La résistance à l’insuline, exprimée par l'indice HOMA, représente un risque de voir sa santé s’aggraver, même chez des personnes apparemment sans problème médical.
La progression de l’intolérance au glucose s’accompagne de modifications du microbiote.
Une nouvelle étude parue dans la revue Plos One suggère que la composition de la flore intestinale pourrait jouer un rôle dans l'apparition du diabète de type-2. Des chercheurs montrent en effet que la composition et la diversité du microbiote intestinal sont différentes selon le niveau de santé des participants : tolérance au glucose normale, pré-diabète, diabète de type-2. Agir sur le microbiote intestinal pourrait être une stratégie pour retarder l’évolution vers un diabète.
Ce que dit l'étude
On sait que le microbiote intestinal joue un rôle important dans l’obésité, le diabète ou encore les maladies cardiovasculaires. Une étude montre par exemple que des hommes souffrant de diabète de type 2 présentent un microbiote intestinal altéré par rapport à ceux qui n’ont pas de diabète et que la composition bactérienne est associée à la glycémie.
Ici, les chercheurs ont émis l’hypothèse que la composition du microbiote intestinal était modifiée avant même la période de prédiabète. Le prédiabète est une étape-clé dans la progression entre une glycémie normale et le diabète de type 2. Ils ont donc analysé les relations entre le microbiote intestinal et différents niveaux d’intolérance au glucose. 121 participants ont été séparés en 3 groupes : tolérance au glucose normale, prédiabète et diabète de type 2.
Leurs résultats montrent que la progression de l’intolérance au glucose s’accompagne de modifications de la composition bactérienne intestinale. La dysbiose intestinale s’installe bien avant l’étape de pré-diabète : la diversité et la proportion de certaines espèces bactériennes pourraient ainsi jouer un rôle important dans le risque élevé de développer un diabète. Ainsi, agir sur le microbiote intestinal chez des personnes prédiabétiques pourraient aider à retarder le développement du diabète.
En pratique
On en sait encore trop peu pour faire des préconisations concrètes destinées à modifier la flore intestinale dans le but d'éviter ou retarder un diabète. Cependant, des prébiotiques ("aliments" de la flore intestinale), les fructo-oligosaccharides (FOS) et xylooligosaccharides (XOS) peuvent favoriser l'émergence ou le maintien de populations bactériennes qui ont tendance à diminuer au cours de l'évolution vers le diabète. On trouve des FOS dans les fruits (bananes) et légumes (tomates), les aromates (oignons), les produits céréaliers (orge, blé), les lentilles. On trouve des XOS dans le son de blé et d'orge, le maïs, le psyllium. FOS et XOS peuvent poser des problèmes en cas de côlon irritable (on suit alors un régime pauvre en ces composés ou FODMAPs).
Pour aller plus loin : Comment j'ai vaincu le diabète naturellement, de Normand Mousseau, Le Nouveau Régime IG Diabète, du Dr Jacques Médart, Paléobiotique de Marion Kaplan.