Les personnes qui manquent de vitamine D ont un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer.

Les déficits en vitamines et acides gras oméga-3 accélèrent le vieillissement du cerveau et augmentent le risque de démence et Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente, sévère et invalidante de démence dans le monde. A ce jour, la thérapie envisagée est principalement axée vers le soin palliatif des symptômes plutôt que vers la prévention de la progression de la maladie. Dans une revue de la littérature scientifique parue dans le journal Nutrition, les auteurs montrent que l’utilisation de vitamines et d’oméga-3 représente une alternative efficace pour retarder le vieillissement du cerveau et pour prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées.
« A ce jour aucune intervention pharmacologique n’a changé l’apparition ou la progression de la maladie d’Alzheimer et cette pratique s’accompagne souvent d’effets secondaires » expliquent les auteurs. « L’obstacle majeur dans la gestion de la maladie d’Alzheimer et l’établissement de stratégies thérapeutiques est la difficulté à retarder la perte neuronale dans le cerveau malade une fois que la pathologie qui conduit à la mort neuronale a commencé ».
Une stratégie alternative apparait donc prometteuse : conserver, aussi longtemps que possible, une population neuronale saine dans le cerveau vieillissant. Et un facteur important est l’apport optimal des nutriments nécessaires pour maintenir le fonctionnement normal du cerveau. A ce titre, les études scientifiques montrent les effets bénéfiques de l’acide docosahexaénoïque ou DHA (oméga-3), des vitamines du groupe B et des vitamines C, E, D sur le vieillissement du cerveau.
Les chercheurs ont réalisé une revue de la littérature et ont combiné les données sur les apports en micronutriments et les données physiologiques permettant le bon fonctionnement du cerveau, ainsi que les résultats des études épidémiologiques et des essais contrôlés randomisés afin d’examiner l’importance des vitamines et des acides gras polyinsaturés dans le vieillissement du cerveau.
Avec l'âge, les apports en vitamines, minéraux, acides gras polyinsaturés sont souvent insuffisants. Si les besoins énergétiques diminuent, ce qui explique qu'on mange moins, les apports en micronutriments ne le sont pas, au contraire.
«Les études montrent que les personnes âgées ont des apports insuffisants en vitamines, notamment A, C, D, E, K et folates (B9), une situation qui peut être améliorée par la prise de suppléments vitaminiques » expliquent les auteurs. Cela est d’autant plus important que le cerveau est très actif métaboliquement, il a besoin de beaucoup d’énergie, ce qui le rend sensible à toute insuffisance métabolique causée par une pénurie de nutriments essentiels. Pour faire face aux dommages liés au stress et à l’âge, les apports en micronutriments et en antioxydants doivent être suffisants.
Les vitamines C et E permettent de lutter contre les dégâts du stress oxydant.
Plusieurs mécanismes peuvent expliquer comment les micronutriments impactent la fonction cognitive : certains sont impliqués dans la synthèse de neurotransmetteurs, d’autres sont des constituants des membranes neuronales (acides gras oméga-3 à longue chaine) ou sont indispensables à la production d’énergie dans le cerveau. Les folates, vitamines B6 et B12 sont impliqués dans le métabolisme de l’homocystéine et lui permettent de se transformer en méthionine. Cette réaction est importante car des niveaux sanguins élevés d’homocystéine sont associés à la détérioration cognitive.
Les niveaux d’acide docosahexaénoïque (DHA) dans le cerveau diminuent avec l’âge, particulièrement chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ce qui indique qu’un niveau faible de DHA pourrait contribuer à la perte de la mémoire et la détérioration d’autres fonctions cognitives. Les auteurs mentionnent d’ailleurs des études montrant un ralentissement du déclin cognitif chez des personnes âgées traitées avec des acides gras polyinsaturés avant l’apparition des signes cliniques de la démence.
Les études montrent que les vitamines et les minéraux apportés par les fruits, les légumes ou les suppléments sont associés à un risque plus faible de développer des troubles cognitifs. « Dans de nombreux cas, les patients atteints d’Alzheimer ont des niveaux sériques de micronutriments significativement plus faibles que les personnes du même âge qui ne sont pas malades ». Et de nombreuses études montrent que des niveaux sériques de micronutriments plus élevés sont associés à un risque plus faible de développer la maladie d’Alzheimer en vieillissant.
Certaines études montrent, par exemple, que des supplémentations en multivitamines ou en acide folique (vitamine B9 de synthèse) ont permis des améliorations au niveau de tests de la mémoire chez des sujets sains. Supplémenter des malades atteints d’Alzheimer avec des doses élevées de vitamines B6, B12 et folates permet de diminuer le niveau plasmatique d’homocystéine. Selon les auteurs, de nombreuses études permettent d’accumuler les preuves de l’importance des micronutriments dans le maintien de la performance cognitive.
« Ces nutriments ne sont pas chers, n’ont pratiquement pas d’effets secondaires lorsqu’ils sont utilisés aux doses recommandées, sont essentiels à la vie et sont largement acceptés par le grand public » disent les auteurs. « Cette stratégie pour prévenir la démence a d’autant plus d’importance que l’espérance de vie augmente et qu’il faut donc que l’espérance de vie en bonne santé soit à la hauteur. La dernière décennie de vie est souvent marquée par l’invalidité et la maladie, notamment la perte des fonctions cognitives et la démence » expliquent les auteurs.
Pour aller plus loin, lire : La fin d'Alzheimer et La fin d'Alzheimer - Le programme du Dr Bredesen
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