Le curcuma serait aussi efficace qu’un inhibiteur de la pompe à protons pour traiter la dyspepsie, une lenteur digestive souvent associée au reflux.

Comment se manifeste le reflux, à quoi est-il dû, quelles sont ses complications ?
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) correspond au passage d’une partie du contenu de l’estomac dans l’œsophage. L’estomac contient des substances très acides qui aident à digérer les aliments mais la paroi de l’œsophage n’est quant à elle pas faite pour supporter ce type d’acidité. Le reflux cause ainsi une inflammation de l’œsophage qui provoque des symptômes de type brûlures ou irritations locales. Lorsque le reflux est peu fréquent, sans conséquence, on dit qu’il est physiologique. Lorsqu’il devient fréquent, perceptible, il entraîne un risque de complications et de lésions de l’œsophage.
Les symptômes les plus courants sont les sensations de brûlures le long de l’œsophage (appelées pyrosis) et/ou des régurgitations (remontées d’une partie du contenu de l’estomac sans nausée ou vomissements associés).
Mais le reflux peut parfois prendre des visages moins typiques et se manifester par des troubles digestifs (nausées, douleurs d’estomac, lenteur digestive ou dyspepsie, mauvaise haleine…) ou O.R.L (toux chronique ou hoquet fréquent, mal de gorge chronique, voix enrouée…) ou encore par des douleurs thoraciques évoquant une maladie cardiovasculaire : l’angine de poitrine.
L’anatomie de la jonction entre l’œsophage et l’estomac est censée garantir l’absence de reflux grâce notamment à un angle particulier que fait le bas de l’œsophage avec la partie supérieure de l’estomac, la présence du diaphragme qui permet de pallier aux pressions abdominales intenses et à ce qu’on appelle le sphincter œsophagien inférieur. Le fonctionnement de ce dernier est mis en cause dans de nombreux reflux. Tel un clapet qui fermerait mal, il s’ouvrirait à des moments où il devrait rester serré.
Chez la plupart des personnes qui en sont atteintes, le reflux a pour origine un mauvais fonctionnement du sphincter œsophagien inférieur. Ce sphincter est un anneau musculaire situé à la jonction de l’œsophage et de l’estomac. En temps normal, il est serré, empêchant le contenu de l’estomac de remonter vers l’œsophage, s’ouvrant seulement pour laisser passer la nourriture ingurgitée et jouant ainsi un rôle de valve protectrice.
Le RGO peut également être associé à une hernie hiatale. Cependant, l’inverse n’est pas vrai : la hernie hiatale peut ne pas s’accompagner de RGO.
Le reflux altère la qualité de vie dès qu’il devient chronique et survient plusieurs fois par semaine. Les études montrent que 60 à 90 % des patients souffrant de RGO prennent un traitement médicamenteux pour se soulager et améliorer leur qualité de vie.
Les complications du reflux sont très fréquentes ; elles se rencontrent chez 40 à 50 % des « reflueurs » chroniques. Les plus fréquentes sont les ulcérations superficielles de l’œsophage (œsophagites érosives). Les ulcères plus profonds, le rétrécissement de l’œsophage, la transformation de la muqueuse ou le cancer de l’œsophage sont heureusement beaucoup moins fréquents.
La fréquence des complications augmente avec l’âge. Mais ce n’est pas le seul facteur d’aggravation. L’intensité de l’acidité n’est pas non plus innocente, et un reflux dont le pH est très bas (inférieur à 2) va encore plus agresser la muqueuse œsophagienne.
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