Les symbiotiques améliorent la santé des malades du SIDA

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 30/10/2012 Mis à jour le 10/03/2017
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Les malades du SIDA ont un système immunitaire fragilisé. L'utilisation de symbiotiques pourrait améliorer l'état de leur système immunitaire et ralentir la progression de la maladie.

Des chercheurs Mexicains se sont penchés sur le lien entre l'intestin et l'évolution de l'infection par le VIH. L'intestin contient en effet de nombreuses cellules du système immunitaire que le virus utiliserait pour accélérer sa réplication dans l'organisme des personnes infectées. De plus le virus augmenterait la perméabilité intestinale ce qui entraînerait une fragilité et permettrait aussi à de nombreuses bactéries dangereuses de proliférer dans le système digestif, affaiblissant encore un peu plus l'organisme. Les chercheurs ont donc souhaité examiner l'impact d'une supplémentation en probiotiques, prébiotiques ou symbiotiques sur la santé intestinale des malades et sur la progression du VIH.

Probiotiques, prébiotiques et symbiotiques ?

Les probiotiques sont des micro-organismes qui modifient la flore intestinale avec un effet bénéfique pour la santé. Il s'agit généralement de bactéries vivantes qui doivent être conservées au frais.

Les prébiotiques sont un type de fibres particulier qui stimulent de manière sélective la croissance de certaines bactéries et qui changent l'activité de la flore intestinale. Les plus connus sont les fructo-oligosaccharides (FOS).

Les symbiotiques de leur côté sont une combinaison de probiotiques et de prébiotiques, les derniers étant censés améliorer l'efficacité des premiers.

20 malades du SIDA ont donc été divisés en 4 groupes : l'un a reçu des probiotiques (un mélange de Lactobacillus rhamnosus HN001 et de Bifidobacterium lactis Bi-07), l'autre a reçu des prébiotiques (des FOS), le troisième a reçu les symbiotiques (une combinaison des deux) et le dernier a reçu un placebo pendant 3 mois. Aucun malade ne prenait ou n'avait pris de traitement antirétroviral.

Au bout de 3 mois les chercheurs constatent que le groupe probiotiques et le groupe symbiotiques ont beaucoup de moins de bactéries dans leurs selles ainsi qu'un spectre bactérien présentant moins de bactéries nocives et plus de bactéries bénéfiques (plus de Bifidobactéries et moins de Clostridium), un bénéfice plus marqué dans le groupe prenant les symbiotiques. Pour finir l'utilisation des symbiotiques a renforcé le système immunitaire et a diminué la charge virale au niveau de l'intestin et la production de molécules inflammatoires, impliquées dans les complications à long terme de la maladie. En revanche la charge virale dans le sang n'a pes été modifiée.

Pour les chercheurs les symbiotiques représentent une intervention efficace et sans danger qui pourrait améliorer l'état des malades et retarder l'utilisation des traitements antirétroviraux ce qui aurait aussi pour impact de limiter les frais de santé dans les pays défavorisés.

Référence

González-Hernández LA, Jave-Suarez LF, Fafutis-Morris M, Montes-Salcedo KE, Valle-Gutierrez LG, Campos-Loza AE, Enciso-Gómez LF, Andrade-Villanueva JF. Synbiotic therapy decreases microbial translocation and inflammation and improves immunological status in HIV-infected patients: a double-blind randomized controlled pilot trial. Nutr J. 2012 Oct 29;11(1):90.

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