La vitamine D serait essentielle au traitement du mélanome

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 25/11/2019 Mis à jour le 25/11/2019
Actualité

Des chercheurs détaillent le mécanisme par lequel la vitamine D limite l’évolution du cancer de la peau.

Pourquoi c’est important

Le mélanome est un cancer qui se développe au niveau des cellules responsables de la pigmentation de la peau : les mélanocytes. Il survient en général à un âge avancé et représente 2,7 % des cancers diagnostiqués chaque année.

Il est le résultat de plusieurs facteurs : le risque individuel, certains facteurs environnementaux et surtout de l’exposition au soleil. Ainsi les patients victimes de ce cancer évitent logiquement de s’exposer au soleil, mais cela implique un taux réduit de vitamine D. Ce taux bas aurait des conséquences néfastes sur l’évolution de ce cancer, selon un mécanisme encore inconnu des scientifiques.

À lire aussi : Mélanome : risque plus élevé quand on manque de vitamine D 

L’étude

Cette étude publiée dans Cancer Research s'est intéressée à l’activité du gène VDR codant la vitamine D dans 703 cas de mélanome et 353 cas de mélanome métastasé. Les chercheurs ont cherché à mettre en lumière, sur des souris, le mécanisme par lequel la vitamine D et le gène VDR modifient le comportement de la tumeur.

Résultat : des niveaux bas du gène VDR sont associés à une évolution plus rapide de la tumeur et une réduction de l’activité du système immunitaire pour lutter contre les cellules cancéreuses. De plus, une réduction de l'activité de ce gène est aussi associée une activité plus importante d'autres gènes, notamment ceux contrôlant le Wnt/bêta-caténine, connu pour multiplier et disséminer les cellules cancéreuses. Chez la souris, l’augmentation du gène VDR par les chercheurs a ainsi réduit considérablement l’activité de Wnt/bêta-caténine.

En pratique

La prise en compte du taux de vitamine D dans le traitement du cancer, notamment de la peau, devrait ainsi être incontournable et systématique. Pour le reste de la population, la supplémentation durant les mois d’hiver et l’exposition au soleil de manière contrôlée l'été est importante pour se prémunir d’une éventuelle carence.

Pour en savoir plus, lire : Vitamine D mode d’emploi

L'analyse de LaNutrition.fr 
Les relations entre soleil et mélanome sont complexes. D'un côté, il y a plus de risque de mélanome chez des personnes qui se sont exposées de façon brève et intense aux UV, et notamment en cas de coups de soleil à répétition dans l’enfance. Mais d'un autre côté, le manque d’exposition au soleil conduit à un déficit en vitamine D puisque la plus grande partie de la vitamine D se forme dans la peau par exposition aux UVB. Or la vitamine D possède des propriétés anticancer, y compris contre le cancer de la peau, comme l'ont montré en premiers deux chercheurs américains, les frères Frank et Cedric Garland. Dans l'étude d'intervention WHI, la prise de suppléments de vitamine D à des doses modestes (400 UI/j) n'a pas permis de réduire le risque de cancer de la peau (tous types de cancer y compris mélanome) chez les personnes en bonne santé au début de l'étude. En revanche, parmi les personnes ayant eu un cancer de la peau (hors mélanome), celles qui ont pris de la vitamine D ont vu leur risque de mélanome diminuer. La vitamine D a aussi été testée chez des patients ayant eu un mélanome pour diminuer les récidives, mais elle n'a eu que des effets très modestes. LaNutrition.fr conseille de ne manquer de vitamine D, ni en été ni en hiver : supplémentation éventuelle en hiver, exposition brève et régulière aux beaux jours, pour atteindre le seuil de 30 ng/mL (75 nmol/L).

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