Méningiome : certains progestatifs augmentent le risque

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 16/08/2023 Mis à jour le 16/08/2023
Actualité

Une étude sur 18 000 femmes opérées pour un méningiome a identifié trois nouvelles molécules progestatives associées à un surrisque.

Le méningiome est une tumeur fréquente du système nerveux central, bénigne et d’évolution lente. Comme son nom l'indique, le méningiome touche les méninges, qui sont des structures qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière.

Les méningiomes peuvent comprimer des tissus cérébraux et occasionner des déficits neurologiques, des maux de tête ou des crises d’épilepsie. La présence de symptômes neurologiques nécessite un traitement chirurgical.

La plupart des méningiomes portent des récepteurs à la progestérone, ce qui pourrait expliquer que des progestatifs utilisés comme contraceptifs augmentent le risque. Le lien entre les méningiomes et les hormones sexuelles féminines, comme la progestérone, a déjà été démontré. « Ce risque a été révélé aux professionnels de santé et au grand public en 2018 », explique la Dre Bérengère Arnal-Morvan, gynécologue et autrice de Pilule ou pas pilule. « La prescription des progestatifs en question n’est pas interdite mais doit se faire selon des recommandations précises adressées aux professionnels de santé. »

Lire : Dre Bérengère Arnal-Morvan : "Il y a des risques à prendre la pilule pendant des décennies"

D’après l’Assurance-Maladie, « Entre 2018 et 2020, plusieurs études ont démontré un risque de méningiome pour 3 progestatifs : cyprotérone (Androcur et générique), nomégestrol (Lutenyl et génériques) et chlormadinone (Lutéran et génériques). Des recommandations ont dès lors été mises en place par l’Assurance Maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour limiter ce risque (modération des prescriptions d’initiation, de la durée et de la dose du traitement, meilleur suivi par imagerie…). »

Une nouvelle étude, dévoilée en 2023 et portant sur d’autres molécules, vient compléter ces inquiétudes.

Trois autres progestatifs incriminés dans le méningiome

Le Groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare (GIS Epi-Phare) a utilisé les données du Système national des données de santé (SNDS) pour savoir s’il y avait un lien entre les méningiomes intracrâniens et différents progestatifs : progestérone, médrogestone, médroxyprogestérone, dydrogestérone, promégestone, diénogest et stérilet au lévonorgestrel. L’étude a analysé les données de 18 000 femmes opérées pour un méningiome entre 2009 et 2018 et 90 000 femmes témoins.

D'après les résultats, il existe une association entre le risque de méningiome nécessitant une opération et l’utilisation de 3 progestatifs sur une durée supérieure ou égale à un an : l’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera, 150 mg / 3 mL), la médrogestone (Colprone 5 mg) et la promégestone (Surgestone 0,5 mg, médicament qui n’est plus commercialisé depuis 2020). Plus le progestatif est pris longtemps, plus le risque augmente. Pour une utilisation du médicament de plus d’un an, le risque est multiplié par 5,6 avec l’acétate de médroxyprogestérone, par 4,1 avec la médrogestone et 2,7 avec la promégestone.

Toutefois, l’Assurance-Maladie précise qu’il n’y a pas de surrisque avec le stérilet au lévonorgestrel, qui est utilisé par plus de 500 000 femmes en France. De même « Les expositions à la progestérone par voie orale, intra-vaginale ou cutanée (Utrogestan et génériques) et à la dydrogestérone (Duphaston, Climaston) n’ont pas été associées à un surrisque de chirurgie de méningiome intracrânien. »

Pour bien choisir sa contraception, lisez Pilule ou pas pilule

Lire un EXTRAIT>>>

La sélection

Publicité

Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.

Découvrir la boutique logo Nutrivi

A découvrir également

Back to top