Une nouvelle piste de traitement du diabète de type 2

Pourquoi c’est important

De plus en plus de personnes souffrent de diabète de type 2. Cette maladie, lorsqu’elle est mal contrôlée mais aussi sur le long terme, peut avoir des complications non négligeables. Cela a un coût important en termes de qualité de vie mais aussi pour les systèmes de santé. Pour les diabétiques en fort surpoids, la chirurgie bariatrique, et notamment le by-pass, s’avère intéressante pour faire perdre les kilos en trop et, dans certains cas, inverser la maladie. Mais c’est une méthode très invasive nécessitant de gros changements de mode de vie du patient. Des chercheurs ont voulu savoir s’il existait une chirurgie moins invasive ayant les mêmes effets métaboliques que la chirurgie bariatrique.

Et cela les a conduits à mettre au point une nouvelle méthode de traitement du diabète : la DMR (ou duodenal mucosal resurfacing).

L’étude

Présentée en octobre 2020 à une conférence de la Fédération européenne de gastroentérologie, cette méthode s’appuie sur une découverte : le duodénum (première partie de l’intestin grêle) est le premier site de reconnaissance et d’absorption du glucose le long du parcours digestif. En conséquence, il suffirait de retirer par endoscopie le mucus du duodénum où se trouvent des cellules responsables d’une augmentation anormale de la glycémie. Les chercheurs ont testé cette hypothèse sur 16 diabétiques de type 2 recevant un traitement à l'insuline. 

Parmi les participants qui ont reçu le traitement DMR, 75% ont pu arrêter d'utiliser l'insuline et maintenir leur contrôle glycémique après 6 mois. Les participants à l'étude ont également vu des bénéfices pour leur métabolisme :

• Les mesures de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) des participants, qui déterminent le contrôle glycémique sur une période de 3 mois, étaient toutes réduites à moins de 7,5% (valeur normale entre 4 et 6 %). Après 12 mois, ce chiffre est tombé à 6,7%.
• Ceux qui ont répondu positivement au traitement ont vu une réduction de leur indice de masse corporelle (IMC) d'une moyenne de 29,8 avant le début de l'étude à 25,5, 12 mois après l'étude. 
• La graisse dans le foie des participants a été réduite de 8,1% à 4,6% après 6 mois.

Même pour les participants qui avaient encore besoin d'insuline, la quantité requise est passée d'une moyenne de 35 unités par jour à 17 unités par jour après 12 mois.

Selon le Dr Suzanne Meiring, chercheuse au centre médical de l'université d'Amsterdam, aux Pays-Bas, et auteure de l'étude, « une seule ablation endoscopique de DMR avec des médicaments et des conseils sur le mode de vie peut conduire à l'arrêt de l'insulinothérapie chez certains patients diabétiques tout en améliorant leur contrôle glycémique et leur santé métabolique globale. »

En pratique

En attendant des recherches plus approfondies et des études cliniques avec un nombre de participants plus important, il est important de noter qu’il est déjà possible grâce à l’alimentation de réduire les doses d’insuline. Une alimentation réduite en glucides et notamment en glucides à index glycémique (IG) élevé (produits sucrés, céréales raffinées…) permet de limiter les pics de sucre dans le sang et ainsi le besoin en insuline. Plusieurs protocoles alimentaire ont fait leur preuves :

• Le protocole de Newcastle qui consiste dans un premier temps à consommer un régime hypocalorique (600 à 700 kcal) pour obtenir une perte de poids importante et dans un second temps à adopter un régime équilibré 
• Le protocole Reversa, pratiqué par le Dre Èvelyne Bourdua-Roy au Québec, qui met en place au début une détox accompagnée d’un jeûne, puis sur le long terme une alimentation cétogène.

Lors d’un changement d’habitude alimentaire de ce type, il est important de se faire accompagner par un professionnel de santé pour adapter les doses de traitement.

Pour aller plus loin, lire : Inverser le surpoids et le diabète avec le protocole cétogène REVERSA et Comment j'ai vaincu le diabète sans médicaments