépression liée au stress chronique.
En France, en moyenne, une personne sur cinq est concernée par la dépression au moins une fois dans sa vie. Si les antidépresseurs et la psychothérapie sont généralement préconisés, certaines dépressions résistent aux traitements. C’est pourquoi il est important que d’autres solutions soient trouvées.
Lors d’une dépression, le patient perd son entrain et l’envie de pratiquer des activités qui lui plaisent habituellement. Dans le cerveau, on trouve une région, l’hypothalamus, qui est impliquée à la fois dans l’humeur, le rythme veille/sommeil et l’appétit. À la base de l’hypothalamus, il existe une population de neurones qui produisent la protéine Agouti related protein (AgRP). Les neurones AgRP sont stimulés par la faim et inhibés par la satiété. Quand l’organisme manque d’énergie, ces neurones sont activés et incitent l’individu à manger. À l’inverse, si ces neurones sont supprimés, cela peut favoriser l’anorexie. Des résultats préliminaires ont suggéré que le stress chronique perturbait le fonctionnement de ces neurones.
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Pour cette étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry, les chercheurs de l’université Augusta en Géorgie (États-Unis) ont travaillé avec un modèle de souris. Ils ont provoqué chez elles un comportement dépressif, en les isolant et en modifiant leurs cycles jour-nuit, ce qui a généré chez elles un « stress chronique imprévisible ».
Cela leur a permis de constater que ce stress répété modifiait le fonctionnement des neurones AgRP et contribuait à la dépression. Quand les souris étaient « déprimées », elles avaient moins envie de nourriture agréable (sucrose) ou de copuler.
Plus précisément, le stress chronique imprévisible, sur le long terme, diminuait l’activité des neurones AgRP : ils étaient moins excitables. Ces neurones pourraient donc constituer une cible de traitement contre la dépression. Pour Xin Yun-Lu, une des auteurs de ces travaux, « il est clair que lorsque l'on manipule ces neurones, cela change les réactions comportementales. »
Les chercheurs ont aussi utilisé une petite molécule synthétique pour inhiber ces neurones, ce qui les a rendus plus sensibles au stress chronique. Inversement, si les neurones étaient activés, le comportement dépressif était supprimé. « Nous pouvons stimuler à distance ces neurones et inverser la dépression », explique la chercheuse. La petite molécule utilisée était un agoniste se fixant sur des récepteurs neuronaux. Elle a été apportée par un vecteur viral, directement aux neurones. Cependant, la chercheuse note que si des traitements ciblent ces neurones, ils risquent de conduire à une prise de poids, vu qu’ils sont aussi impliqués dans l’appétit et le comportement alimentaire.
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Le lien entre alimentation et dépression n’est pas nouveau. Une dépression peut conduire à une perte d’appétit. De plus, certains aliments pro-inflammatoires peuvent favoriser les symptômes dépressifs, tandis que d'autres aliments sont bons pour le moral. Par exemple, les oméga-3 semblent prévenir la dépression.
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