Les résultats de cette étude laissent entrevoir la possibilité d'intervenir précocément chez les personnes à risque.

Un excès de glucose dans le cerveau est associé aux signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et plus il y a de glucose, plus ces signes sont marqués.
Un excès de glucose dans le cerveau est associé aux signes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et plus il y a de glucose, plus ces signes sont marqués, rapportent des chercheurs américains de l’Institut national du vieillissement.
Notre cerveau métabolise le glucose – une des formes de sucre les plus simples –, pour se procurer de l’énergie. Cette étude montre pour la première fois que les personnes (décédées) qui avaient le plus de mal à métaboliser ce glucose étaient aussi les plus touchées par les signes de la maladie comme les plaques amyloïdes. Elles avaient aussi les symptômes les plus avancés, comme la perte de mémoire.
On sait de longue date qu’il y a des similitudes entre le diabète et la maladie d’Alzheimer. On sait aussi que dans la maladie d’Alzheimer, les cellules nerveuses ont des difficultés à utiliser le glucose comme source d’énergie. Ces constatations ont donné naissance à une stratégie thérapeutique prometteuse: le régime cétogène, pauvre en sucre, riche en graisses.
Dans cette étude, les chercheurs ont examiné des échantillons de tissus cérébraux prélevés sur des participants décédés dans le cours de l’étude Baltimore Longitudinal Study of Aging, l'une des plus anciennes au monde sur le vieillissement humain.
Les chercheurs ont mesuré les niveaux de glucose dans plusieurs régions du cerveau chez trois groupes de participants : ceux décédés avec des symptômes d'Alzheimer et dont la maladie a été confirmée par analyse des tissus cérébraux ; ceux qui n’avaient pas d’Alzheimer à leur décès ; et les individus sans symptômes au cours de leur vie mais avec des signes d'Alzheimer retrouvés dans le cerveau après leur décès.
Ils ont trouvé des anomalies dans la glycolyse, le processus par lequel le cerveau métabolise le glucose : plus ces anomalies enzymatiques étaient marquées, plus la maladie était avancée. Des taux de glycolyse diminués et des niveaux élevés de glucose dans le cerveau étaient associés à des étendues plus importantes de plaques dans le cerveau des malades et des symptômes plus marqués.
Les chercheurs ont aussi trouvé que les niveaux de GLUT3, une protéine de transport du glucose, dans les neurones, étaient plus bas dans les cerveaux Alzheimer que dans les cerveaux normaux, et que ces niveaux étaient également liés à l’étendue des plaques. Enfin, l'équipe a vérifié les niveaux de glucose dans le sang chez les participants à l'étude des années avant leur décès : plus la glycémie était élevée, plus les niveaux de glucose dans le cerveau au décès l’étaient aussi.
L’étude ne permet pas de savoir s’il y a un lien entre une consommation importante de sucre ou de glucides et la sévérité des signes et symptômes de la maladie. Elle laisse penser que les personnes à risque ont intérêt à éviter une résistance à l’insuline, qui est un facteur d’accumulation du glucose dans les tissus. En cas de troubles cognitifs ou lorsque la maladie est installée, il peut être utile de suivre un régime pauvre en glucides, voire cétogène comme le décrit le Dr Michèle Serrand dans son livre.
Référence :
Thambisetty M. et al. Evidence for brain glucose dysregulation in Alzheimer's disease. Alzheimers Dement. 2017 Oct 19. pii: S1552-5260(17)33765-2. doi: 10.1016/j.jalz.2017.09.011.
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