Dre Martine Cotinat : le mode de vie réduirait le risque de diverticulite

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 22/08/2023 Mis à jour le 22/08/2023
Point de vue

Martine Cotinat, gastro-entérologue, publie Soignez les diverticules naturellement, un livre pour aider toutes celles et ceux qui se posent des questions sur cette maladie méconnue.

Les diverticules sont des petites poches qui se développent au niveau du côlon. Leur présence augmente avec l’âge. Nous avons interrogé la Dre Martine Cotinat sur ces diverticules, peu connus du grand public, et les risques liés à leur présence.

LaNutrition : Quels sont les symptômes qui doivent alerter, les risques de complications ?

Dre Martine Cotinat : Les diverticules sont le plus souvent silencieux. La complication la plus fréquente et la mieux codifiée correspond à la diverticulite : douleur de ventre en bas à gauche, fièvre avec plus ou moins de troubles du transit. Toute crise de diverticulite doit pousser à consulter son médecin qui va éliminer une éventuelle complication secondaire.

La maladie diverticulaire pourrait s’exprimer par des douleurs de ventre sans fièvre ni diverticulite ; c’est la « SUDD », ou maladie diverticulaire non compliquée, qui fait l’objet de controverses au niveau des chercheurs.

Peut-on confondre les diverticules avec d’autres pathologies de l’intestin ?

De nombreuses maladies intestinales peuvent donner des douleurs de ventre. Mais l’intestin irritable représente le champion des erreurs de diagnostic, en l’absence de fièvre. D’autant que les porteurs de diverticules ont très fréquemment un intestin irritable associé. Heureusement certains critères permettent de les différencier.

Comment les médecins traitent-ils ce problème ?

Les recommandations officielles sont très claires : aucun médicament lorsque les diverticules restent silencieux.

En l’absence de complication de la diverticulite, les antibiotiques ne sont pas nécessaires d’emblée sauf chez certains patients plus fragiles. Le traitement symptomatique est alors de mise pour soulager la crise.

En cas de crise de diverticulite compliquée, l’antibiothérapie devient nécessaire et parfois même l’hospitalisation et l’intervention chirurgicale.

En cas d’hémorragie diverticulaire, l’hospitalisation est le plus souvent nécessaire.

Quel lien entre diverticules et fibres ? Peut-on/faut-il en manger ?

Les fibres alimentaires sont consommées en trop petite quantité, par rapport aux recommandations officielles. Les chercheurs ont identifié leur atout anti complication diverticulaire. Il faut donc réaugmenter progressivement sa consommation de fibres pour se protéger, sauf bien sûr en période de crise.

Faut-il éviter de manger des graines ?

La consommation de petites graines contenues dans les fraises, les kiwis, les figues… n’est pas reliée au risque de complications et permet donc aux porteurs de diverticules d’élargir leur alimentation en période hors crise.

Pourrait-on éviter de faire de nouvelles crises de diverticulite ?

Les chercheurs ont mis en évidence un mode de vie qui permettrait de limiter le risque de diverticulite de 75 %, avec une modification simple de son hygiène de vie. J’espère que de nombreux porteurs de diverticules vont s’y intéresser d’autant que cette modification permettra de réduire également le risque de nombreuses maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, obésité, cancer…) dont la fréquence est en augmentation.

Pour en savoir plus, lisez : Soignez les diverticules naturellement

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