COVID long : différents organes touchés

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 07/11/2023 Mis à jour le 07/11/2023
Actualité

Près d'un tiers des personnes gravement atteintes par le COVID présenteraient des anomalies au niveau de différents organes, cinq mois après leur sortie de l'hôpital.

Lorsque le COVID est apparu, la maladie a surtout été considérée comme une infection respiratoire, avec de la toux, un essoufflement et des symptômes proches de ceux de la pneumonie. Mais au fil du temps, il est apparu que le virus était non seulement capable de toucher les poumons, mais aussi d'autres organes.

Chez certains patients, le système immunitaire, en voulant lutter contre le virus, déclenche une "tempête de cytokines". Celle-ci peut provoquer des dommages à des organes qui n'étaient pas directement attaqués par le virus SARS-CoV-2.

Même après avoir survécu à l'infection initiale, des patients continuent à présenter des symptômes invalidants touchant plusieurs organes : ce « COVID long » toucherait une personne sur dix. Le COVID ne serait donc pas qu’une affection respiratoire de courte durée, mais une maladie susceptible d'entraîner des complications à long terme.

Des anomalies qui touchent les poumons, le cerveau et les reins

Au Royaume-Uni, une étude, baptisée C-More, a été lancée pour mieux comprendre le COVID long. De premiers résultats, basés sur un échantillon de 259 personnes hospitalisées pour COVID et 52 personnes qui n'ont pas contracté le COVID, ont été publiés dans The Lancet Respiratory Medicine.

Les patients ont été évalués 5 mois après leur sortie de l’hôpital. Près d'un patient hospitalisé pour COVID-19 sur trois présentait des lésions multi-organes. Sur le site The Conversation, Betty Raman (université d’Oxford), principale autrice de cette étude précise : « Les examens IRM ont révélé que les personnes atteintes d'un COVID long étaient 14 fois plus susceptibles de présenter des anomalies pulmonaires que les personnes n'ayant jamais eu la maladie, trois fois plus susceptibles de présenter des anomalies cérébrales et deux fois plus susceptibles de présenter des anomalies rénales. »

L'ampleur des anomalies IRM était liée à la gravité du COVID, à l'âge et à l'existence ou non d'autres maladies. Les personnes atteintes d'un COVID long et présentant des anomalies touchant plus de deux organes étaient quatre fois plus susceptibles de déclarer une déficience mentale et physique "grave" ou "très grave".

Toutefois cette étude présente des limites : les chercheurs ne disposaient pas des examens IRM des patients avant le COVID, ce qui rend difficile l'établissement de conclusions sur le lien entre le COVID et les modifications des organes. De plus, les participants du groupe de contrôle ne correspondaient pas exactement à la population des patients, mais « nous avons ajusté nos analyses pour tenir compte des différences, en veillant à ce que les résultats soient aussi précis que possible, » signale Betty Raman,

Pour elle, « Sur la base des résultats de notre étude, les médecins et les services de santé du monde entier peuvent désormais affiner les soins de suivi, en mettant l'accent sur la santé des poumons, du cerveau, des reins et des vaisseaux sanguins chez les patients qui se remettent d'une infection grave par le virus COVID. »

Le COVID long en France

D’après Santé publique France, 2 millions de personnes en France étaient concernées par le COVID long fin 2022. Ces personnes infectées par le SARS-CoV-2 rapportent des symptômes persistants plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l’infection.

Pour prévenir les infections et booster votre immunité, lisez : Arrêtons de saboter notre immunité

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