Les calculs rénaux sont des cristaux durs, le plus souvent composés d’oxalate de calcium, qui se forment dans les reins et qui peuvent entraîner de vives douleurs au niveau des reins mais aussi dans tout l’appareil urinaire (vessie, urètre ou uretères). Dans la plupart des cas, les calculs rénaux sont évacués naturellement par les voies urinaires en buvant beaucoup et en prenant un traitement médicamenteux à base d’anti-douleur et antispasmodique. Parfois, une intervention chirurgicale est nécessaire.
A côté des traitements « classiques », il existe des substances naturelles qui peuvent aider à traiter les calculs rénaux mais aussi prévenir leur récidive. LaNutrition.fr vous les présente en attirant votre attention sur le fait qu’il existe différents types de calculs rénaux – même s’ils sont le plus souvent composés d’oxalate de calcium – et que des traitements naturels peuvent être efficaces sur un type de calculs et par sur d’autres.
Le magnésium et le potassium
Il semblerait que le magnésium soit capable de prévenir la formation de calculs rénaux par plusieurs mécanismes. D’abord le magnésium se lie à l’oxalate dans l’intestin et par conséquent diminue l’absorption de l’oxalate et donc sa concentration urinaire. Ensuite, le magnésium est en compétition avec les ions calcium pour former un complexe avec les ions oxalate. Il se forme alors de l’oxalate de magnésium, plus soluble que l’oxalate de calcium. De plus, des études expérimentales suggèrent que le magnésium pourrait ralentir le processus de cristallisation. Des chercheurs ont réalisé une méta-analyse de plusieurs études menées pour évaluer l’effet d’une supplémentation en magnésium (1). Leurs résultats suggèrent que le magnésium permet de réduire les facteurs de risques urinaires, notamment la concentration d’oxalate. L’effet de la supplémentation en magnésium est particulièrement bénéfique lorsqu’elle est administrée en combinaison avec le citrate de potassium.
En pratique
Les études menées ont majoritairement utilisé de l’oxyde de magnésium qui est généralement recommandé à des doses de 400 mg/ jour. Les citrates de potassium et magnésium sont également utilisés, avec une meilleure efficacité (normal, ils sont mieux absorbés par l’organisme).
Le jus de citron
Une étude montre que le jus de citron peut être une alternative au traitement par citrate de potassium pour soigner les calculs rénaux, notamment chez les personnes présentant une hypocitraturie, un facteur de risque de formation et de récidive de calculs rénaux (2). L’administration de jus de citron a permis de multiplier par 2,5 (contre 3,5 avec le citrate de potassium) la concentration urinaire de citrate qui se lie au calcium, inhibe la cristallisation et ainsi réduit la formation de calculs.
En pratique
Boire 85 ml de jus de citron frais chaque jour.
La vitamine B6
Selon les résultats de la Nurses Health Study qui a été menée sur plus de 85 000 personnes, des apports élevés en vitamine B6 – qu’ils proviennent de l’alimentation ou d’une supplémentation – diminuent le risque de souffrir de calculs rénaux, notamment parce que la vitamine B6 pourrait diminuer l’excrétion urinaire d’oxalate (3). En effet, les femmes qui consomment le plus de vitamine B6 (plus de 40 mg par jour) ont 34% de risques en moins d’avoir des calculs rénaux que celles qui en prennent très peu (moins de 3 mg par jour). Cependant, une étude plus récente n’a pas trouvé d’effet bénéfique d’apports élevés en vitamine B6 sur le risque de calcul rénal (4).
En pratique
Les preuves scientifiques manquent pour donner de réelles recommandations. La vitamine B6 est associée au magnésium dans les compléments alimentaires pour améliorer son absorption. Si vous prenez du magnésium, vous aurez de toute façon aussi de la B6.
L’acide phytique
L’inositol-hexaphosphate (IP-6) également appelé acide phytique réduit les niveaux urinaires de calcium et prévient la formation de calculs rénaux. L’IP-6 est naturellement présent dans les céréales et légumineuses. Il est souvent considéré comme antinutritionnel car il se lie aux minéraux empêchant leur absorption. Les études montrent que l’IP-6 agit comme un inhibiteur de la calcification des sels de calcium (5).
En pratique
Privilégier les aliments qui contiennent de l’IP-6 : germes de céréales, son de blé, céréales complètes, haricots et soja.
