Le curcuma serait aussi efficace qu’un inhibiteur de la pompe à protons pour traiter la dyspepsie, une lenteur digestive souvent associée au reflux.

Les personnes âgées qui ont pris certains médicaments anti-reflux pendant plus de quatre ans et demi ont un risque de démence augmenté de 33 %.
Le reflux gastro-œsophagien, ou RGO, se caractérise par des remontées d’acide gastrique dans l'œsophage, d’où des douleurs et des brûlures. Il est souvent soigné avec des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) qui réduisent les acides gastriques.
En octobre 2022, dans une fiche consacrée au bon usage des IPP, la Haute Autorité de Santé (HAS) alertait sur l’emploi parfois exagéré de ces médicaments : « En 2019, plus de 16 millions de Français, soit environ un quart de la population, ont été traités par un IPP. Plus de la moitié des usages ne serait pas justifiée. Ces traitements sont souvent prescrits de manière trop systématique ou pour des durées trop longues. »
Ces traitements sont souvent prescrits de manière trop systématique ou pour des durées trop longues
La prise de ces médicaments à long terme n’est pas sans conséquence. Des études antérieures ont déjà associé leur utilisation à un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral, de fractures osseuses et de maladie rénale chronique, signale le Dr Kamakshi Lakshminarayan, membre de l'Académie américaine de neurologie.
Son équipe de recherche, située à l’université du Minnesota, montre que les IPP vendus sur ordonnance augmentent le risque de démence à long terme.
Cette étude est parue dans la revue Neurology. Les participants étaient 5712 personnes de plus de 45 ans (âge moyen : 75 ans), dont 26 % avaient déjà pris des IPP. Les participants ont été divisés en quatre groupes selon leur consommation de médicaments : les personnes qui n'ont pas pris ces médicaments ; ceux qui en ont pris pendant 2,8 ans maximum ; ceux qui les ont pris pendant 2,8 à 4,4 ans ; et les personnes qui les ont pris pendant plus de 4,4 ans. Les participants ont ensuite été suivis pendant une durée médiane de 5,5 ans. Pendant cette période, 585 personnes, soit 10 %, ont développé une démence. Les médicaments vendus sans ordonnance n’étaient pas inclus dans l’étude.
Les chercheurs ont trouvé que les personnes qui prenaient des médicaments anti-reflux depuis plus de 4,4 ans présentaient un risque 33 % plus élevé de développer une démence par rapport à celles qui n'en ont jamais pris.
Cette étude démontre une association entre la prise d’IPP à long terme et la démence, sans toutefois démontrer un lien de cause à effet. Toutefois, d’autres travaux ont montré que les IPP et les antihistaminiques H2 couramment prescrits en cas de brûlures d’estomac et RGO augmentent le risque de déficit en vitamine B12 à long terme. En effet, les acides de l’estomac favorisent l’absorption de cette vitamine, le fait de supprimer ces acides pourrait conduire à un déficit en vitamine B12. Or ce déficit augmente le risque de démence, de troubles nerveux, ou d’anémie !
La prise d’IPP à long terme est aussi associée à un risque accru de cancer de l’estomac. Ces médicaments altèrent également la flore intestinale.
« Bien qu’il existe différentes façons de traiter le reflux acide, comme prendre des antiacides, maintenir un poids santé et éviter les repas tardifs et certains aliments, différentes approches peuvent ne pas fonctionner pour tout le monde », explique le Dr Lakshminarayan dans un communiqué.
« Il est important que les personnes prenant ces médicaments parlent avec leur médecin avant d’apporter des modifications, pour discuter du meilleur traitement pour elles, et parce que l’arrêt brusque de ces médicaments peut entraîner une aggravation des symptômes. »
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Découvrir la boutiqueLe curcuma serait aussi efficace qu’un inhibiteur de la pompe à protons pour traiter la dyspepsie, une lenteur digestive souvent associée au reflux.
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