Glycémie, métabolisme des graisses... L'insuline est une hormone qui joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'organisme. Quelles pathologies sont associées à cette hormone ?

Qu'est-ce que le cholestérol, quel est son rôle ? Pourquoi parle-t-on de "bon" et "mauvais" cholestérol ? Quels sont les risques liés à l'hypercholestérolémie ? Comment faire baisser un cholestérol élevé ?
Le cholestérol est un type de graisse, un stérol (association d'un stéroïde et d'un alcool) qui est apporté par l’alimentation, mais qui est aussi fabriqué par le foie.
Le nom de "cholestérol" vient du grec : “chole” signifie bile, “astereos” signifie solide et le suffixe “ol” montre qu'il s'agit d'un alcool. En 1815, le chimiste français Michel Eugène Chevreul a isolé le cholestérol dans des graisses animales. Un autre chimiste, l'Allemand Heinrich Wieland, a élucidé la structure du cholestérol, ce qui lui a valu le Prix Nobel de Chimie en 1927.
Le cholestérol est essentiel à la vie des mammifères car il intervient dans les fonctions cellulaires et qu'il est l'un des principaux constituants des membranes. De plus, c'est le précurseur des hormones stéroïdes, des acides biliaires et de la vitamine D. Cependant, des taux élevés d'un type de cholestérol (lié à ses transporteurs) ont été associés dans des études à un risque cardiovasculaire accru.
Lire : Prévenir l'infarctus (Dr Michel de Lorgeril & Patricia Salen) (Lire un extrait ICI >>)
Les trois-quarts du cholestérol total sont produits par l'organisme. L'enzyme clé de la synthèse du cholestérol s'appelle HMG CoA réductase ; c'est elle qui est ciblée par les traitements anti-cholestérol que sont les statines. Le reste du cholestérol est fourni par l’alimentation, surtout les produits animaux : beurre, fromages, viandes grasses, jaune d’œuf. L’alimentation fournit entre 300 et 500 mg de cholestérol par jour. L’organisme d’une personne en bonne santé qui mangerait trop de cholestérol réagit en en fabriquant un peu moins. Et vice-versa.
Le cholestérol, qui est une graisse, ne peut pas circuler seul dans l'environnement hydrophile qu'est le sang. Il est donc pris en charge par par des particules protéiques capables de transporter les graisses, qu'on appelle apolipoprotéine (ou apoprotéine). Onze famille d'apoprotéines ont été particulièrement étudiées. Elles sont synthétisées par le foie et/ou l'intestin, l'hérédité jouant un rôle-clé dans les types et les niveaux d'apoprotéines produits par l'organisme.
L’ensemble formé par le cholestérol, d’autres graisses et les apoprotéines qui les transportent, est appelé lipoprotéines.
Les lipoprotéines ont des différences de taille, de composition et de contenu en apoprotéines. Elles sont classées selon leur densité en :
Il n'existe donc pas des molécules de cholestérol différentes, mais des associations cholestérol/lipoprotéines différentes.
Les niveaux de LDL, HDL et cholestérol total sont renseignés par des analyses de sang. Pour connaître le niveau approximatif de cholestérol total, on ajoute celui de LDL à celui de HDL et à 20% du niveau des triglycérides.
Dans le bilan lipidique, on dose le cholestérol total, le cholestérol HDL, le cholestérol LDL. Lorsque le sang contient trop de cholestérol LDL (cholestérol transporté par les lipoprotéines de basse densité), on parle de cholestérol élevé. Des taux de cholestérol élevé ont été associés à des risques pour la santé, notamment infarctus ou accident vasculaire cérébral.
On dose aussi les apoprotéines : l’apo B est un marqueur du flux aller du cholestérol, l’apo A1 du flux de retour. Ainsi, la concentration d'apoB dans le plasma est liée au risque cardiovasculaire, alors que celle d'apoA1 est inversement associée à ce risque. De son côté, le niveau d'apoE dans le plasma explique à lui seul 20 à 40% des différences dans les niveaux de triglycérides chez l'homme. La surexpression d'apoE conduit à des taux de triglycérides élevés, considérés comme un facteur de risque cardiovasculaire.
Les HDL sont appelées « bon » cholestérol parce qu’elles ramènent le cholestérol dont les cellules n’ont plus besoin vers le foie. Ainsi, elles contribueraient à « nettoyer » les vaisseaux et prévenir l’apparition d’athérome. Plus il y a de HDL, plus le risque de maladie cardiovasculaire est faible, comme le montrent les études épidémiologiques. Cependant, on ne sait pas si le niveau sanguin de cholestérol-HDL a une influence de cause à effet sur le risque cardiovasculaire : cela reste à démontrer, les études récentes ayant utilisé de la vitamine B3 (niacine) ou des médicaments pour élever les taux de HDL n'ayant pas donné de résultats positifs.
Les LDL sont appelées « mauvais » cholestérol car elles acheminent le cholestérol depuis le foie jusqu’aux organes et cellules qui en ont besoin, et que des taux élevés sont associés à l’accumulation de plaque d'athérome obstruant les artères. Par ailleurs, selon une revue des études réalisée en 2016 par un comité d'experts américains indépendants (US Preventive Services Task Force), l'abaissement du niveau de cholestérol-LDL par la prise de médicaments appelées statines entraîne une diminution des risques d'infarctus, d'accidents vasculaires cérébraux et de mortalité cardiovasculaire et totale.