Les graines de courge
Les graines de courge consommées quotidiennement permettraient de réduire la formation de calculs rénaux par plusieurs mécanismes. Elles auraient en effet la capacité de diminuer la présence de cristaux d’oxalate de calcium et le niveau de calcium urinaire (6). Elles permettraient également d’augmenter le niveau de composés qui inhibent la formation de calculs rénaux (7).
En pratique
Les graines peuvent être récupérées dans une courge et blanchies 5 minutes dans l’eau bouillante. Puis une fois séchées, elles peuvent être grillées au four ou à la poêle avec des épices ou du sel. C’est parfait pour accompagner une salade ou pour un apéro. Les graines de courge peuvent également être consommées en collation.
Le Phyllanthus Niruri
La plante Phyllanthus Niruri appelée Chanca Piedra en espagnol a des feuilles, une tige et des racines qui contiennent des substances permettant de dissoudre les calculs rénaux. D’ailleurs Chanca Piedra signifie « casseur de pierre » et elle est utilisée depuis très longtemps par les peuples d’Amazonie pour traiter calculs biliaires et calculs rénaux.
Les études montrent que Phyllanthus Niruri interfère dans les premières étapes d’agrégation et de croissance du cristal d’oxalate de calcium (8). Les essais cliniques sont peu nombreux mais ont donné des résultats plutôt encourageants (9). Une étude préclinique menée sur des rats a montré que l’administration orale d’un extrait de Phyllanthus Niruri permettait d’inhiber la croissance des calculs rénaux (10). Une étude a également été menée chez 150 patients souffrant de calculs rénaux et ayant subi une lithotripsie extracorporelle par ondes de choc, une technique qui vise à fragmenter le calcul. 78 patients ont reçu ensuite un extrait de Phyllantus Niruri (2 g/jour) pendant 3 mois. Après 3 mois de traitement, la proportion de personnes n’ayant plus de calculs rénaux ou de fragments résiduels est 93,5% chez ceux ayant bénéficié de l’extrait de plante contre 83,3% dans le groupe de contrôle (11).
En pratique
Phyllanthus Niruri peut être prise sous forme d’infusion ou de gélules à raison de 2 fois 400 mg par jour.
La grenade
La grenade est très riche en antioxydants. Elle a montré son intérêt pour éviter les complications en cas d’insuffisance rénale ou contre le cancer de la prostate.
Une étude mené sur 56 rats a montré que le jus de grenade administré pendant 10 jours a un effet protecteur sur les reins en réduisant le dépôt de cristaux dans les tubes rénaux (12). Le jus de grenade diminue le niveau d’acidité de l’urine ce qui diminue le risque de calculs rénaux.
Les composés phytochimiques présents dans la grenade sont aussi responsables de la relaxation musculaire dans les voies urinaires ce qui facilite le passage et l’élimination des calculs rénaux (13).
En pratique
La consommer sous forme de fruit entier ou de jus de fruits frais.
L’ortie
L’ortie, et notamment ses parties aériennes, permet de traiter ou de prévenir les calculs rénaux. Son usage dans cette indication est d’ailleurs reconnu par l’OMS. Une étude menée sur des rats a montré qu’un extrait d’ortie est capable de dissoudre les calculs rénaux d’oxalate de calcium vraisemblablement en raison de la présence de composés tels que des saponines, des flavonoïdes et des anthocyanes (14).
En pratique
Prendre l’ortie sous forme d’infusion de feuilles séchées, 3 fois par jour ou sous forme de comprimés (300 à 700 mg, 3 fois par jour).
Le persil
Le persil est une plante aromatique qui possède des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et diurétiques. Le persil et ses extraits ont été utilisés comme traitement alternatif dans différentes maladies rénales (15). Un extrait de persil a également permis de prévenir la précipitation d’oxalate de calcium notamment en diminuant l’excrétion urinaire du calcium et en augmentant le pH urinaire (16).
En pratique
Le persil peut être consommé sous forme d’infusion : 2 g de persil dans 100-150 ml d’eau bouillante, 3 fois par jour. Il existe aussi sous forme de compléments alimentaires.
Le basilic
Le basilic contient des composés chimiques qui aident à stabiliser le niveau d’acide urique ce qui rend plus difficile la formation de calculs rénaux. De plus, l’acide acétique présente dans le basilic aide à dissoudre les calculs.
En pratique
Utiliser des feuilles de basilic fraîches ou séchées pour en faire des infusions et boire plusieurs tasses par jour. Il est aussi possible d’incorporer du basilic frais dans un smoothie.