La prise quotidienne d’aspirine n’améliore pas l’espérance de vie des seniors en bonne santé

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 27/09/2018 Mis à jour le 27/09/2018
Article

Autant l'aspirine est utile contre les maladies cardiovasculaires, autant elle ne montre pas de bénéfices sur l’espérance de vie quand on est en bonne santé.

L’aspirine est conseillée depuis longtemps en prévention cardiovasculaire, notamment pour les personnes qui souffrent de maladie coronarienne. Mais ce médicament basique peut-il apporter des bénéfices aux personnes en bonne santé ? Si l’aspirine semble prévenir des troubles cardiovasculaires chez les personnes à risque, elle est aussi connue pour favoriser des saignements gastro-intestinaux. Elle n’apparaît donc pas comme totalement inoffensive.

Lire : Contre l'infarctus, un peu d'apirine suffit

Ce que montre l’étude

Financé par le National Institute of Health (NIH), aux Etats-Unis, ce vaste essai clinique appelé ASPirin in Reducing Events in the Elderly (ASPREE) voulait examiner les effets de la prise quotidienne d’aspirine chez des personnes âgées en bonne santé, sans antécédent cardiovasculaire. Les résultats paraissent dans The New England Journal of Medicine.

ASPREE est un essai clinique international, randomisé, contre placebo, en double aveugle, qui a inclus 19 114 personnes, dont plus des trois-quarts en Australie, et les autres aux Etats-Unis. L’étude a commencé en 2010. Les participants avaient au moins 70 ans.

A leur entrée dans l’étude, les participants ne devaient avoir ni signe de démence, ni incapacité physique, ni besoin d’aspirine pour des raisons médicales. La moitié des volontaires a pris 100 mg d’aspirine par jour et les autres un placebo. Ils ont été suivis en moyenne pendant 4,7 ans. Il y a eu 1052 décès : environ la moitié concernaient des personnes souffrant d’un cancer, 19 % étaient liés à un AVC ou une maladie cardiaque et 5 % à une hémorragie grave.

Dans l’ensemble de la population étudiée, l’aspirine ne prolongeait pas l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire sans démence ou incapacité physique. 90,3 % de ceux qui prenaient de l’aspirine étaient toujours en vie et en bonne santé, contre 90,5 % du groupe placebo. Les taux d’incapacité physique et de démences étaient similaires dans les deux groupes.

Un résultat a cependant surpris les auteurs : les personnes qui prenaient de l’aspirine avaient plus de risque de mourir que les autres puisque 5,9 % d’entre eux sont décédés pendant l’étude, contre 5,2 % du groupe placebo. Ceci pouvait s’expliquer par un taux plus élevé des cancers dans le groupe qui prenait de l’aspirine, mais les auteurs ne savent pas si c’est un hasard ou si l’aspirine est en cause.

Pour en savoir plus sur l’effet anti-cancer de l’aspirine : L'aspirine, médicament anti-cancer ?

En pratique

Les résultats de cette étude ne s’appliquent pas aux personnes qui ont une prescription d’aspirine à cause de problèmes cardiovasculaires. Si votre médecin vous a prescrit de l’aspirine pour ces raisons, il faut suivre ce traitement.

Pour les autres, inutile de vous y mettre. Pour augmenter votre espérance de vie, vous avez plus intérêt à faire des jeûnes de temps en temps, ou à suivre un régime cétogène.

Des livres pour aller plus loin :   Arrêtons de vieillir et Le guide complet du jeûne

La sélection

Publicité

Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.

Découvrir la boutique logo Nutrivi

A découvrir également

Back to top