Des travaux expérimentaux ont montré que les LDL contenant l'apoB peuvent être retenues dans la paroi artérielle. Mais il faut d'autres événements pour que s'installe une inflammation, qui est considérée comme l'élément déclencheur du processus qui conduit à l'athérosclérose. Normalement, les LDL sont captées par les cellules grâce à des récepteurs spéciaux. Mais voilà, les LDL sont sensibles à l’oxydation. Les graisses associées aux LDL peuvent être oxydées par les radicaux libres. Elles donnent des produits de l’oxydation, appelés aldéhydes, qui oxydent à leur tour les protéines des LDL. Ces LDL oxydées ne sont plus reconnues par les récepteurs aux LDL. Au contraire, elles sont prises en charge par des cellules du système immunitaire, les macrophages, qui accumulent le cholestérol et se transforment en cellules spumeuses. Ce processus serait à l’origine d’une réaction inflammatoire pouvant conduire à la formation de plaque d'athérome. Malgré tout, les tentatives pour prévenir l'oxydation des LDL, par la prise d'antioxydants par exemple, n'ont pas permis d'enrayer le processus d'athérosclérose.
Pour certains cardiologues et chercheurs toutefois, les termes "bon" et "mauvais" sont des simplifications extrêmes de la réalité biologique et font partie d'une "théorie du cholestérol" qui manque selon eux de confirmation formelle. Pour ces chercheurs, le cholestérol élevé (hors formes familiales) ne serait pas le coupable direct des maladies cardiovasculaires, mais le marqueur ou la conséquence d'un déséquilibre métabolique qu'il s'agirait de retrouver par des changements de mode de vie.
Les résultats d'une analyse de sang donnent le taux de cholestérol en grammes par litre (g/L) ou en milligrammes par décilitre de sang (mg/dL). Il y a plusieurs manières de les interpréter.
Les niveaux de cholestérol total et de (bon) cholestérol HDL font partie des facteurs que les médecins utilisent pour prédire votre risque d'infarctus ou d'accident vasculaire cérébral. En interprétant les résultats de vos analyses, votre médecin prend en considération d'autres facteurs : l'âge, les antécédents familiaux, la corpulence, le tabagisme, l'existence d'un diabète ou d'une autre maladie chronique, l'hypertension artérielle, l'activité physique, les habitudes alimentaires...
Tableau des normes de cholestérol
Cholestérol total |
||
Inférieur à 2 g/l |
Optimal |
|
De 2 à 2,39 g/l |
Valeur limite |
|
Supérieur à 2,4 g/l |
Trop élevé |
|
Cholestérol LDL |
||
Inférieur à 1 g/l |
Optimal |
|
De 1 à 1,29 g/l |
Acceptable |
|
De 1,3 à 1,59 g/l |
Limite supérieure |
|
De 1,6 à 1,89 g/l |
Trop élevé |
|
Supérieur à 1,9 g/l |
Beaucoup trop élevé |
|
Cholestérol HDL |
||
Inférieur à 0.4 g/l |
Trop faible |
|
Entre 0,4 et 0,59 g/l |
Limite inférieure |
|
Supérieur à 0,6 g/l |
Optimal |
L'étude Estéban a analysé les données de santé de plus de 2000 participants avec un âge moyen de 47,3 ans et un IMC moyen de 25,9 kg/m2. (1)
À lire aussi : Hypercholestérolémie familiale : réduire les glucides plutôt que les graisses saturées
Les symptômes d'un excès de cholestérol ne sont visibles qu'après de longues années d'un taux trop élevé. Malheureusement, les symptômes sont en réalité le signe des complications cardiovasculaires qu'entraîne l'excès de cholestérol : plaques d'athérome et athérosclérose, accident vasculaire cérébral, infarctus, angine de poitrine…
D'où l'utilité d'un bilan lipidique régulier : tous les 5 ans jusqu'à 50 ans puis tous les 3 ans au-delà.
Voici les facteurs de risque cardiovasculaire selon les autorités sanitaires :
-homme de 50 ans ou plus
-femme de 60 ans ou plus
-infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin
-infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin
À lire aussi : Comparatif : les anti-cholestérol
Elles peuvent être d'origine héréditaire, médicales ou liées au mode de vie.
Dans certains cas, de simples changements de mode de vie peuvent avoir un effet marqué. Selon les autorités sanitaires américaines (National Heart, Lung and Blood Institute) :
L'exercice physique, en particulier l'exercice aérobie (course à pied, marche, natation, etc...) peut faire baisser les niveaux de LDL et ceux de LDL oxydés.
Si ces modifications du mode de vie ne sont pas suffisantes, ou si elles ne s'appliquent pas, le médecin pourra prescrire un médicament hypocholestérolémiant comme les statines.
Certains traitements, comme la niacine, les fibrates, la simvastatine et la rosuvastatine peuvent élever le niveau de HDL, mais les bénéfices cliniques d'une telle augmentation sont incertains. Il est plus intéressant de miser sur des changements de mode de vie. (3, 4)
Les personnes atteintes du syndrome métabolique (obésité, hypertension artérielle, glycémie élevée...) qui perdent du poids voient leur niveau de HDL monter. L'arrêt du tabac, l'exercice physique (60 minutes à intensité modérée par semaine) peuvent aussi donner des bénéfices rapides.
Une consommation modérée d'alcool est liée à des taux plus élevés de cholestérol HDL. Pour les adultes en bonne santé, cela correspond à un verre par jour pour les femmes et jusqu'à deux verres par jour pour les hommes. Toutefois, si vous ne consommez pas d'alcool, ne commencez pas à en boire dans le but d'augmenter votre taux de cholestérol HDL.
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